Une étude prouve la corrélation entre volume d’activité et qualité des soins

Publié le 25 janvier 2010 à 1h00 - par

Le volume d’activité des hôpitaux français a un effet sur la qualité des soins dispensés. Une corrélation dont on se doutait, mais qui vient d’être scientifiquement établie par l’Institut de recherche et documentation en économie de la santé (Irdes).

Une étude prouve la corrélation entre volume d’activité et qualité des soins

Dans cette première étude portant sur le lien entre volume d’activité des établissements de santé et qualité des soins en France, les chercheurs ont clairement observé que la probabilité de décès ou de nouvelle hospitalisation à la suite de certains soins est moins importante dans les établissements qui ont une forte activité que dans ceux qui ont un faible volume d’activité.

Cette étude montre qu’il existe donc réellement une corrélation entre le volume d’activité et les résultats des soins dans les établissements de court séjour pour la plupart des prises en charge chirurgicales et médicales. Plus un établissement réalise d’interventions, plus les résultats qu’il obtient en termes de mortalité et de réhospitalisation non programmée sont bons. A l’inverse, un faible nombre d’interventions augmente la probabilité d’une nouvelle hospitalisation pour six des huit actes étudiés, et la probabilité d’un décès pour quatre d’entre eux.

L’impact du volume d’activité sur la qualité des soins est, toujours selon les données de l’Irdes, davantage sensible pour les interventions lourdes et techniques. Pour les soins plus courants, le lien entre le volume de cas pris en charge et la qualité des soins délivrés est faible.

Une relation non linéaire

Comme l’indique Thomas Renaud, l’un des auteurs de l’étude, cela prouve à tout le moins que « l’utilisation du volume d’activité comme critère de jugement et d’accréditation des établissements est plutôt justifiée, ce qui est rassurant puisque des seuils d’activité minimaux ont déjà été mis en place pour réguler la pratique de certaines activités chirurgicales (cancérologiques et cardiaques notamment) ». Pour autant, souligne-t-il, « la relation mise en évidence est non linéaire, ce qui suggère qu’il serait efficient de limiter le nombre d’établissements à très faible activité mais qu’il y aurait peu de bénéfices à concentrer l’activité au-delà d’un certain point. Les politiques de planification hospitalière doivent prendre cet aspect en considération, sachant que la concentration de l’offre de soins hospitalière a un coût important de mise en œuvre, a des répercussions néfastes en termes d’accès aux soins et peut engendrer des effets pervers liés à des situations de monopole de certains hôpitaux. »

L’étude de l’Irdes

Quel lien entre volume d’activité des hôpitaux et qualité des soins en France ?


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