Une économie de 9 milliards d’euros grâce à un meilleur respect des prescriptions médicales

Publié le 14 novembre 2014 à 0h00 - par

Un meilleur respect des prescriptions médicales par les patients dans six pathologies chroniques permettrait de réaliser au moins 9 milliards d’euros d’économies en une année, selon une étude du cabinet spécialisé en santé IMS Health.

Une économie de 9 milliards d’euros grâce à un meilleur respect des prescriptions médicales

Les six pathologies comportent toutes un risque à terme de complications graves et représentent environ le quart des dépenses de médicaments en France. En tête de ces maladies figure l’hypertension artérielle, un facteur de risque important dans de nombreuses maladies cardiovasculaires. Selon l’étude réalisée pendant 12 mois auprès de 6 400 pharmacies (soit un peu plus du quart des pharmacies françaises), 60 patients sur 100 ne suivent pas leur traitement correctement, s’exposant ainsi à un risque accru d’accident vasculaire cérébral (AVC).

Un patient est considéré comme observant (c’est-à-dire respectant sa prescription médicale) s’il suit son traitement à 80 % ou plus dans la durée et en termes de doses. Selon les résultats de l’étude, l’observance des traitements atteint seulement 13 % dans le traitement de fond de l’asthme, 36 % dans celui de l’insuffisance cardiaque et 37 % dans celui du diabète de type 2 – le plus courant. Elle s’élève à 44 % dans le traitement de l’excès de cholestérol et à 52 % dans celui de l’ostéoporose, une maladie qui conduit à la fragilisation osseuse chez les personnes âgées.

En se limitant à une seule complication par pathologie, généralement la plus fréquente, IMS Health a évalué le surcoût généré par la non-observance à 9,3 milliards d’euros par an pour les six pathologies étudiées. « Il s’agit d’une estimation prudente qui ne tient compte que des coût médicaux directs et n’inclut ni la rééducation, ni les arrêts de travail », selon Stéphane Sclison, le directeur de la stratégie d’IMS Health. Pour la seule hypertension artérielle, le surcoût engendré par les AVC est évalué à 4,4 milliards d’euros sur un an. Pour arriver à ce chiffre, les auteurs de l’étude se sont basés sur un surrisque d’AVC chez les non-observants évalué à 4 % par la littérature scientifique. Interrogé par l’AFP, M. Sclison a précisé que l’observance constatée était basée uniquement sur les prescriptions honorées par les pharmaciens. Elle ne tient pas compte des médicaments achetés mais non consommés par les patients. Quant aux économies qui pourraient être réalisées, elles doivent être comparées au surcoût engendré par une meilleure observance du traitement (de l’ordre de 3 milliards d’euros pour un taux d’observance de 80 %).

Dans une étude publiée en 2012, IMS Health avait déjà estimé qu’un meilleur usage du médicament à l’échelle mondiale permettrait des économies de 500 milliards de dollars (400 milliards d’euros), dont 269 milliards de dollars directement liés à la non-observance des traitements.

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