Vidéosurveillance : le secteur défend son bilan et veut redorer son image

Publié le 7 octobre 2011 à 0h00 - par

Éternel objet de controverse, la caméra de surveillance et son utilité ont été ardemment défendues aux Assises de la sécurité de Monaco par les professionnels du secteur et des municipalités, dont certaines testent des modèles capables de détecter des situations « anormales ».

Vidéosurveillance : le secteur défend son bilan et veut redorer son image

« On nous voit comme Big Brother et cela fait peur, notamment parce que les gens ne savent pas trop qui est derrière ces caméras », résume à l’AFP Dominique Legrand, président de l’Association nationale de la vidéoprotection (AN2V), qui regroupe 400 utilisateurs et partenaires institutionnels, et 80 entreprises du secteur. On compte plus de 35 000 caméras en France uniquement pour surveiller la seule voie publique – sans compter les dizaines de milliers d’autres utilisées par les entreprises. En mars, le ministre de l’Intérieur Claude Guéant a fait part de sa volonté d’atteindre les 45 000 caméras d’ici « la fin de cette année ».

« On entend souvent dire dans les médias que la vidéosurveillance est liberticide, chère et inefficace, et on veut changer cette image. Mettre des caméras partout n’est bien sûr pas un acte anodin, mais il existe en France une batterie de lois extrêmement bien faites qui font que tout citoyen est relativement bien protégé », argumente M. Legrand. « Et s’il nous arrive un souci, on a tous envie d’être vidéosurveillés pour que la personne derrière la caméra nous envoie la police », selon lui.

« C’est un service par l’humain, au service de l’humain. Cela n’a pas de sens de surveiller pour surveiller, l’objectif est la protection des biens et des personnes », renchérit Florent Montillot, adjoint à la mairie UMP d’Orléans et ardent défenseur de la vidéosurveillance, qu’il rebaptise vidéoprotection.

Marché florissant

Avec l’aide des 109 caméras publiques et des 18 téléopérateurs qui les scrutent, Orléans a notamment connu « une diminution de 80 % du nombre de véhicules volés en 10 ans, et le nombre de voitures brûlées a été divisé par trois. Et si, avant, on avait entre trois et quatre meurtres par an sur la voie publique, cela fait six ans qu’on n’en a pas eu », affirme-t-il.

Le marché de la vidéosurveillance est particulièrement florissant, « avec un taux de croissance supérieur à 20 %, depuis au moins cinq ans », résume Pierre-François Verbecque, directeur commercial vidéosécurité chez Sony. Certaines caméras intègrent désormais un logiciel de « détection automatique d’anormalité » qui va déclencher une alarme auprès des opérateurs du centre de vidéosurveillance en cas de situation bien définie.

La caméra peut ainsi « filtrer des apparitions » (l’alarme est donnée lorsque quelque chose entre dans un cadre défini), décompter les personnes dans un lieu donné (une alerte est déclenchée au-delà d’un certain seuil) et même repérer une personne si, en pleine nuit, elle reste de longues minutes devant un bâtiment ou un magasin. « Nous sommes actuellement en train de tester cette technologie, et nous allons nous lancer », a indiqué Emmanuel Magne, responsable du centre de supervision urbaine de la ville socialiste de Lyon, qui compte 240 caméras sur la voie publique.

« L’idée est que l’intelligence logicielle fasse une partie du boulot, car les études prouvent qu’un œil humain (celui de l’opérateur) ne va pas repérer une scène de crime s’il a plus de huit écrans devant lui », indique Dominique Legrand. « Il s’agit de passer de la technique passive à la technique assistante, mais l’homme reste toujours la partie essentielle et primordiale du dispositif. Ensuite, bien sûr, il faut qu’il y ait quelqu’un pour intervenir sur le terrain, n’oublions pas ce paramètre, car sinon tout cela ne sert à rien », rappelle M. Magne.

Par Katia Dolmadjian

 

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