Alerte sur les dysfonctionnements du système de santé !

Publié le 25 février 2011 à 0h00 - par

Avec plus de 10 000 requêtes traitées, dont 80 % formulées par l’intermédiaire du numéro vert dédié, le Pôle Santé et Sécurité des Soins (P3S) chargé de renforcer le dialogue entre les usagers et les professionnels de santé s’impose comme un acteur de médiation et de signalement incontournable.

« Analyser et traiter toutes demandes d’information ou réclamations qui mettent en cause le non-respect du droit des malades, la qualité du système de santé, la sécurité des soins et l’accès aux soins », telle est la ligne de conduite du P3S. En appréhendant la nature et le déroulement des évènements indésirables majeurs, les résultats du rapport annuel d’activité du Pôle Santé et Sécurité des Soins révèlent que près de 40 % des requêtes se rapportent à un événement indésirable médical ou chirurgical, 20 % à un état de maltraitance ou de violence, 14 % à une insatisfaction du patient, 14 % à des infections associées aux soins, 9 % au non-respect des droits des patients et enfin 2 % à des événements liés à un produit de santé.

De ce rapport émergent de grandes tendances au travers desquelles le Médiateur de la République révèle des phénomènes de maltraitance dans les établissements de soins, la banalisation de la violence, le non-respect du principe de laïcité à l’hôpital et enfin « l’usure » des professionnels de santé.

Maltraitances et violences

« Désormais le phénomène n’est plus nié » et fait l’objet d’une « prise de conscience collective » à tel point que de nombreux établissements se mobilisent pour promouvoir le concept de bientraitance, les bonnes pratiques, mais également pour accorder une importance particulière aux suspicions de « maltraitance » formulées par les patients ou leurs familles. Par ailleurs, la conclusion du Médiateur est sans équivoque : « la violence continue de s’introduire au cœur de l’hôpital aux dépens des professionnels de santé ».

Le principe de laïcité

Au vu des requêtes recueillies, il apparait que la circulaire n° DHOS/G/2005/57 du 2 février 2005 relative à la laïcité dans les établissements de santé n’est pas toujours respectée tant par le personnel soignant en raison de la recrudescence de signes religieux ostentatoires que par les usagers dont l’expression de convictions religieuses peut parfois porter atteinte au fonctionnement régulier du service en compliquant la réalisation de certaines pratiques médicales.

L’usure des professionnels

Elle n’est pas sans rappeler que les métiers de la santé sont des métiers à risques. Face à la déchéance physique et psychique, les soignants se retrouvent rapidement confrontés au risque d’épuisement professionnel. Ajoutés à cela la charge et les conditions de travail, le turn over et les taux d’absentéisme viennent, selon les requêtes exprimées, nourrir l’épuisement des professionnels. À ce titre, le rapport rappelle la création en septembre 2010 d’une cellule d’accompagnement et de soutien des professionnels.

Des problématiques persistantes

Parallèlement, le Médiateur met également l’accent dans son bilan annuel, sur certaines problématiques persistantes telles que l’engorgement du service des urgences, le manque de connaissance des usagers sur les droits des patients en psychiatrie, l’absence de reconnaissance du signalement d’événements indésirables par les professionnels de santé, des pratiques non conventionnelles et les problèmes d’accès aux soins pour les détenus. Outil privilégié de régulation et d’alerte des dysfonctionnent du système de soins, ce rapport témoigne de l’utilité et de la pertinence de l’action du Médiateur de la République dans l’amélioration de la qualité et de la sécurité des soins.


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