Démographie des pharmaciens au 1er janvier 2013

Publié le 14 juin 2013 à 0h00 - par

L’Ordre national des pharmaciens a publié le 13 juin le recensement annuel des pharmaciens au 1er janvier 2013. Entre autres constats : l’effectif croît mais il vieillit du fait de la désaffection des jeunes pour la profession.

Un effectif croissant et vieillissant

Pour la première fois depuis 2009, le nombre de pharmaciens inscrits à l’Ordre augmente par rapport à l’année précédente. Au 1er janvier 2013, on compte 767 pharmaciens de plus par rapport au 1er janvier 2012. Cela s’explique par le retardement du départ en retraite (- 29 % en nombre par rapport à 2011) et par le relèvement du numerus clausus (de 2 600 en 2005 à 2 790 en 2006).

Le vieillissement des pharmaciens continue (46,4 ans en moyenne au 1er janvier 2013 contre 46,1 ans au 1er janvier 2012). L’âge moyen des titulaires d’officine et des biologistes dépasse 49 ans. Un pharmacien titulaire d’officine sur trois a plus de 55 ans.

Une désaffection des jeunes pour la profession

« L’évaporation » des jeunes diplômés (c’est-à-dire le pourcentage de pharmaciens ayant obtenu leur diplôme et ne s’inscrivant pas à l’Ordre) est conséquent : 25 % en 2012 qui n’exercent même pas le métier pour lequel ils ont été formés ! Par ailleurs, 4 % de jeunes pharmaciens ont choisi en 2011 de quitter l’exercice un an après (2 % en 2008).

Un mode d’exercice de plus en plus plébiscité : l’association

L’exercice libéral attire toujours, mais de manière différente. En effet, les pharmaciens libéraux préfèrent désormais clairement l’exercice en association :

  • pour les officines : plus de la moitié (56 %) des titulaires exercent en association et la société d’exercice libéral est la forme de société la plus choisie ;
  • pour les laboratoires de biologie médicale : le nombre de laboratoires exploités en SEL continue son ascension  (91 % d’entre eux).

Quelles sont les tendances structurelles ?

La répartition harmonieuse des officines demeure une réalité sur l’ensemble du territoire. Les zones rurales ne sont pas désertées. La régulation territoriale permet de résister aux phénomènes observés dans les autres professions de santé. Le nombre d’officines diminue à nouveau en 2012. Au cours de l’année, 103 fermetures définitives d’officines (- 0,6 %) sont enregistrées. Sur les cinq dernières années, on dénombre environ 500 fermetures. Au 1er janvier 2013, on recense 21 939 officines en métropole et 626 en départements d’Outre-mer (soit un total global de 22 706). Plus d’un tiers sont situées dans des communes de moins de 5 000 habitants.

On compte 1 pharmacie d’officine pour 2 900 habitants. Si ce nombre est supérieur au ratio constaté dans d’autres pays européens, on doit aussi prendre en compte le nombre de pharmacies par kilomètre carré à l’échelle de l’Ouest de l’Europe. Or, la France, du fait de son vaste territoire, connaît une densité pharmaceutique (33,83 officines par 1 000 km²) en retrait par rapport à ses voisins. Sur la mobilité géographique, la totalité des 241 transferts d’officine s’est effectuée à l’intérieur de la commune d’implantation (aucun transfert intercommunal) ; ils ne contribuent donc pas à la rationalisation géographique du réseau dans les territoires.

Quant à la réforme de biologie, elle a également accéléré les concentrations. On compte 6,4 sites par laboratoire (5,9 au 1er janvier 2012. Les départements et collectivités d’Outre-mer connaissent des tendances structurelles comparables à la métropole mais conservent des spécificités et un dynamisme lié à leur croissance démographique.

Quel est la typologie des officines qui ferment ?

En 2012, les rachats et cessions de clientèle restent largement préférés aux regroupements pour la recomposition locale de l’offre officinale. En regardant dans le détail, deux grands types de fermeture coexistent en 2012 : la première catégorie représente 60 pharmacies qui ferment suite à la restitution volontaire de licence ou regroupement, 45 pharmacies pour liquidation judiciaire ou cession/fermeture.

Autre enseignement, ces fermetures sont le plus souvent situées dans les villes de plus de 10 000 habitants en situation d’excédent par rapport aux quotas démographiques. À l’inverse, les officines de ville ou village de taille moyenne semblent relativement épargnées.

En dehors de ces aspects, aucun déterminisme particulier n’est observé sur les cas de fermeture, que ce soit dans la forme d’exploitation, la taille de l’officine ou son organisation. Les facteurs qui semblent prépondérants relèvent plutôt de la perte d’un prescripteur de proximité, d’une requalification urbaine défavorable ou de la détérioration du climat économique général et de l’officine en particulier.

« Le modèle économique de l’officine est en train de changer » souligne Alain Delgutte, Président du Conseil central des pharmaciens d’officine. « Certains confrères y sont malheureusement douloureusement confrontés. Une vigilance s’impose pour qu’en certains endroits, le désert pharmaceutique ne s’ajoute pas au désert médical. »

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