Après enquête sur les conditions de travail des Atsem, la CGT demande l’aménagement de leur statut

Publié le 11 janvier 2016 à 10h22 - par

L’environnement de travail des aides maternelles est difficile, selon la CGT qui revendique des possibilités d’évolution professionnelle et la retraite à 57 ans.

Après enquête sur les conditions de travail des Atsem, la CGT demande l'aménagement de leur statut

La Fédération CGT des services publics adressera prochainement une motion au gouvernement sur le statut des agents territoriaux spécialisés des écoles maternelles (Atsem). Après avoir enquêté auprès de plus de 2 000 agents dans plus de soixante départements, la CGT a constaté que beaucoup d’Atsem sont au bord de l’épuisement bien avant la retraite. Ne pouvant obtenir ni aménagement de leur poste de travail ni reclassement professionnel, ils partent pour incapacité de travail totale, alors qu’ils ne sont plus en mesure de réaliser seulement certaines tâches.

L’organisation syndicale revendique donc la formation professionnelle tout au long de la carrière et un reclassement professionnel pour ceux qui le souhaitent. Elle demande aussi l’égalité femmes-hommes, la reconnaissance de la pénibilité avec retraite à 57 ans, ainsi qu’une possibilité d’évolution en catégorie B.

L’enquête a montré que les aides maternelles sont en butte à de nombreuses difficultés professionnelles : absence d’évolution du cadre d’emploi, manque de formation professionnalisante choisie, faible reconnaissance de la valeur réelle de leurs missions (pour près de huit répondants sur dix)… Ils ont aussi des problèmes de santé liés à l’environnement de travail (bruit, stress, risque de maladies contagieuses…) et à l’accomplissement de leurs tâches : maux de tête, douleurs au dos (96 %), aux poignets (45 %), à l’épaule (58 %) ou encore aux genoux (28 %)…

L’enquête montre que leurs journées de travail sont très diverses. Selon les textes[1], ils assistent les enseignants pour la réception, l’animation et l’hygiène des très jeunes enfants ainsi que pour la préparation et la propreté des locaux et du matériel qui leur sert « directement ». Dans les faits, outre l’accueil des enfants, la transmission d’information aux parents et aux enseignants ou la surveillance de la sieste, les Atsem rangent le matériel pédagogique, habillent les enfants, leur prodiguent des soins d’hygiène, surveillent les récréations… Mais il arrive aussi qu’ils accompagnent des enfants handicapés ou allergiques, animent des ateliers, montent et démontent les équipements de sport, traitent les déchets (compost), lavent et cousent le linge de l’école, encadrent les futurs Atsem, ou entretiennent tous les locaux.

Ils ne sont pas toujours intégrés à l’équipe des enseignants et n’assistent pas souvent aux réunions, sont de moins en moins remplacés en cas d’absence et peuvent avoir des difficultés avec l’autorité territoriale, et avec les agents d’animation au sujet des nouveaux rythmes scolaires. Et la pause obligatoire de vingt minutes minimum après six heures de travail consécutives n’est pas toujours respectée.

Marie Gasnier

 

Source : Atsem, Analyse des questionnaires, Fédération CGT des Services publics, 2015

 

[1] Décret n° 92-850 du 28 août 1992 portant statut particulier du cadre d’emplois des agents territoriaux spécialisés des écoles maternelles

 

* 80 % des Atsem de 50 ans et plus sont titulaires, leur départ à la retraite est prévu à 67 ans.
* 20 % des Atsem de 25 ans ont un emploi précaire : contractuel, contrat unique d’insertion, emplois d’avenir, emplois aidés…
* Leur temps de travail hebdomadaire varie : 28 h, 32 h, 35 h, 39 h, 40 h, voire davantage.


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