Parkings, végétalisation, logement : Paris modifie son plan local d’urbanisme

Publié le 5 juillet 2016 à 11h30 - par

La ville de Paris a adopté lundi 4 juillet une modification de son plan local d’urbanisme (PLU) qui propose des espaces verts en plus, qualifiés d’insuffisants par l’opposition, et un rééquilibrage du logement entre l’est et l’ouest.

Parkings, végétalisation, logement : Paris modifie son plan local d'urbanisme

Cette modification de PLU, qui fixe les règles en matière de construction, n’est pas une « révision », donc ne touche pas aux questions de hauteur – comme les tours – ou de densité, sujets toujours polémiques.

Il se décline en une multitude de règlements très techniques dont les éléments les plus notables sont les suivants :

La nature en ville

L’ambition de l’équipe d’Anne Hidalgo est de faire de Paris, ville dense et minérale, une ville plus verte. Le PLU assure une augmentation de 10 % de la végétalisation, en pleine terre, en terrasse ou en façade.

Il porte notamment obligation de végétaliser pour les constructions neuves les toits-terrasses de plus de 100 m2.

Il permet un retrait des nouvelles constructions par rapport à l’alignement de la rue afin de prendre en compte la végétalisation des murs.

Il prévoit également la création, dans un projet urbain, d’un parc de 7 hectares à Chapelle Charbon (XVIIIe arrondissement) et sanctuarise les Réservoirs de Grenelle (XVe), le Stade Championnet (XVIIIe) et le Bois Dormoy (XVIIIe), des combats emblématiques de riverains pour préserver des espaces verts.

Néanmoins, pour le groupe écologiste, « le compte n’y est pas ». Le groupe, qui veut « une ville aérée où l’on arrête d’entasser les gens », salue des « points de convergences », mais veut aussi privilégier le qualitatif, avec des normes plus « vertes » : des équipements sportifs au sol et pas sur d’autres niveaux, un verdissement qui respecte la biodiversité, un équilibre dans les nouveaux projets (un tiers de logement, un tiers d’espaces verts, un tiers d’équipements publics). Ils veulent également poser les bases de la disparition du périphérique avec l’objectif de le transformer d’ici 2030 en boulevard urbain où l’on pourra marcher et faire du vélo.

Pour Les Républicains, « il y a un affichage de préservation de l’environnement ». Des « opérations symboliques sont mises en avant » mais pour le reste, sur de nombreuses petites parcelles, « on est dans une logique de densification ».

Le Front de Gauche veut un « appel à idées permanent », avec un PLU qui ne serait jamais clos, pour que des parcelles soient transformées en espaces verts.

Deux « petites révolutions »

Fin de l’obligation pour toute construction neuve de construire en même temps un parking. La place de la voiture diminue et cette nouvelle réglementation va notamment faire baisser le coût, de 20 à 30 %, des transformations de bureaux en logements.

Pour favoriser la « livraison du dernier kilomètre » dans le commerce, toujours coûteux et polluant, une soixantaine d’espaces vont être « sanctuarisés » – anciens sites de tri postal, terrains SNCF – pour accueillir des plateformes de logistique urbaine. C’est la première fois que le PLU crée des zones dédiées à la logistique urbaine. Par ailleurs, le « linéaire » réservé au commerce protégé augmente de 14 %.

Le Logement

Au chapitre logement, il propose un rééquilibrage entre l’est, où domine traditionnellement le logement, et l’ouest, plus fourni en bureaux.

Il prévoit ainsi que dans les quartiers déficitaires en logement social, plutôt à l’ouest, 30 % de toute nouvelle construction dédié au logement de plus de 800 m2, leur soit consacrée. Ces 30 % seront dédiés au logement intermédiaire dans les quartiers mieux dotés en social.

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