La réforme du cadre d’emplois des ingénieurs territoriaux est reportée

Publié le 1 octobre 2015 à 7h07 - par

25 000 ingénieurs territoriaux attendent depuis plusieurs années la rénovation de leurs cadres d’emplois. Les partenaires sociaux se sont opposés aux projets de décret présentés le 16 septembre dernier devant le Conseil supérieur de la fonction publique territoriale.

La réforme du cadre d'emplois des ingénieurs territoriaux est reportée

La scission en deux du cadre d’emplois des ingénieurs a été actée par les dispositions de la loi n° 2012-347 du 12 mars 2012. Mais depuis cette date, aucun texte réglementaire portant application de cette réforme n’avait été pris. C’est dans ce contexte que quatre projets de décrets relatifs à la scission du cadre d’emplois des ingénieurs (ingénieurs et ingénieurs en chef) ont été examinés le 16 septembre par le Conseil supérieur de la fonction publique territoriale, qui faisait ainsi sa rentrée sous la présidence de Philippe Laurent, maire de Sceaux. D’autres cadres d’emplois supérieurs de la fonction publique territoriale y étaient aussi à l’honneur, avec deux projets de décret concernant les conservateurs du patrimoine et la réforme des concours des administrateurs.

Une réforme qui peine à se concrétiser

Les deux premiers projets de décret portant réforme du cadre d’emplois des ingénieurs territoriaux procèdent à la création d’un nouveau cadre d’emplois d’ingénieurs territoriaux composé de trois grades : ingénieur, ingénieur principal et ingénieur hors classe. Ils fixent le seuil démographique d’exercice des fonctions selon le grade occupé. Ils précisent également les conditions de reclassement dans le nouveau cadre d’emplois des ingénieurs territoriaux et ingénieurs territoriaux principaux, précédemment régis par le décret n° 90-126 du 9 février 1990. Ils ont reçu un avis favorable à la majorité des membres du CSFPT. Le collège employeur s’est prononcé unanimement pour tandis que le collège des organisations syndicales s’est prononcé contre (12 voix) ou s’est abstenu (8 abstentions).

Les deux autres projet de décret étudiés sont relatifs à la création d’un cadre d’emplois des ingénieurs en chef territoriaux, nouvelle version (statut et échelonnement indiciaire). Ils procèdent à la création du nouveau cadre d’emplois des ingénieurs en chef territoriaux composé de trois grades : ingénieur en chef, ingénieur en chef hors classe, ingénieur en chef général. Le troisième grade, ingénieur en chef général, constitue un « grade à accès fonctionnel ». À l’instar des administrateurs territoriaux, il culminera en fin de grille indiciaire à la HED. Il sera composé de cinq échelons et d’une classe exceptionnelle.

Pour garantir un niveau de compétences adapté aux membres de ce nouveau cadre d’emplois, un examen professionnel de promotion interne contingenté au niveau national est aussi mis en place pour le passage du cadre d’emplois des ingénieurs territoriaux au cadre d’emplois des ingénieurs en chef territoriaux. Toutes ces dernières dispositions ont reçu un avis défavorable à la majorité des membres du CSFPT. Elles ont fait l’objet d’un vote unanime favorable du collège employeur et défavorable à l’unanimité du collège des organisations syndicales.

Un déroulement de carrière jugé à deux vitesses

La scission du cadre d’emplois actuel des ingénieurs territoriaux doit conduire à une meilleure identification et reconnaissance des ingénieurs en chef qui occupent d’ores et déjà au sein de la fonction publique territoriale des emplois à fortes responsabilités. Mais les partenaires sociaux dénoncent le fait que cette réforme entraînera un déroulement de carrière à deux vitesses, ce qu’ils ne peuvent accepter. Tout comme ils ne peuvent pas accepter, pour une bonne cohérence des règles propres à la fonction publique territoriale, que les ingénieurs en chef territoriaux soient désormais formés hors CNFPT.

Les organisations syndicales estiment que si les ingénieurs territoriaux doivent bien bénéficier d’une carrière revalorisée, le cadre d’emplois des ingénieurs en chef ne doit cependant pas être réservé aux élites des grandes écoles. L’avis défavorable unanime du collège des organisations syndicales sur les projets de décret présentés entraîne la nécessité de les présenter de nouveau lors d’une prochaine séance du CSFPT.

Mais il n’est encore absolument pas certain  que les textes arriveront à y recueillir un avis favorable. Il ne faut en effet pas oublier que les dispositions qu’ils contiennent sont en opposition avec les préconisations du rapport Pêcheur, rapport qui recommande la création de cadres professionnels communs aux trois fonctions publiques. Nul doute que le collège employeur et le collège des organisations syndicales s’en rappelleront lors du prochain débat sur la réforme du cadre d’emplois des ingénieurs territoriaux. Réponse le 14 octobre prochain lors de la prochaine séance du Conseil supérieur de la fonction publique territoriale.

Source : Conseil supérieur de la fonction publique territoriale


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