L’assurance maladie recommande 2,48 milliards d’économies en 2014

Publié le 10 juillet 2013 à 0h00 - par

L’assurance maladie recommande au gouvernement 2,48 milliards d’euros d’économies pour le budget 2014 de la Sécurité sociale, avec notamment de nouvelles baisses de prix de certains médicaments, dans un rapport dont l’AFP a obtenu copie mardi.

L’assurance maladie recommande 2,48 milliards d’économies en 2014

Ce rapport annuel, qui contient des propositions financières, table sur un Objectif national de dépenses de l’assurance maladie (Ondam) en progression de seulement 2,4 % pour l’an prochain, contre 2,7 % pour 2013 et 2,5 % en 2012. Sans mesures restrictives, cet Ondam augmenterait de 3,80 % en 2014 à 181,9 milliards (contre 175 milliards attendus en 2013). Quelque 750 millions peuvent être économisés en baissant notamment les tarifs du médicament Lucentis (pour traiter la DMLA, dégénérescence visuelle), des statines (anti-cholestérol) et des NACO (anti-coagulants)

L’assurance maladie entrevoit aussi 600 millions d’économies dans le cadre de la « maîtrise médicalisée » visant à limiter la prescription des médicaments onéreux, à développer encore les génériques, à restreindre quand c’est possible les transports sanitaires inutiles et coûteux (frais d’ambulances et de taxis) ou encore à éviter certaines opérations chirurgicales inutiles ou à les pratiquer systématiquement en ambulatoire (sans nuit passée à l’hôpital).

Parmi les interventions pratiquées de façon un peu trop systématique ou sans préparation adéquate, l’assurance maladie a ciblé l’appendicectomie et le canal carpien. Cette dernière opération entraîne de surcroît une convalescence jugée trop longue. Également dans le collimateur, les chirurgies de la thyroïde (pas assez d’examens pré-opératoires ou non appropriés, trop d’ablation de nodules bénins) et de la prostate, souvent pratiquées chez des hommes trop âgés alors que leur cancer n’évolue que très lentement. L’opération de la cataracte, la plus pratiquée en France, (700 000 en 2012) est en constante augmentation, en raison du vieillissement de la population mais coûte trop cher, car elle n’est pas encore assez pratiquée en ambulatoire, contrairement à d’autres pays européens.

Autres sources d’économies : les tarifs des dispositifs médicaux, également plus chers en France, comme les pompes à insuline. Des baisses de tarifs sont recommandées aussi dans le champ des prothèses, des appareils respiratoires, des pansements etc. Selon le rapport, 220 millions peuvent être gagnés sur les achats hospitaliers et 150 millions sur les prescriptions médicamenteuses dans les établissements de santé, sur une meilleure prise en charge des personnes âgées à la sortie de l’hôpital. Comme elle le fait depuis plusieurs années, l’assurance maladie recommande de ponctionner une nouvelle fois les biologistes et les radiologues en baissant leurs tarifs pour un gain de 150 millions. L’effort d’économies recommandé est un peu plus élevé que celui réalisé en 2013 (2,4 milliards).

Dans son projet de loi de financement de la Sécurité sociale en septembre, le gouvernement décidera d’éventuelles nouvelles recettes pour la branche maladie et l’ensemble de la Sécurité sociale, avec notamment des mesures très attendues résultant de la réforme des retraites (branche vieillesse). Selon la dernière prévision de la Commission des comptes de la Sécurité sociale (CCSS) remontant à début juin, le déficit de la Sécu pourrait à nouveau se creuser en 2013 à 14,3 milliards contre 11,4 escomptés l’an passé. Le déficit de la branche maladie atteindrait 7,9 milliards contre 5,1 prévus en 2012. La moindre hausse de la masse salariale, résultant de la crise économique, explique l’aggravation des déficits, moins de cotisations salariales rentrant dans les caisses de la Sécu. Les dépenses de santé ont représenté 12 % du PIB en 2011.

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