Gardes des médecins : le volontariat continue de s’effriter, selon l’Ordre

Publié le 24 mars 2016 à 0h47 - par

Le volontariat pour les gardes la nuit ou le week-end continue de s’effriter chez les médecins généralistes, s’inquiète lundi le Conseil national de l’Ordre des médecins (Cnom), dans un rapport soulignant la « fragilisation » du système.

Projet de loi santé voté

De 2014 à 2015, le taux de médecins volontaires pour la permanence des soins (en dehors des horaires d’ouverture des cabinets) est passé de 67 % à 65 %, note l’Ordre, recensant quelque 2 700 médecins régulateurs libéraux.

Si cette « légère baisse » n’a pas empêché de répondre « globalement » aux besoins de la population, elle recouvre de « nombreuses disparités selon les territoires ». Ainsi, plus de 60 % des généralistes sont volontaires dans 66 départements, « un chiffre record depuis 13 ans », mais « 25 départements » enregistrent « une baisse du volontariat ». Parmi eux, 15 « accusent une baisse de 10 % et plus », comme les Alpes-de-Haute Provence, la Corrèze, la Creuse, l’Indre-et-Loire ou encore le Bas-Rhin.

À l’inverse, 6 départements (Haute-Corse, Indre, Loire-Atlantique, Haute-Marne, Var, Val-d’Oise) bénéficient d’une hausse du volontariat de 10 %.

De manière générale, « certaines missions commencent à se déliter (…) ou à ne plus pouvoir être assurées ».

Environ 8 % des quelque 1 600 « territoires de permanence des soins » délimités dans chaque département par les agences régionales de santé (ARS) « ne fonctionnent pas en soirée », de 20h à minuit, en raison d’un manque de praticiens, les service d’urgences assurant la relève. La situation est encore plus tendue en nuit profonde (de minuit à 8H00), l’arrêt des gardes s’étendant « inexorablement » : il concerne désormais 31 départements et 69 % des secteurs de permanence de soins (ce qui ne signifie pas que 70 % de la population ne peut recourir à un médecin de garde la nuit).

Démographie déclinante, désintérêt des jeunes pour l’activité libérale, ou encore « absence de mesures d’incitations financières » expliquent le désengagement des médecins, également échaudés par la loi santé de Marisol Touraine, selon l’Ordre.

Pour éviter « la poursuite de cet effritement », il préconise une meilleure coopération entre les ARS et les organisations représentatives de médecins, une « remise à plat » de l’organisation des soins et « une sensibilisation de la population ».

Malgré l’instauration d’un numéro d’appel unique national, en parallèle du 15, pour contacter un médecin de garde, la permanence des soins n’a tenu « qu’une place minime » dans la loi santé, déplore l’Ordre.

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