Présidentielle : la droitisation de l’électorat fonctionnaire semble se confirmer

Publié le 21 février 2017 à 18h40 - par

La droitisation de l’électorat fonctionnaire semble se confirmer à travers l’ancrage électoral du Front national et la défection persistante pour le candidat socialiste, selon une enquête du Cevipof publiée mardi 21 février, qui constate aussi un net recul de François Fillon et l’émergence d’un vote centriste.

Présidentielle : la droitisation de l'électorat fonctionnaire semble se confirmer

Dans l’hypothèse d’une candidature de François Bayrou, Marine Le Pen enregistre 19,4 % des intentions de vote dans la fonction publique d’État (FPE), 20,2 % dans la fonction publique territoriale (FPT) et 22,7 % dans la fonction publique hospitalière (FPH).

Elle arrive en tête des intentions de vote dans les catégories C et B, les plus modestes. Par métiers, elle obtient 7,5 % des intentions de vote chez les enseignants et 47,8 % chez les policiers et militaires.

La candidate du Front national progresse dans les trois fonctions publiques depuis décembre 2016, selon cette enquête du Cevipof menée en plusieurs vagues depuis décembre 2015.

François Fillon perd en revanche beaucoup de terrain, « notamment dans la FPH qui reste la fonction publique la plus orientée vers la droite parlementaire et le centre », selon Luc Rouban du Cevipof. Il passe de 21 % d’intentions de vote en décembre 2016 à 13 % (12,6 % dans la FPE, 11,5 % dans la FPT et 13,2 % dans la FPH).

En revanche, Emmanuel Macron, crédité de 22,3 % dans la FPE, 22 % dans la  FPT, et 21,8 % dans la FPH, semble profiter de cette situation. « On voit émerger un vote centriste ». Même si son électorat est « instable », Emmanuel Macron est « porteur d’une vision d’une plus grande autonomie dans l’appareil d’État qui plaît à beaucoup d’enseignants (près de la moitié des agents de la FPE), il est aussi sur le terrain du libéralisme culturel, et il échappe au phénomène de polarisation qu’ont pu produire les primaires à gauche comme à droite », analyse M. Rouban.

Dans l’hypothèse d’une candidature de François Bayrou, les deux candidats centristes attirent à eux 36 % des intentions de vote contre 25 % en décembre 2016, souligne cet analyste.

En revanche, Benoît Hamon, crédité de 18,8 % dans la FPE, de 19,4 % dans la FPT, et de 17,3 % dans la FPH, « ne réussit pas à compenser l’affaissement électoral du parti socialiste chez les fonctionnaires », selon Luc Rouban.

« Il est a peu près à la moitié du score que François Hollande avait atteint au premier tour de l’élection présidentielle de 2012 chez ces mêmes fonctionnaires (35 % FPE, 32 % FPT et 29 % FPH) », ajoute l’analyste.

Le candidat du PS gagne cependant quelques voix au détriment de Jean-Luc Mélenchon qui perd cinq points dans la FPT où il est crédité de 13 %, dans la FPE (12 %) et dans la FPH (12,5 %). La candidature de Jean-Luc Mélenchon régresse notamment dans le monde enseignant qui le crédite de 14,5 % des intentions de vote contre 19 % en décembre et 23,3 % pour Benoît Hamon.

Les résultats reposent sur deux vagues de l’enquête électorale française réalisée entre le 2 et le 8 décembre 2016 et entre le 7 et le 13 février 2017 auprès de 18 013 et 15 874 personnes interrogées selon la méthode des quotas.

Source : Les fonctionnaires face à l’élection présidentielle de 2017, (étude n° 4) – Luc Rouban, Note # 31 / vague 11, février 2017

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