Un rapport propose de développer les « nouvelles ruralités »

Publié le 22 janvier 2014 à 0h00 - par

Les départements ruraux ne veulent pas d’une « approche résignée » de la ruralité, mais souhaitent au contraire favoriser une dynamique de développement de leurs territoires.

Agglomérations et métropoles demandent un "choc de simplification" de la gouvernance territoriale

Les enjeux de compétitivité internationale entraînent une montée en puissance des métropoles, alors que nous connaissons une crise économique et sociale majeure. À ce contexte, les élus des départements ruraux « souhaitent opposer une approche résolument positive et offensive », et s’interrogent sur leur vision de l’aménagement du territoire. « Il faut démontrer concrètement que les territoires ruraux sont capables d’allier qualité de vie, innovation et solidarité », précise ainsi un rapport sur les nouvelles ruralités de l’Assemblée des départements de France (ADF). Souhaitant apporter une « vision renouvelée de la ruralité », il émet une soixantaine de propositions pour favoriser les stratégies de développement local. Quelques exemples.
 

Éco-bourgs

La croissance démographique conduira à une répartition équilibrée de la population sur le territoire, à condition de limiter l’étalement urbain. Il faudra donc envisager de densifier tous les territoires ruraux, même les plus reculés.

Ainsi, l’espace rural pourrait être structuré autour d' »éco-bourgs », semblables aux éco-quartiers. La consommation d’espace y serait maîtrisée et un maximum de bien-être réservé à l’habitat. Associant « urbanisme nouveau » et « durabilité de l’habitat rural », ces éco-bourgs seraient conçus en collaboration avec des architectes et des urbanistes. Objectif : fixer un nouvel idéal d’habitat et ainsi créer un nouveau type d’urbanisme, loin de la maison individuelle isolée.

Les campagnes devront développer des politiques de maîtrise foncière et immobilière, afin de proposer une offre locative suffisante aux ménages modestes et aux jeunes. En effet, pour être attractif, un territoire doit proposer des conditions de logement qui le sont aussi. Le rapport préconise notamment de taxer plus lourdement les plus-values sur la revente de biens immobiliers, pour rompre avec la spéculation et développer la construction de logements à coût moins élevé, et de créer un « prêt locatif rural ».

Dans les territoires éloignés des grandes concentrations urbaines, une réflexion sur le bâti permettrait de lier activité économique et habitat. Par exemple, en veillant à la présence d’entreprises capables de rénover les bâtiments. Une « aide à la pierre », offrant des conditions équitables au regard de l’aide des politiques urbaines, pourrait être créée.
 

« Sacraliser » les terres agricoles

Une approche différenciée des territoires ruraux permettrait aussi de ralentir et de maîtriser l’étalement urbain. L’environnement naturel de certaines zones pourrait ainsi être préservé tandis que d’autres espaces accueilleraient des opérations d’urbanisme et de construction. Il conviendrait aussi arrêter de détruire des zones agricoles. En Suisse, par exemple, pays à la population dense, il faut une décision de justice pour transformer une terre agricole en espace urbain.

À l’occasion de la mise en place des documents de planification d’évolutions urbaines (PLU, SCOT…), la collectivité pourrait aussi être obligée, sous certaines conditions, de réaliser un « plan local de ruralisme », où seraient indiqués les objectifs d’aménagement du territoire rural et les moyens à prévoir.

Marie Gasnier

 


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