Marisol Touraine veut « penser les métiers de la santé de demain »

Publié le 17 février 2016 à 17h02 - par

Le gouvernement a réuni une Grande conférence de la santé pour « donner de nouvelles perspectives aux professionnels de santé ».

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« Entendre les attentes » des professionnels de santé et « y répondre, en s’appuyant sur l’engagement et les initiatives de chacun pour avancer ensemble ». C’était le « sens » de la Grande conférence de la santé, organisé par le gouvernement au Conseil économique, social et environnemental (CESE), le 11 février. Depuis quelques années, ces professionnels « expriment des craintes, des inquiétudes, sur l’avenir de leur métier. Elles sont évidemment légitimes, a reconnu la ministre des Affaires sociales et de la Santé. La société évolue et, avec elle, la place et le rôle des médecins. Le rôle des pouvoirs publics, ma mission de ministre de la Santé, c’est d’entendre ces doutes et de faire évoluer les conditions d’exercice et la formation des professionnels de santé pour y répondre ».

Marisol Touraine a énuméré les défis auxquels fait face le système de santé. « Il est aujourd’hui à un tournant de son histoire, confronté à de multiples mutations » : une mutation démographique, d’abord, avec le vieillissement de la population – l’accroissement des maladies neuro-dégénératives et l’augmentation du nombre de personnes dépendantes imposent, notamment, « de parvenir à une plus grande coopération entre professionnels pour prendre en charge des pathologies complexes » -, une mutation organisationnelle, accentuée par « une pression économique et budgétaire réelle », une mutation découlant de l’accélération croissante des progrès scientifiques et technologiques, enfin une mutation liée « aux nouveaux comportements et aux nouvelles exigences d’information, de participation, de partage, que nos concitoyens portent à l’égard de leurs professionnels de santé ».

Ces bouleversements imposent « de réfléchir à l’évolution des formations et des conditions d’exercice. Bref, de penser les métiers de la santé de demain », a déclaré la ministre des Affaires sociales et de la Santé. La transformation des conditions de formation et d’exercice « ne peut se dessiner verticalement, elle doit être nourrie par l’expérience du terrain. Cette conférence, c’est votre conférence », a martelé Marisol Touraine.

Les travaux issus de cette Grande conférence de la santé « vont donner de nouvelles perspectives aux professionnels de santé et compléter les politiques engagées depuis 2012 », a poursuivi la ministre. Elle entend d’abord innover dans la formation, avec en particulier « une adaptation plus réaliste et plus pragmatique du numerus clausus ». Marisol Touraine veut aussi avancer vers « des filières complètes de formation et de recherche » pour les étudiants paramédicaux. Autre perspective : permettre aux étudiants ou aux médecins d’accéder à des stages extrahospitaliers. « Je souhaite que nous allions encore plus loin dans l’amélioration du caractère professionnalisant de la formation qui est, pour l’étudiant, le déterminant principal du choix de sa future spécialité et de son mode d’exercice », a indiqué la ministre. Enfin, « nous devrons aussi revoir l’encadrement ».

Parallèlement, le gouvernement souhaite améliorer les conditions d’exercice des professionnels. C’était même « l’un des axes majeurs de cette Grande conférence, a expliqué Marisol Touraine. Le Pacte Territoire-Santé que j’ai présenté dès 2012 et qui s’est enrichi fin 2015, a engagé des mesures importantes pour inciter les jeunes professionnels à exercer dans les territoires sous-dotés. Nos discussions aujourd’hui doivent permettre d’amplifier cette dynamique et d’innover pour améliorer les conditions d’exercice sur l’ensemble du territoire. Je pense en particulier à la protection sociale des médecins ».


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