La ministre de la Santé promet des « garanties » aux médecins sur le tiers payant

Publié le 11 décembre 2014 à 0h00 - par

La ministre de la Santé Marisol Touraine propose de définir dans le cadre d’un groupe de travail en janvier des « garanties » aux médecins sur la généralisation du tiers payant, prévue dans la future loi santé et qui cristallise leur mécontentement, dans une interview à paraître dans Libération vendredi 12 décembre.

La ministre de la Santé promet des "garanties" aux médecins sur le tiers payant

Malgré la main tendue de la ministre, qui a reçu ce jeudi les deux principaux syndicats de médecins, ces derniers ont maintenu leur appel à la grève pour les fêtes de fin d’année. Les médecins refusent la généralisation du tiers payant, cette dispense d’avance de frais, redoutant que les difficultés techniques ne retardent leur paiement. « La généralisation du tiers payant, c’est le choix de la justice, dit la ministre. Elle se mettra en place par étapes avant 2017. La première, en juillet 2015, concernera les bénéficiaires de l’aide à la complémentaire santé. Je suis prête à voir si d’autres étapes, avant sa généralisation, sont nécessaires ».

Mme Touraine « propose que, dès janvier, dans un groupe de travail avec les professionnels, nous définissions les garanties à apporter, qui pourront être inscrites dans la loi. Le but étant de garantir un paiement rapide et simple aux médecins ». La loi Santé sera débattue au Parlement « au printemps prochain », selon elle. Une source parlementaire avait dit mardi que ce serait en avril. L’irritation suscitée par le projet de loi Santé n’a cessé de croître depuis sa présentation en octobre. Un front syndical de médecins s’est formé et un appel à la grève a été lancé pour les vacances de Noël.

Si le volet relatif à la prévention a été salué, comportant divers moyens de lutte contre l’abus de consommation d’alcool chez les jeunes ou le tabagisme, certaines mesures phares ne passent pas comme la généralisation du tiers payant ou le renforcement du pouvoir des agences régionales de santé (ARS).

Un Grenelle de la santé

La ministre a de nouveau défendu cette loi « nécessaire » : elle « fait le choix assumé de la justice en matière de santé. Et derrière ces choix, dit-elle, il y a des mesures concrètes : la mise en place du paquet neutre pour faire reculer le tabagisme en France alors qu’il progresse. La création du logo nutritionnel sur les produits industriels alimentaires pour lutter contre l’obésité, qui est un enjeu de santé publique essentiel. Des moyens nouveaux donnés aux associations pour améliorer le dépistage. De nouveaux droits pour les patients, avec la possibilité des actions de groupe en santé ».

Contacté par l’AFP, le président de MG France reçu jeudi par la ministre, Claude Leicher, a salué « une véritable proposition d’ouverture pour réécrire des dispositions qui ne conviennent pas aux généralistes » dans la loi, dont « la vaccination chez le pharmacien ». « Sur le tiers payant (…), nous avons dit à Marisol Touraine que le dispositif actuel est infaisable et que nous n’acceptons toujours pas l’obligation », a-t-il ajouté. Mais « la loi santé n’est qu’un chapitre du mécontentent des généralistes », selon M. Leicher, mécontent de s’être vu opposer « une fin de non-recevoir » sur la revalorisation de la consultation à 25 euros.

De son côté, la Confédération des syndicats médicaux français s’est fendue d’un communiqué à l’issue de sa  rencontre jeudi avec Mme Touraine pour annoncer qu’elle maintenait « plus que jamais son appel à la fermeture des cabinets médicaux du 24 au 31 décembre pour tous les médecins libéraux, en ville et en établissement ».

De son côté, la Fédération des médecins de France a tout simplement demandé « le retrait de cette loi » et « l’ouverture immédiate d’un Grenelle de la Santé ».

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