Maintenir les urgences à l’Hôtel-Dieu : un risque sanitaire selon le Pr Capron

Publié le 2 août 2013 à 0h00 - par

Maintenir le service des urgences de l’Hôtel-Dieu, le plus vieil hôpital de Paris, représente un risque sanitaire, a affirmé jeudi le Pr Loïc Capron, représentant des médecins de l’Assistance Publique-Hôpitaux de Paris (AP-HP), alors que la fermeture annoncée du service suscite une forte contestation.

Maintenir les urgences à l’Hôtel-Dieu : un risque sanitaire selon le Pr Capron

« Maintenir ce service d’accueil des urgences serait flouer les Parisiens, de manière irresponsable et condamnable, en les mettant à la merci d’un accident grave dû à l’insuffisance de moyens », a affirmé dans un communiqué le président de la Commission médicale d’établissement (CME) de l’AP-HP, et à ce titre porte-parole de l’ensemble des médecins des 37 hôpitaux du grand centre hospitalier universitaire (CHU) de la capitale. La direction générale de l’AP-HP et la CME ont lancé en 2012 un projet de reconversion du vieil hôpital pour en faire un « hôpital universitaire de santé publique », c’est-à-dire sans lits mais axé sur la médecine générale (maison médicale ouverte 24 heures sur 24), la formation, la recherche et la santé publique.

De nombreux services ont déjà été déménagés des bâtiments vétustes actuels et le service des urgences devait fermer le 4 novembre. Mais la CGT et un urgentiste, le Dr Gérald Kierzek, ont organisé une résistance efficace au projet, mettant en avant les risques d’une fermeture dans le cœur touristique de Paris, à deux pas de Notre-Dame, et préconisant le retour à un hôpital de proximité. Le conflit a vite pris une tournure politique, à quelques mois des élections municipales, et la ministre de la Santé Marisol Touraine a décidé le 10 juillet, de « décaler » la date de fermeture du service, probablement après le scrutin.

Mais le Pr Capron estime qu’en l’espèce on est en train de se « tromper d’alerte sanitaire ». « La loi m’ordonne de parler. Je le fais aujourd’hui solennellement. Ceux qui refuseront de m’entendre doivent, comme moi, être disposés à s’en justifier le jour venu », affirme-t-il en conclusion de son texte. Jeudi sur RTL, Mme Touraine a confirmé que « pour le moment il n’y a pas de fermeture prévue ». Elle a ajouté que la date envisagée ne lui « paraissait pas responsable, ni raisonnable » et que « donc des concertations vont s’engager pour aboutir à des décisions qui soient partagées par tous ».

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