Favoriser la prise en compte de l’air dans les projets et les documents d’urbanisme

Publié le 27 novembre 2015 à 16h36 - par

Un guide de l’Ademe* fournit des pistes pour prendre en compte la qualité de l’air et ses enjeux sanitaires dans les projets urbains et d’aménagement du territoire.

Favoriser la prise en compte de l'air dans les projets et les documents d'urbanisme

Les décisions de planification et d’aménagement des territoires ont des conséquences directes sur la qualité de l’air et la santé. Contrairement aux émissions de gaz à effet de serre (Ges), la pollution atmosphérique présente une dimension locale et provient de sources plus diverses. Les concentrations de polluants les plus élevées se rencontrent en zone urbaine, surtout à proximité du trafic routier. Les indices d’analyse de l’air doivent donc distinguer les émissions de polluants de l’exposition des populations. La pollution de l’air a également un impact sur la végétation et sur les matériaux, qu’elle dégrade chimiquement : d’où des problèmes liés à la préservation des bâtiments et à la conservation du patrimoine.

Densifier la ville contribue à limiter l’étalement urbain mais risque de concentrer en zone urbaine des émissions de polluants liées aux activités humaines, et d’augmenter du coup l’exposition des populations. La mixité fonctionnelle doit donc toujours se compléter de l’éloignement des activités polluantes et des équipements (ceux qui accueillent un public sensible notamment). La planification doit choisir en conséquence la localisation des activités (industrielles, centres commerciaux, pôles tertiaires…), sources de trafic important.

Les formes urbaines ont une influence sur l’exposition des habitants aux polluants et sur la dispersion de ceux-ci : obstacles verticaux et horizontaux, complexité des rues, rapport entre l’écartement et la hauteur des immeubles… Et la nature en ville (parcs, jardins…) favorise la circulation de l’air et la dispersion des polluants, qu’elle peut aussi contribuer à fixer. Par exemple, les toitures végétales captent les particules fines et la végétation de voirie récupère une partie des émissions liées à la circulation.

Pour connaître l’état initial de la qualité de l’air, les collectivités peuvent se tourner vers les associations agréées de surveillance de la qualité de l’air (AASQA) et vers le Laboratoire central de surveillance de la qualité de l’air (LCSQA). Ce diagnostic est indispensable pour fixer des objectifs de lutte contre la pollution atmosphérique dans les documents et projets d’urbanisme, dont les prescriptions influencent directement les émissions de polluants. L’échelle du Scot est la plus pertinente tandis que les documents d’urbanisme communaux sont trop limités pour être efficaces. En revanche, le plan intercommunal d’urbanisme (PLUI) offre une échelle adaptée. Les plans de déplacements urbains (PDU) permettent aussi de développer une alternative aux transports motorisés et de mieux connaître la population potentiellement exposée.

Quant aux opérations d’aménagement, elles influencent directement la dispersion des polluants, en favorisant la ventilation ou en limitant les obstacles aux flux de pollution. Mais, pour améliorer sensiblement la qualité de l’air, il faut avoir au préalable évalué correctement les risques d’exposition.

 

Marie Gasnier

 

Source : « Urbanisme et qualité de l’air – Des territoires qui respirent », Ademe, juin 2015

 

L’indice Atmo permet de caractériser la qualité de l’air dans une zone urbaine sur une échelle comprise entre 1 et 10.


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