Selon le projet présenté au conseil de surveillance, l’hôpital historique situé au cœur de Paris « recevra en grande majorité des patients ambulatoires (sortie le jour-même de l’hôpital), sans exclure des réponses à des besoins ciblés d’hospitalisation », notamment pour les personnes âgées, la psychiatrie et les soins de rééducation, a indiqué l’Assistance Publique – Hôpitaux de Paris (AP-HP) dans un communiqué. Le projet de réorganisation de l’Hôtel-Dieu lancé par la précédente direction s’était heurté à de fortes oppositions d’élus et de syndicalistes, se cristallisant sur le service des urgences. Il avait abouti au départ de la directrice de l’AP-HP, Mireille Faugère, remplacée par Martin Hirsch mi-novembre 2013.
Depuis le 4 novembre, les urgences ont été remplacées par un centre de consultation ouvert 24H/24, n’accueillant que des patients venus par leurs propres moyens. M. Hirsch a annoncé que, lorsque le projet global de régulation des appels d’urgence serait effectif, pompiers et Samu pourraient de nouveau orienter vers l’Hôtel-Dieu « des malades ne nécessitant pas de soins lourds », dans le cadre d’un « fonctionnement bi-sites avec l’hôpital Cochin », qui accueillerait les cas plus lourds. Ceci prendra place dans le cadre de la stratégie d’amélioration des urgences annoncée par l’AP-HP le 10 juin, et qui consiste notamment à mieux réguler en amont les patients appelant le 15.
M. Hirsch a également annoncé que le projet devrait notamment inclure « des logements et des services sociaux ». Il a précisé que les investissements nécessaires au projet, qui doit encore être approuvé par les instances médicales et syndicales, seraient financés par « des cessions fléchées et non par la capacité de financement des autres hôpitaux de l’AP-HP ».
« Nous avons avancé par rapport à un projet qui était immobilier, nous passons à une réflexion plus complète », s’est également félicitée Rose-May Rousseau, secrétaire générale de l’Usap-CGT, tout en nuançant : « nous sommes toujours en opposition avec la restructuration et à terme la perte de l’ophtalmologie ». La maire de Paris Anne Hidalgo, qui a été élue présidente du conseil de surveillance, remplaçant Jean-Marie Le Guen devenu secrétaire d’État aux Relations avec le Parlement, a également exprimé sa « satisfaction » devant les évolutions du projet. Elle s’est réjouie dans un communiqué que « les échanges avec les représentants des personnels, la communauté médicale et les élus de Paris aient contribué à ce que le projet réponde davantage aux besoins exprimés par les usagers ».
Lors de ce conseil a été présenté le projet de budget 2014 de l’AP-HP, qui prévoit une réduction de la perte d’exploitation à 51,8 millions d’euros contre 61 millions en 2013.
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