Les hôpitaux de Marseille adoptent des mesures contre la violence

Publié le 9 septembre 2013 à 0h00 - par

La direction des Hôpitaux de Marseille a présenté aux représentants des salariés un plan destiné à assurer la sécurité des personnels, à la suite d’actes de violence à leur encontre, un ensemble de mesures qualifiée de « mesurettes » par FO mais plutôt bien accueillies par la CGT.

Les hôpitaux de Marseille adoptent des mesures contre la violence

Ces « 30 mesures pour garantir la sécurité des personnels » ont été présentées lors d’un Comité d’hygiène, de sécurité et des conditions de travail (CHSCT) de l’AP-HM (Assistance publique-Hôpitaux de Marseille), qui précise dans un communiqué que « des discussions complémentaires avec l’Agence régionale de santé (ARS) sont en cours sur le financement ». De sources syndicales, ce plan prévoit notamment la fermeture nocturne des points d’entrée à l’hôpital la nuit, et de certains services, accessibles aux seuls personnels. Ceux-ci devraient également être équipés d’appareils permettant d’appeler les services de sécurité. Autres mesures prévues : le développement de la vidéo-surveillance, et la présence obligatoire d’un membre de la direction en cas d’un dépôt de plainte, pour lequel les personnels seraient également autorisés à ne pas donner leur adresse « pour ne pas avoir peur des représailles », selon Danielle Ceccaldi, secrétaire CGT à l’AP-HM. La création de chambres avec sas de sécurité est aussi prévue.

La question de la présence policière est abordée : parmi les 30 mesures figure la présence de patrouilles diurnes et nocturnes aux urgences, réparties entre police municipale et police nationale. CGT et FO expliquent que ces rondes ont été instaurées dès 2006 dans le cadre d’une convention police-justice-hôpital, mais qu’elles ont progressivement disparu. Selon Audrey Jolibois, secrétaire-générale adjointe FO, « il y avait même une présence policière systématique et permanente dans les PC sécurité des hôpitaux, qui a aussi été abandonnée ». Pour cette responsable, « une présence policière nuit et jour aux urgences est indispensable, pour qu’il y ait un effet dissuasif ».

Alors que la CGT considère ces mesures comme « un premier pas, reprenant les revendications des personnels et des organisations syndicales », ce qui l’a conduit à voter pour FO, premier syndicat à l’AP-HM, a dénoncé des « mesurettes ». Le syndicat s’est abstenu, et n’exclut pas un préavis de grève. « On ne parle pas de financement, ni du calendrier de mise en place, ni de la manière dont cela va se passer. Il n’y a rien de concret garantissant la sécurité des agents ! », dénonce Mme Jolibois, « alors qu’il y a des incidents tous les jours ». Le dernier incident grave en date remonte à la nuit du 18 août, quand un infirmier des urgences de la Conception avait été blessé d’un coup de couteau par l’un des meurtriers présumés d’un jeune homme en plein centre-ville. Auparavant, dans la nuit du 12 au 13 août, un homme, blessé par balles dans une tentative de règlements de compte, avait menacé le personnel avec une arme, à l’Hôpital Nord.

Après ces deux incidents, la direction avait réclamé un « accompagnement des pouvoirs publics », et le personnel de la Conception avait reçu la visite du Premier ministre Jean-Marc Ayrault. Depuis la fin de la semaine dernière, la police a mis en place un dispositif de patrouilles renforcé des services d’urgence, a-t-on appris de source policière, tandis que la convention de 2006 entre hôpital et forces de l’ordre est en cours d’actualisation.

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