Ressources humaines : le rapport d’activité 2012 du CNG passe au peigne fin les DH, D3S, DS et PH

Publié le 26 mars 2013 à 0h00 - par

HOSPIMEDIA – Décortiqué par le CNG, l’état de santé des trois corps de direction (DH, D3S et DS) et de celui des PH confirme les tendances passées avec quelques nouveautés : des DH enfin féminisés à plus de 40 %, des D3S en repli, des HU d’arrière-garde comparés aux PH, des CGES qui ne s’envoient plus en l’air…

Ressources humaines : le rapport d’activité 2012 du CNG passe au peigne fin les DH, D3S, DS et PH

Le rapport d’activité 2012 du Centre national de gestion (CNG), qui sera officiellement présenté le 28 mars en conseil d’administration mais dont Hospimedia a d’ores et déjà obtenue copie (lire ci-contre), confirme qu’au 1er janvier 2013 persistent, voire se renforcent, les grandes tendances démographiques observées ces dernières années tant pour les Directeurs d’hôpital (DH) que les Directeurs d’établissements sanitaires, sociaux et médico-sociaux (D3S), les Directeurs des soins (DS) et les Praticiens hospitaliers (PH). Revue d’effectifs.

DH : 22 % des 355 emplois fonctionnels non pourvus

Au 1er janvier 2013, 3 211 DH étaient recensés, un nombre en repli constant de 2,4 % sur un an (la baisse était de 2,6 % sur 2011-2012). Le solde démographique reste de fait négatif, comme il l’est chaque année depuis 2006 : 86 entrées contre 172 sorties, soit un ratio à – 85 contre – 63 sur 2011-2012. La rajeunissement s’opère sur un rythme toujours aussi limité, avec un âge moyen aujourd’hui à 50,1 ans (- 0,1) et un âge médian à 53,2 ans (- 0,2). Concernant la féminisation, pour la première fois, la part des hommes passe sous les 60 % (59,6 %, – 1 point). Modifications statutaires obligent, les emplois fonctionnels ont augmenté de 61 %, représentant désormais 10,6 % du corps contre 7,1 % en 2012. Et là, si le nombre de femmes sur ce type d’emploi a fortement explosé (+ 76 %), passant de 29 à 51, cette tendance cache cependant une autre réalité : ces emplois fonctionnels demeurent toujours autant réservés aux hommes, qui les trustent à 81,6 %. D’ailleurs, seules 5 % des DH femmes les occupent contre 15 % pour les hommes. Au passage, 78 % des 355 emplois fonctionnels proposés étaient pourvus au 1er janvier dernier. Les effectifs de DH recensés en établissements en direction commune s’accroissent de 11,4 % pour une part passant de 4,9 à 5,6 %. Enfin, côté mobilité, le taux de changement de position statutaire sur l’année 2011 avoisine 5,1 % des effectifs.

D3S : des effectifs en recul, une première depuis 2002

La tendance était à une très faible hausse, pour ne pas dire à une quasi stagnation des effectifs ces deux dernières années. Mais cette fois-ci, au 1er janvier 2013, le corps des D3S affiche une diminution de 0,4 %, le nombre de directeurs passant de 1 873 à 1 865 sur un an, une première depuis 2002… Le solde entre les entrées et les sorties passe ainsi en négatif, respectivement 98 contre 99. Cette évolution semble s’expliquer par l’intégration de certains D3S dans le corps des DH ou dans d’autres administrations, un élément qui enraie de facto l’essor démographique de la dernière décennie (+ 41,6 % sur 2003-2013) et pose questions sur les évolutions futures. Par ailleurs, les effectifs de D3S exerçant en EHPAD continuent de décroître (- 2 %), de même pour ceux en établissements de santé (- 3 %), deux reflets de l’augmentation du nombre de directions communes sanitaire/médico-social (+ 37 %). Autre confirmation, le corps des D3S continue certes de se féminiser (60,2 %, + 1,2 point depuis 2012) mais également, en parallèle, de vieillir : un dernier constat qui s’observe tant sur les effectifs de moins de 30 ans (7,3 %, – 0,8 point) que les âges moyen (47,1 ans, + 0,1) et médian (49,8, + 0,2). Enfin, le taux de changement de position statutaire sur l’année 2011 flirte avec les 6 %.

DS : un corps en crise, en repli de 8 % sur 2011-2013

Début janvier, les effectifs du corps des DS s’établissait à 830, soit une baisse sensible sur 2012 (- 3 %) qui ne perturbe pas toutefois leur positionnement statutaire à 92 % en établissement. Globalement, la chute flirte avec les 8% depuis 2011. Le solde démographique reste toujours autant négatif, avec sur 2012 deux fois plus de sorties définitives que d’entrées (respectivement 64 et 34). Globalement, le corps reste stable sur sa féminisation (74,1 %, + 0,1 point), ainsi que sur le type d’emploi occupé, principalement coordonnateur général des activités (47 %, + 1 point), quand bien même la part des directeurs d’institut diminue plus nettement (24,5 %, – 4,5 points). Les femmes demeurent aussi plus âgées que les hommes, avec des âges médians respectifs à 55,5 et 54,5 ans. En outre, le corps présente une faible mobilité, avec un taux de changement de position statutaire sur l’année 2011 à 4,1 % (- 1 point/DH, – 1,9 point/D3S).

PH : les MCU-PH et PU-PH à contre-courant

Relativement stable sur 2011-2012 (+ 0,4 %), les effectifs de PH sont repartis en hausse de 3%, s’établissant à 42 267 au 1er janvier dernier. Le solde des entrées et des sorties s’établit en effet à 1 389 (2 621 contre 1 232) contre un excédent de 941 en 2011. Cette progression est imputable à la seule croissance des PH à temps plein (37 160, + 3,7 %), les temps partiels poursuivant leur repli (5 107, – 2,4 %). Les trois régions les mieux pourvues sont la Martinique, le Limousin et la Franche-Comté, les moins dotées l’Aquitaine, les Pays de la Loire et le Languedoc-Roussillon (sans tenir compte de Mayotte et Saint-Pierre-et-Miquelon). Sans surprise, l’anesthésie-réanimation demeure la seule spécialité déficitaire. La féminisation progresse un peu plus chaque année, soit 46,2 % des temps pleins (+ 1,1 point), de même que le rajeunissement, avec des âges moyens et médian pour la première fois sous les 50 ans (49,5 et 49,7 ans, soit – 1,9 et – 1,6). Inversement, les temps partiels ont désormais tendance à vieillir. Enfin, le CNG dresse pour la première fois un état des lieux des MCU-PH (2 172) et PU-PH (4 583), lesquels dénotent du reste des PH. Ces Hospitalo-universitaires (HU) s’avèrent très peu féminisés (26,3 %), nettement plus âgés (à peine 10 % ont moins de 40 ans, plus de 25 % au-delà de 60 ans). Si les MCU-PH tendent à plus d’équilibre, ce constat est encore plus marqué pour les PU-PH. Enfin, près d’un tiers des HU exercent à l’AP-HP, 43 % dans les trois plus grands CHU (Paris, Marseille et Lyon).

RA/HRA : + 8 % chez les DH, – 20 % chez les D3S

En 2012, le nombre de directeurs ou PH accompagnés au titre de la Recherche d’affectation (RA) ou Hors recherche d’affectation (HRA) a diminué de 7 % par rapport à 2011 avec 288 personnes ainsi concernées. Ce repli est lié à la baisse de RA (- 21 %), qui n’a pu être compensée par la hausse des HRA (+ 2 %). Par conséquent, le ratio entre les accompagnements RA/HRA évolue de 6 points, désormais à 33/67 % contre 39/61 % en 2011. Dans le détail, « les évolutions significatives entre 2012 et 2011 concernent les directeurs », note le CNG : augmentation du nombre d’accompagnements de DH (+ 8,13 %) et baisse de celle des D3S (- 20,5 %, tendance inversée par rapport à 2011, exercice au cours duquel une hausse marquée (+ 33,9 %) des accompagnements de D3S avait pu être observée). Pour les PH, le repli global est de 5,2 %. Par ailleurs, le nombre d’entrées/sorties en RA et HRA sur 2012 s’établit respectivement à 37/35 et 125/120, confirmant l’intérêt l’accompagnement en HRA, « plus mobile et plus souple, avec une rotation deux fois plus élevée » comme en 2011. Enfin, toutes catégories confondues, la durée moyenne sous RA s’établit à 18 mois (20 en 2011) pour une durée cible de 15,5 mois dans le Contrat d’objectifs et de performance (COP) 2010-2013 du CNG.

Thomas Quéguiner

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CGES : les voyages en avion en chute libre

Sur l’exercice 2012, les frais de déplacement des Conseillers généraux des établissements de santé (CGES) ont chuté de 46 %, passant à 39 700 euros contre 74 300 en 2011. Cette baisse, qui atteint même 52 % depuis 2010, s’explique par une diminution du nombre de déplacements en avion. Dans le même temps, les effectifs de CGES étaient de 18 au 31 décembre dernier contre 20 un an plus tôt pour un plafond d’emplois qui ne cesse de décroître : 35 au 1er janvier 2011, 25 au 1er janvier 2012, 15 probablement au 1er janvier 2014. La part des hospitaliers a dépassé celle des fonctionnaires d’État, respectivement 50 et 27,8 % contre 35 et 40 % en 2011.

T.Q

 

CESP : des objectifs remplis à moitié

Pour l’année universitaire 2011-2012, 240 dossiers de candidatures pour des Contrats d’engagement de service public (CESP) ont été enregistrés (148 étudiants, 92 internes), soit 60 % de l’objectif annuel (400). Mais au final, seuls 205 CESP ont finalement été signés (130 étudiants, 75 internes), une confirmation d’engagement certes à 85 % mais qui remplit tout juste la moitié des objectifs initiaux (51 %). Sur 2012-2013, 207 dossiers étaient notifiés au 1er janvier dernier (120 étudiants et 87 internes), soit 48 % de l’objectif (élevé à 429 contrat), pour 67 CESP signés (42 étudiants, 25 internes). « Il est probable que le taux de retour approchera en 2012 celui de l’année précédente, sans qu’il permette d’atteindre encore l’objectif fixé », résume le CNG.

T.Q.

 


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