L’aménagement urbain, source d’attractivité pour la commune

Publié le 28 novembre 2016 à 7h00 - par

Création de zones d’aménagement concerté (Zac), révision du plan local d’urbanisme (PLU), volonté politique forte… Des outils nécessaires pour une vision d’avenir qui transforme la ville, devenue à la fois dense, verte et apaisée.

L'aménagement urbain, source d'attractivité pour la commune

Transformer la ville et renforcer son attractivité par l’aménagement urbain constitue une entreprise de grande ampleur, qui nécessite de lancer des opérations multiples et simultanées, sur de longues périodes. La conférence organisée sur ce thème par Fimbacte, le 21 novembre à Paris, s’est appuyée sur l’exemple de trois communes qui se sont lancées dans ces projets d’envergure, se modelant peu à peu une nouvelle image.

Courbevoie (Hauts-de-Seine, 87 575 habitants), qui souffre d’une réputation injustifiée de « ville-béton », a adopté une stratégie de valorisation paysagère et d’écologie urbaine. Son objectif : offrir à chaque habitant des espaces verts à proximité de chez eux et devenir une « ville-jardin ». Car, malgré son extrême densité (40 000 habitants/km2), la commune souhaite faire de son cadre de vie un atout économique et réussit à préserver une quarantaine d’hectares d’espaces verts en constante évolution. Progressivement, elle verdit et s’apaise, valorisant la moindre parcelle de l’espace public. Les habitants sont invités à effectuer des « diagnostics en marchant », pour repérer les opportunités de plantation et y créer des « pocket gardens » : dans certaines rues, une partie de l’asphalte est retirée et les clôtures sont déplacées pour y planter des arbres fruitiers, des fleurs, des légumes…

Aidés par les jardiniers de la ville, les habitants peuvent aussi s’investir dans des jardins partagés près du corridor ferré, où une mare récupère les eaux de pluie. Un diagnostic écologique a permis de constituer une trame verte et bleue, qui relie La Défense à la Seine. Une zone d’activités laissera place à un écoquartier de 15 hectares, le Village Delage, qui abritera bureaux, activités, logements, habitat social, commerces et équipements publics. Il s’articulera autour d’un parc public de plus d’un hectare et les toitures seront végétalisées. Courbevoie, qui a signé la charte régionale de la biodiversité, n’utilise plus de pesticides depuis 2006.

Construire en hauteur pour dégager de l’espace au sol

Ces trente dernières années, Issy-les-Moulineaux (Hauts-de-Seine, 66 166 habitants) a requalifié plus du tiers de son territoire, transformant d’anciennes friches industrielles en bureaux et logements au sein d’un écoquartier. En 2022, Issy accueillera deux gares du Grand Paris Express, qui compléteront un maillage de transports en commun déjà très fourni (métro, RER, tramway). Une opportunité pour la ville de réfléchir à l’aménagement d’un nouveau quartier. Objectif : le reconfigurer en pôle d’échanges multimodal, en faire un nouveau repère dans la ville et inscrire le projet dans un aménagement durable. Sur plus de 17 hectares, 100 000 m2 de logements (dont un quart d’habitat social) et 28 000 m2 de bureaux seront construits, agrémentés de nombreux commerces, d’un groupe scolaire, d’un accueil de petite enfance de soixante berceaux et d’un espace de co-working.

Pour renouveler ce site, la commune a créé la Zac Léon Blum fin 2015 et a révisé son plan local d’urbanisme (PLU). Elle a fait appel à des architectes de renom (Wilmotte, Castro et Libeskind, Architecture studio…) pour projeter une image d’avenir audacieuse. Deux tours seront construites près de la gare. Contribuant à densifier le quartier, elles permettront aussi de dégager le sol pour créer des espaces verts et favoriser l’animation des rues et places.

Future métropole, Orléans (Loiret, 117 991 habitants) entreprend de nouveaux projets urbains tout en renforçant la place des habitants. Elle a créé pour cela plusieurs Zac, dont une sur le centre-ville qui vise à empêcher la dégradation du tissu urbain historique (la Zac Bourgogne). La commune souhaite préserver son patrimoine sans pour autant entraver le développement urbain. Pour réhabiliter le centre-ville, des partis-pris cohérents et harmonieux s’orientent vers une architecture contemporaine, dont les matériaux nobles (bois, verre…) s’intègrent au tissu existant.

Plusieurs actions visent à mettre en valeur le centre-ville et à le dynamiser : rénovation des façades traditionnelles en colombages, rues piétonnisées, pavées et embellies, plan lumière pour les bâtiments remarquables, développement du végétal, charte de qualité urbaine pour les terrasses et restaurants… Tous ces projets sont menés en concertation avec les habitants. Sur plus de cinq hectares, le site de l’ancien hôpital en centre-ville accueillera des établissements d’enseignement supérieur, une auberge de jeunesse, une cité musicale, des logements, une maison de santé pluridisciplinaire, un groupe scolaire et un dispensaire.

Selon Alain Maugard, président de L’EXPO – Les villes en mouvement, « l’attractivité est une forme de concurrence entre les villes » qui concourt à transformer la société. En outre, on redécouvre aujourd’hui un mode de vie plus humain, alors que pendant longtemps, les hypermarchés de périphérie avaient supprimé l’animation des centres-villes.

 

Martine Courgnaud – Del Ry


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