Mobilisation au CHU de Caen et à Cherbourg contre « l’engorgement » des urgences

Publié le 5 février 2015 à 0h00 - par

Environ 120 personnes se sont rassemblées jeudi dans le hall de CHU de Caen pour dénoncer « l’engorgement » des urgences et demander des lits pour des patients parfois bloqués selon les syndicats plus de 24 heures sur des brancards, a constaté l’AFP.

Mobilisation au CHU de Caen et à Cherbourg contre "l'engorgement" des urgences

À Cherbourg (Manche), les services d’urgences, qui annoncent une grève à partir de jeudi minuit, connaissent une situation similaire, selon Éric Labourdette du FAFPH. Une déclaration de danger grave et imminent a été faite le 19 janvier, selon le syndicat. Au CHU de Caen, « l’accueil aux urgences n’a cessé de s’aggraver depuis des mois. Le manque de lits disponibles provoque un engorgement continuel », affirment SUD, FO, la CGT et la CFDT dans un communiqué commun. « Faute de lits pour les hospitaliser, les patients stagnent aux urgences. Ils se retrouvent les uns sur les autres, sur des brancards, parfois plus de vingt-quatre heures », « y compris des gens âgés » raconte une infirmière des urgences qui y a plus de dix ans d’expérience, et requiert l’anonymat. « Beaucoup de collègues craquent », dit-elle.

Jeudi, une partie du personnel des urgences du CHU de Caen était en grève pour la seconde fois en 10 jours et rejoint cette fois par d’autres services. « Dans mon service d’urgence, on arrive le matin, y a une vingtaine de patients qui attendent un lit depuis la veille. Parfois, toutes urgences adultes confondues, on peut avoir plus de 60 patients, pour 25 places », ajoute l’infirmière. Résultat : « On met deux patients par box individuel avec tous les problèmes que ça pose pour l’intimité, la toilette », ajoute-t-elle.

« On prend des risques », ajoute une autre, « Des traitements sont donnés en retard. Et aux urgences, on n’a pas le matériel pour donner trois repas par jour. On a quelques lits mais 80 % des gens sont sur des brancards. » « C’est la chasse aux économies. Ca se répercute sur les patients. La tendance est à privilégier les consultations de jour pour faire rentrer de l’argent mais ça supprime des lits d’hôpital », renchérit une troisième.

Les grévistes interrogés estimaient toutefois que le décès d’un enfant de 2 ans le 23 janvier au CHU est sans lien avec cette situation aux urgences adultes. La direction n’a pas souhaité faire de commentaire.

À Cherbourg, les grévistes attribuent les difficultés à la fois à la suppression de lits, au vieillissement de la population bas-normande, à la désertification médicale, et au fait que de moins en moins de gens peuvent se payer un service de santé privé.

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