Formation des médecins : le numerus clausus porté à 8 000 étudiants

Publié le 8 décembre 2011 à 0h00 - par

Huit mille étudiants seront admis l’été prochain en deuxième année de médecine à la suite du relèvement du numerus clausus, bloqué depuis trois ans, ont annoncé jeudi dans le Quotidien du Médecin les ministres de la Santé et de l’Enseignement supérieur Xavier Bertrand et Laurent Wauquiez.

Formation des médecins : le numerus clausus porté à 8 000 étudiants

Le nombre d’étudiants qui seront admis en médecine à l’issue de la première année commune aux études de santé (PACES) passera de 7 400 à 7 500 et le nombre d’étudiants venant d’autres filières (ingénieurs, grandes écoles) et autorisés à débuter médecine en deuxième année sera porté de 300 à 500. Ce relèvement modéré du numerus clausus a pour but de remédier à la pénurie de médecins dans certains territoires. « Cette hausse ne règle pas toutes les questions de démographie médicale, j’en ai bien conscience, mais c’est un élément clé d’une stratégie globale », a déclaré au Quotidien du Médecin M. Bertrand, précisant qu’il allait évoquer la question de la démographie « de façon plus large » dans les semaines qui viennent avec l’ensemble des professionnels de santé.

Le ministre de la Santé avait annoncé le 26 novembre à Toulouse, lors du congrès du syndicat des médecins libéraux (SML), qu’il relèverait le numerus clausus, sans donner de précisions chiffrées. Mais après cette annonce, des doyens d’universités de médecine et des organisations d’étudiants et d’internes en médecine s’étaient inquiétés d’un relèvement trop important du numerus clausus qui nuirait aux conditions d’enseignement. « Nous nous sommes assurés que cette augmentation était compatible avec les capacités de formation des facultés », a indiqué de son côté Laurent Wauquiez.

Au sujet des étudiants issus d’autres filières et abordant la médecine en deuxième année, le ministre de l’Enseignement supérieur a indiqué que cette piste serait poursuivie. « Nous entendons poursuivre sur l’augmentation du nombre de places réservées aux passerelles. Ce cursus est intéressant car il permet de diversifier le profil des médecins », a-t-il dit. L’augmentation du numerus clausus va permettre de donner davantage de chances aux étudiants français de faire médecine, une formation universitaire qui attire toujours beaucoup de bacheliers. « Il est absurde d’être aussi rigoureux et sélectif avec nos étudiants et de faire venir ensuite des étudiants de Roumanie, d’Algérie ou du Maroc », a estimé M. Wauquiez.

Le numerus clausus (sans tenir compte des passerelles) était bloqué à 7 400 depuis 2009. Instauré pendant l’année universitaire 1971-1972 à 8 588 étudiants, il a diminué régulièrement pour atteindre un point bas de 3 500 en 1992-1993 avant de remonter très lentement quand des problèmes de pénurie de praticiens sont apparus. Il n’était encore que de 4 100 en 2000-2001.


On vous accompagne

Retrouvez les dernières fiches sur la thématique « Santé »

Voir toutes les ressources numériques Santé