Ministère de l’Écologie, de l’Énergie, du Développement durable et de la Mer, en charge des Technologies vertes et des Négociations sur le climat
Ministère du Travail, de la Solidarité et de la Fonction Publique
Ministère de la Jeunesse et des Solidarités actives
Direction Générale de la Cohésion Sociale
Sous-direction de l’inclusion sociale, de l’insertion
et la lutte contre la pauvreté
Bureau de l’urgence sociale et de l’hébergement
Dossier suivi par : Pascal Noblet
Tél. : 01 40 56.86.19
Courriel : [email protected]
Le ministre d’Etat, ministre de l’écologie, de l’énergie, du développement durable et de la mer
Le secrétaire d’Etat chargé de l’urbanisme et du logement
à
Mesdames et Messieurs les préfets de région,
Directions régionales de la jeunesse, des sports et de la cohésion sociale,
Direction Régionale et Interdépartementale de l’hébergement et du logement d’Ile-de-France
Direction régionale de la Réunion,
(pour exécution)
Mesdames et Messieurs les préfets de département,
Directions départementales de la cohésion sociale,
Directions départementales de la cohésion sociale et protection des populations,
Directions de la santé et du développement social.
(pour exécution)
CIRCULAIRE N° DGCS/1A/2010/271 du 16 juillet 2010 relative au référentiel national des prestations du dispositif d’accueil, d’hébergement, d’insertion.
Date d'application : Immédiate
NOR : MTSA1019083C
Classement thématique : Exclusion
Catégorie : Mesures d'organisation des services retenues par le ministre pour la mise en œuvre des dispositions dont il s'agit.
Résumé : Cadre général et objectifs poursuivis par le référentiel national des prestations du dispositif accueil, d’hébergement, d’insertion ; texte de transmission des volets 1 et 2 du référentiel
Mots clés : Référentiel prestations dispositif accueil hébergement insertion
Annexe 1 : Référentiel national des prestations du dispositif accueil, hébergement, insertion
Le 10 novembre dernier, le Secrétaire d’Etat chargé de l’urbanisme et du logement a annoncé la refondation du dispositif d’Accueil, d’Hébergement et d’Insertion. Celle-ci s’organise autour de deux principes directeurs :
Dans ce cadre, plusieurs réformes importantes ont déjà été lancées :
L’enjeu transversal à l’ensemble de ces évolutions consiste à optimiser la qualité des prestations proposées aux personnes prises en charge, tout en maîtrisant les dépenses.
LE REFERENTIEL NATIONAL DES PRESTATIONS, PREMIERE ETAPE DANS LA CONSTRUCTION D’UN REFERENTIEL DES PRESTATIONS ET DES COUTS
La présente circulaire vous transmet les volets 1 et 2 du référentiel national relatifs aux prestations. Elle précise les objectifs qui ont guidé leur élaboration et définit les conditions de leur mise en œuvre immédiate.
Seront abordés successivement :
1- LE CADRE ET LES OBJECTIFS GENERAUX
1- Les principes :
Le référentiel s’appuie sur des principes tels que la priorité au droit commun en matière de prise en charge, l’inconditionnalité de l’accueil, le caractère global de la prise en charge, et désormais, le principe du «logement d’abord », les principes constitutifs du service public de l’hébergement et de l’accès au logement des personnes sans abri ou mal logées, la territorialisation des actions, la participation des usagers…
L’ensemble de ces principes a été regroupé et explicité en « préambule » du référentiel.
2-Le périmètre :
Le référentiel couvre l’ensemble du champ de l’accueil, de l’hébergement et de l’insertion.
En conséquence, il couvre tous les établissements et services habituellement regroupés dans ce qu’il est convenu d’appeler le « dispositif d’accueil, hébergement, insertion » : les établissements et services assurant la veille sociale, l’hébergement sous toutes ses formes, le logement adapté (pensions de famille, résidences accueil,…) et le champ de l’accompagnement vers et dans le logement.
Un groupe de travail piloté par le Chantier national prioritaire pour l’hébergement et l’accès au logement a défini la notion de « référent personnel », qui est prise en compte dans le référentiel diffusé.
La Direction de l’Habitat, de l’Urbanisme et des Paysages en partenariat avec les associations et opérateurs élabore un référentiel distinct et complémentaire sur l’accompagnement vers et dans le logement. Ces travaux ont vocation à être intégrés au référentiel national.
3-Un travail partenarial :
Le référentiel des prestations et des coûts est élaboré dans un cadre partenarial. Les volets 1 et 2 du référentiel qui font l’objet de la présente transmission, ont été élaborés dans le cadre d’un groupe de travail national associant des représentants de l’Etat, des fédérations nationales, des grands organismes associatifs et des opérateurs de terrain.
Le conseil consultatif national des personnes accueillies porté par la Fondation Armée du Salut a été consulté.
Ce cadre de travail a permis d’élaborer un document utile à chacun des partenaires et contribue à la diffusion de références communes. Il illustre la rénovation des relations entre Etat et opérateurs, appelée par la refondation.
4-Un objectif de clarification et d’harmonisation des prestations pour améliorer la qualité du service rendu à l’usager :
Le référentiel répond à un besoin de clarification et de simplification en décrivant les prestations délivrées au sein du dispositif et leurs modalités de mise en œuvre.
L'approche par prestation permet de proposer une vision harmonisée de l'ensemble des actions menées dans le dispositif, au delà la diversité des catégories juridiques, des appellations associatives, des procédures et des sources de financement, en retenant une approche centrée sur la réponse aux besoins de prise en charge des personnes sans-abri ou mal logées.
Pour autant, le référentiel n’entend pas épuiser la diversité des pratiques et des actions, ni aboutir à une normalisation du secteur de l’accueil, de l’hébergement et de l’insertion.
Il participe à la construction d’un langage et d’une culture partagés par l’ensemble des acteurs concernés. C’est pourquoi il n’a pas de caractère réglementaire. Il n’est pas juridiquement opposable. Mais, élaboré de façon partenariale, le référentiel des prestations apporte des repères à partir desquels pourront être définis en commun des objectifs d’amélioration de la qualité dans les dialogues de gestion entre l’Etat et les opérateurs.
Ce sera également l’objet d’un volet 3 consacré à la connaissance des coûts en cours d’élaboration, qui viendra le compléter. Il prendra en compte la description des prestations réalisées et des conditions de délivrance décrites par le référentiel des prestations.
2- LES VOLETS RELATIFS AUX PRESTATIONS
Volet 1 : La liste des prestations
La liste des prestations délivrées a été élaborée par un groupe de travail national placé sous la responsabilité de Gildas Le Coz, Inspecteur général des affaires sociales, missionné par le secrétaire d’Etat au logement et à l’urbanisme pour définir le cadre général du référentiel national des prestations et des coûts.
Ces prestations sont de deux ordres :
L’ordre de présentation des prestations ne constitue aucunement un « circuit obligé » pour les personnes accueillies, les prestations délivrées étant adaptées au besoin de chacun des usagers.
A la suite de la définition de la liste des prestations, le groupe de travail placé cette fois sous la responsabilité du directeur général de la cohésion sociale a eu mission de préciser les éléments de délivrance des prestations juridiques et qualitatifs de celles-ci (volet 2).
Volet 2 : Les éléments de délivrance des prestations
Le volet 2 du référentiel regroupe les éléments de délivrance des prestations.
Pour chacune d’elles ont été rappelées les « normes et dispositions juridiques existantes » dans la mesure où les conditions de délivrance des prestations sont généralement définies en premier lieu par des éléments de nature réglementaire.
Ensuite ont été regroupées les « dispositions qualitatives » résultant de l’ensemble des travaux déjà menés dans ce domaine, des propositions du conseil consultatif des personnes accueillies, du secteur associatif, de la direction générale de la cohésion sociale et du chantier national prioritaire.
Pour chaque prestation, ces dispositions sont organisées par grands objectifs qualitatifs à atteindre dans le cadre d’une démarche d’amélioration continue de la qualité.
Une place particulière a été donnée aux recommandations publiées les deux dernières années par l’Agence nationale de l’évaluation et de la qualité des établissements et services sociaux et médico-sociaux (ANESM). D’autres apports ont aussi été pris en compte, notamment le référentiel « CHRS+ » élaboré en Aquitaine en 2004 dans un cadre partenarial Etat-associations, le premier « référentiel national de l’accueil de l’hébergement et de l’insertion » de 2005, les conclusions de la Conférence de consensus organisée par la FNARS « sortir de la rue » de 2007 et des travaux menés par différents réseaux associatifs dans certains champs spécifiques (santé, aide alimentaire, emploi, logement, …).
Enfin, des éléments relatifs aux compétences et qualifications des intervenants ont été introduits de manière non exhaustive dans ce document et feront l’objet de travaux complémentaires dans les mois à venir.
3-LA MISE EN OEUVRE DU REFERENTIEL NATIONAL DES PRESTATIONS
Le référentiel est d’application immédiate dans les domaines suivants :
Au plan national, la mise en œuvre du référentiel fera l’objet d’un suivi régulier par le comité national de la refondation.
Ce référentiel revêt un caractère évolutif. Il sera régulièrement adapté et enrichi pour tenir compte des évolutions continues du secteur et des besoins des personnes accueillis : sont programmés des compléments sur l’accompagnement vers et dans le logement, les compétences et qualifications requises pour les intervenants et les éléments de délivrance se rapportant aux prestations « supports ».
Enfin, le référentiel des prestations sera complété d’un volet 3 sur les coûts.
La clarification, la simplification et l’harmonisation des prestations et des coûts répondent à un objectif général d’amélioration de la qualité des prestations délivrées aux usagers, dans un contexte budgétaire contraint et la recherche d’une plus grande efficience.
Dans ce cadre, en 2009, Michel Peltier, inspecteur général des affaires sociales, et Hervé Thouroude, contrôleur général des finances et de l’économie ont fait réaliser une enquête sur les coûts couvrant pour la première fois l’ensemble des établissements et structures du dispositif d’accueil, d’hébergement, et d’insertion.
Ces travaux ont apporté des éléments de connaissance importants qu’il importe néanmoins d’approfondir pour dégager dans ce domaine complexe à des repères partagés. C’est pourquoi, un comité de pilotage associant l’Etat et les associations a été installé en mai 2010.
Une étude nationale des coûts sera réalisée à l’automne 2010. Basée sur un échantillon représentatif de structures volontaires, elle permettra de déterminer des repères de coûts partagés, tenant compte des activités réalisées.
Cette étude sera étendue à l’ensemble des établissements et services pour leur permettre dès 2011 de comparer leurs propres coûts et activités à ceux de l’étude nationale. Ces éléments viendront nourrir le dialogue de gestion entre services déconcentrés et opérateurs.
Je vous demande en conséquence d’assurer dès à présent la diffusion et la présentation la plus large du référentiel national auprès des associations, des organismes gestionnaires et des collectivités locales en insistant sur son caractère structurant.
Le bureau urgence sociale et hébergement se tient à votre disposition pour toute information complémentaire ([email protected] ; [email protected])
Pour le(s) ministre(s) et par délégation, le directeur général de la cohésion sociale,
Fabrice HEYRIES
Annexe 1
REFERENTIEL NATIONAL
DES PRESTATIONS
DU DISPOSITIF
ACCUEIL, HEBERGEMENT, INSERTION
Juillet 2010
o Préambule
o Volet 1 : les prestations
o Volet 2 : les éléments de délivrance des prestations
PREAMBULE
Le dispositif « Accueil, Hébergement, Insertion » (AHI) est destiné aux personnes en grande difficulté sociale nécessitant une aide globale pour leur permettre d’accéder au logement et de retrouver leur autonomie.
Il s'inscrit dans un service public de l'hébergement et d'accès au logement des personnes sans abri ou mal logées visant à garantir à toute personne concernée des prestations adaptées à ses besoins pour lui permettre d’accéder dans le meilleur délai à un logement de droit commun.
Dans ce cadre, il respecte les principes d’un service public :
- la neutralité qui veut que le service public soit guidé par l'intérêt général et les valeurs qu’il impose aux différents acteurs.
Dans ce but, le dispositif « AHI » apporte aux personnes en situation de grande difficulté sociale :
PRIORITE AU DROIT COMMUN
Le principe est « l'accès de tous aux droits de tous » dans l’esprit de la loi de 1998 d’orientation relative à la lutte contre les exclusions. Dans ce cadre, le service public de l’hébergement et d'accès au logement des personnes sans abri ou mal logées doit garantir l’accès effectif aux droits fondamentaux.
En conséquence il n’est recouru au dispositif « AHI » qu’après mobilisation des ressources offertes par l’ensemble des autres dispositifs sociaux de droit commun, notamment de prévention. Le respect de ce principe conditionne l’efficacité et la fluidité du dispositif.
Il appartient aux pouvoirs publics de garantir l’accès aux prestations de droit commun.
Les services sociaux, ceux des conseils généraux et des communes, ainsi que les organismes de protection sociale, par les prestations qu’ils gèrent et l’action sociale qu’ils conduisent, sont à même d’intervenir en amont afin de prévenir les situations de recours au dispositif AHI.
Par ailleurs les délégués du Médiateur de la République peuvent être saisis lorsque sont constatées des difficultés dans l’accès effectif aux droits fondamentaux des personnes les plus exclues (prestations sociales, prise en charge des soins, droit au logement, domiciliation…).
LE LOGEMENT D’ABORD
Le dispositif « AHI » est un dispositif de prise en charge transitoire orienté vers l’accès au logement, selon le principe du « logement d’abord ».
Chaque fois que cela est possible, l'accès direct au logement ordinaire (le cas échéant avec le soutien d’un accompagnement social spécialisé) ou au logement intermédiaire (résidences sociales, maisons-relais, logements captés en intermédiation locative, résidences hôtelières à vocation sociale) doit être privilégié par rapport à une orientation vers l'hébergement. Le principe est qu’il n’y a pas de passage obligatoire par l’hébergement (structure collective ou statut d’hébergé), sauf à ce que la situation de la personne le justifie. Ce principe s’applique aussi bien aux personnes qui sont proches de l’autonomie qu’aux plus vulnérables
La référence à la notion de « chez soi » prime également dans l’hébergement afin de placer les personnes hébergées dans les conditions les plus proches du logement ordinaire.
La priorité est également donnée à l’hébergement dans le diffus chaque fois que les capacités d'autonomie des personnes le permettent.
UNE AIDE IMMEDIATE, INCONDITIONNELLE ET DE PROXIMITE
Immédiate et inconditionnelle, l'intervention en urgence ne peut pas se limiter à la mise à l'abri.
Une aide immédiate
A l’échelle d’un territoire, l’accessibilité au dispositif exige que l’accueil soit effectif à tout moment, au besoin en allant au-devant des personnes.
L’obligation générale d’accueil immédiat en urgence et, dans un second temps, de réponse adaptée aux besoins est une responsabilité qui incombe à chacun des acteurs du dispositif ; elle porte une exigence d’organisation collective à l’échelle de chaque territoire.
Un accueil inconditionnel
Le seul critère de l’accueil est celui de la détresse sociale. Aucune exigence particulière ne peut être invoquée pour contourner l’obligation générale d’accueil. Il importe de rappeler en particulier que l’aide sociale à l’hébergement ne requiert pas la régularité du séjour sur le territoire. Tous les publics sans discrimination aucune doivent pouvoir être informés, accueillis et orientés.
Une aide de proximité
La répartition des services constitutifs du dispositif « AHI » doit permette une bonne couverture territoriale des besoins.
Le plan départemental d'accueil, d'hébergement et d'insertion, s’appuyant sur l’observation et la connaissance territoriale des besoins, en constitue l'outil.
UNE AIDE RESPECTUEUSE DES DROITS DES PERSONNES ET FAVORISANT LEUR PARTICIPATION
Egalité de traitement
L’égalité de traitement implique :
Respect des droits
Les conditions d’accueil respectent les libertés et les garanties accordées à tous les citoyens : liberté d’aller et de venir ; conditions matérielles d’accueil dignes et confortables ; droit à l’intimité et à un espace privé; droit à la sécurité ; droit à une vie familiale (principe de non séparation des familles et prise en compte des besoins spécifiques des parents et des enfants).
La reconnaissance du droit à une vie personnelle passe par la reconnaissance du couple et de la sexualité.
Les personnes ont droit à être accueillies avec un animal de compagnie.
Les règles de fonctionnement des organismes d’accueil et d’hébergement respectent et encouragent l’autonomie des personnes accueillies, particulièrement en ce qui concerne les règles d’entrée-sortie, les horaires, les déplacements, les visites, la garde et l’usage des biens personnels…
L’exigence d’un respect des règles de vie collective, à condition que celles-ci fassent l’objet de règlements de fonctionnement transparents, publics, discutés avec les personnes accueillies et validés par les pouvoirs publics, est partie intégrante du maintien de la citoyenneté. Cette exigence implique en retour des moyens de médiation et de recours, en cas de manquement de la part des personnes comme de la part des personnels.
L’accueil de personnes confrontées à des problèmes d’addictions implique, en liaison avec des équipes spécialisées, une approche adaptée des règles de fonctionnement.
Participation des usagers
La loi n°2002-2 du 2 janvier 2002 rénovant l’action sociale et médico-sociale a consacré la reconnaissance des droits d’expression des usagers et de leur participation.
Les personnes participent directement à la conception et à la mise en œuvre du projet d’accompagnement les concernant.
La parole des usagers individuelle et collective est prise en compte par tout moyen approprié : conseils de la vie sociale, groupes de parole, groupes projet, enquêtes de satisfaction.
La participation des usagers est un élément essentiel dans le cadre de l’évaluation interne et externe des structures.
UNE AIDE GLOBALE, QUALIFIEE ET ADAPTEE
Une aide globale
Dès le premier accueil, des compétences multiples, sociales, sanitaires et psychologiques sont à mobiliser pour prendre en compte l’ensemble des besoins.
Cette approche pluri-disciplinaire capable d’assurer finement le diagnostic et l’orientation requiert une mutualisation des moyens dans ce qui constitue à l’échelle territoriale le « Service intégré de l’accueil et de l’orientation ».
L’accompagnement couvre tous les aspects de la vie sociale : prestations d’accompagnement vers le logement, la formation et l’emploi, mais aussi prestations d’accès aux soins, à la citoyenneté, à la culture et à la vie sociale sous tous ses aspects.
La diversité des prestations ne doit pas pour autant conduire à un morcellement de la prise en charge. Un référent, le référent personnel, reconnu comme tel par l’ensemble des acteurs et par la personne ou la famille aidée, est désigné.
Une aide qualifiée
La diversité des prestations concourant à l’autonomie impose un objectif de qualification des pratiques à tous les niveaux du dispositif.
Dans ce but les formations initiales et continues dispensées aux professionnels concourant à ces actions doivent s’enrichir de la connaissance des publics de l’exclusion, de leurs besoins et des nouvelles pratiques mises en œuvre dans l’approche et le traitement des problèmes. Les bénévoles, dont le concours est essentiel, doivent également être formés, notamment aux pratiques de l’accueil, de l’écoute et de l’accompagnement dans la durée.
L’intervention sociale d’intérêt collectif est le complément indispensable de l’accompagnement social individuel.
Une aide adaptée
Il est tenu compte du temps nécessaire à la formulation d’un projet. D’abord la personne doit pouvoir « se poser » et reprendre des forces.
Passé le moment du premier accueil, une proposition de prise en charge sociale plus durable et adaptée doit être élaborée dans tous les cas où ne peut pas être immédiatement envisagée une solution d’accès au droit commun.
Le mode de prise en charge choisi est réexaminé à l’occasion d’évaluations régulières, partagées entre l’usager et le ou les professionnels assurant le suivi de son projet. A l’occasion de ces évaluations régulières il est décidé avec la personne s’il convient de poursuivre le même mode de prise en charge ou de le faire évoluer.
La personne n’a pas à franchir successivement toutes les étapes d’un parcours pré-établi.
Une aide aussi longtemps que nécessaire
La loi sur le Droit au logement opposable a reconnu le droit de la personne à demeurer dans un hébergement d’urgence tant qu’une orientation vers un hébergement stable, une prise en charge adaptée ou un logement ne lui a pas été proposée.
Il est tenu compte du temps nécessaire à la recherche de solutions pérennes.
Le principe d’une aide apportée aussi longtemps que nécessaire équivaut à une obligation de non-abandon et à un droit au recommencement.
Les allers-retours entre différents types de prise en charge, fréquents chez les personnes les plus désinsérées, doivent être compris et analysés.
L’existence d’un référent doit permettre d’éviter les ruptures et de travailler les interfaces entre structures et modalités de prise en charge.
Le droit d’accès d’une personne en situation d’exclusion aux prestations du dispositif « AHI » ne s’interrompt que le jour où la personne a retrouvé son autonomie.
DES ACTEURS PILOTES PAR L’ETAT DANS UN CADRE PARTENARIAL RENOVE
La coordination et le pilotage sont placés sous l’égide de l’Etat, à qui il appartient, au niveau déconcentré, de prendre l’initiative de réunir autour de lui l’ensemble des acteurs du dispositif « AHI » afin d’établir les règles de coopération au sein du dispositif et d'évaluer, avec ces acteurs, le dispositif AHI selon les principes du service public définis ci-dessus.
Ce partenariat piloté par l’Etat s’illustre en premier lieu dans l’élaboration du Plan départemental d’accueil, hébergement, insertion et dans l’organisation du Service intégré de l’accueil et de l’orientation.
Les acteurs du dispositif « AHI » s’inscrivent dans des partenariats multiples en fonction du contexte géographique et institutionnel de leur intervention. Ils formalisent des engagements réciproques avec les conseils généraux, les communes, les hôpitaux, les bailleurs, l'administration pénitentiaire,…, soit dans le cadre de rapports bilatéraux, soit, mieux encore, dans un cadre multipartenarial. En particulier les centres d’hébergement mutualisent leurs ressources pour se donner une capacité d’action en direction des bailleurs publics et privés.
Les acteurs du dispositif « AHI » sont impliqués dans l’élaboration des politiques sociales territorialisées. Dans l’exercice du partenariat avec les pouvoirs publics, il est reconnu aux opérateurs associatifs un droit à l’innovation.
VOLET 1
LES PRESTATIONS
Volet 1 : prestations
Partie A : prestations à la personne et modalités
Les prestations nécessaires aux personnes sans-abri et sans-logement sont ici décrites indépendamment du mode de financement et du financeur.
Volet 1 : prestations
Partie B : prestations support
Les prestations nécessaires aux personnes sans-abri et sans-logement sont ici décrites indépendamment du mode de financement et du financeur.
VOLET 2
LES ELEMENTS DE DELIVRANCE DES PRESTATIONS
ELEMENTS DE DELIVRANCE DES PRESTATIONS (VOLET 2)
A- ALIMENTER
NORMES ET DISPOSITIONS JURIDIQUES EXISTANTES
• Respect des normes d’hygiene :
• Accessibilite personnes en situation de handicap :
Décret n°2006-555 du 17 mai 2006 relatif à l'accessibilité des établissements recevant du public, des installations ouvertes au public et des bâtiments d'habitation et modifiant le code de la construction et de l'habitation.
DISPOSITIONS QUALITATIVES
• ASSURER L’EQUILIBRE NUTRITIONNEL
• ASSURER UNE CONFIGURATION ET UNE ORGANISATION RESPECTUEUSES DE LA DIGNITE DES PERSONNES
• FAIRE DE L’ALIMENTAIRE UN SUPPORT DE L’AUTONOMISATION DES PERSONNES
ELEMENTS RELATIFS AUX COMPETENCES ET QUALIFICATIONS DES INTERVENANTS
B- METTRE A L’ABRI ET - OU OFFRIR UN « CHEZ SOI »
NORMES ET DISPOSITIONS JURIDIQUES EXISTANTES
• Rendre effectif le droit à l’hébergement et appliquer le principe d’inconditionnalité
« Toute personne sans abri en situation de détresse médicale, psychique et sociale a accès, à tout moment, à un dispositif d’hébergement d’urgence.
Cet hébergement d’urgence doit lui permettre, dans des conditions d’accueil conformes à la dignité de la personne humaine, de bénéficier de prestations assurant le gîte, le couvert et l’hygiène, une première évaluation médicale, psychique et sociale, réalisée au sein de la structure d’hébergement ou, par convention, par des professionnels ou des organismes extérieurs et d’être orientée vers tout professionnel ou toute structure susceptibles de lui apporter l’aide justifiée par son état, notamment un centre d’hébergement et de réinsertion sociale, un hébergement de stabilisation, une pension de famille, un logement-foyer, un établissement pour personnes âgées dépendantes, un lit halte soins santé ou un service hospitalier. » Cf. : Article L345-2-2 du code l’action sociale et des familles modifié par la loi de mobilisation pour le logement du 25 mars 2009
• Rendre effectif le principe de continuité
« Toute personne accueillie dans une structure d’hébergement d’urgence doit pouvoir y demeurer, dès lors qu’elle le souhaite, jusqu’à ce qu’une orientation lui soit proposée. Cette orientation est effectuée vers une structure d’hébergement stable ou de soins ou vers un logement, adaptés à sa situation. » Cf. : Art 4 de la loi DALO codifié : art L.345-2-3 du Code de l’action sociale et des familles.
• Normes d’hébergement
• Respect des dispositions de la loi du 2 janvier 2002 renovant l’action sociale et médico-sociale relatives aux droits des usagers
• Non séparation des membres d’une même famille
. Participation financière des hébergés à leurs frais d’hébergement
- art L.345-1 et R. 345-7 du Code de l’action sociale et des familles
DISPOSITIONS QUALITATIVES
• Principe d’individualisation de l’espace
• Assurer les conditions du confort ordinaire
Proposer des lieux :
Assurer un entretien régulier :
• Assurer des conditions d’hébergement proches d’un « chez soi »
Occupation/appropriation de l’espace privatif :
Modalités de fonctionnement :
Respecter la sphère privée et la confidentialité :
• Garantir la sécurité et la protection des personnes
• Garantir la régulation de la vie collective
ELEMENTS RELATIFS AUX COMPETENCES ET AUX QUALIFICATIONS
Personnel formé à la gestion des conflits, des tensions et de la violence pour assurer la régulation et le respect des règles de la vie collective. Personnel formé à la bientraitance.
C- AIDER MATERIELLEMENT ET/OU FINANCIEREMENT
D- PROCURER UN ACCES A L’HYGIENE ET/ OU A DES SOINS IMMEDIATS
NORMES ET DISPOSITIONS JURIDIQUES EXISTANTES
• Accessibilité aux personnes en situation de handicap
Décret n°2006-555 du 17 mai 2006 relatif à l'accessibilité des établissements recevant du public, des installations ouvertes au public et des bâtiments d'habitation et modifiant le code de la construction et de l'habitation.
• assurer une prise en charge psychiatrique adaptee pour les personnes a la rue
Interventions des équipes mobiles spécialisées en psychiatrie : circulaire du 23 novembre 2005 relative à la prise en charge des besoins en santé mentale des personnes en situation de précarité et d’exclusion et à la mise en œuvre d’équipes mobiles spécialisées en psychiatrie (cahier des charges)
• assurer une repartition territoriale adaptee aux besoins de l’offre de soins et des actions de prevention en matiere de sante a l’egard des personnes en situation de precarite
Dispositif des programmes régionaux d'accès à la prévention et aux soins (PRAPS) : prévus initialement par l’article 71 de la loi du 29 juillet 1998 d’orientation relative à la lutte contre les exclusions, les PRAPS visent à protéger les personnes qui vivent dans une situation précaire et qui connaissent des difficultés d’accès aux services sociaux et de santé.
Circulaire du 7 décembre 2007 relative au programme régional d’accès à la prévention et aux soins des personnes les plus démunies (PRAPS).
Article L. 6112-6 du Code de la santé publique : dans le cadre des programmes régionaux pour l'accès à la prévention et aux soins des personnes démunies (PRAPS), les établissements de santé assurant une ou plusieurs des missions de service public mettent en place des permanences d'accès aux soins de santé (PASS), qui comprennent notamment des permanences d'orthogénie, adaptées aux personnes en situation de précarité, visant à faciliter leur accès au système de santé, et à les accompagner dans les démarches nécessaires à la reconnaissance de leurs droits. Ils concluent avec l'Etat des conventions prévoyant, en cas de nécessité, la prise en charge des consultations externes, des actes diagnostiques et thérapeutiques ainsi que des traitements qui sont délivrés gratuitement à ces personnes.
Démarche territorialisée de l'accès à la prévention et aux soins : ateliers santé ville dans le cadre de la programmation régionale des PRAPS.
DISPOSITIONS QUALITATIVES
• Favoriser le lien social
Organiser les modalités de réponses apportées par les équipes aux besoins primaires des personnes et préserver leur intégrité physique ;
• Assurer le respect de la dignité et de l’intimité des personnes
• Assurer la complémentarité entre l’intervention sociale et l’intervention santé à l’égard des personnes en situation de précarité
• ELEMENTS RELATIFS AUX COMPETENCES ET AUX QUALIFICATIONS
E- ALLER VERS
NORMES ET DISPOSITIONS JURIDIQUES EXISTANTES
Art. D.348 du Code de l’action sociale et des familles :
Dans chaque département il est mis en œuvre un « dispositif de veille sociale » qui comprend :
DISPOSITIONS QUALITATIVES
• Garantir une intervention sur l’ensemble du territoire
• Garantir une prise en charge qualifiée
• Garantir une offre de solution adaptée
ELEMENTS RELATIFS AUX COMPETENCES ET AUX QUALIFICATIONS
F- ACCUEILLIR
G- INFORMER
H- ECOUTER / SOUTENIR
NORMES ET DISPOSITIONS JURIDIQUES EXISTANTES
• Assurer une coordination territoriale de l’accueil
Article L345-2 du code de l’action sociale et des familles
« Dans chaque département est mis en place, sous l'autorité du représentant de l'Etat, un dispositif
de veille sociale chargé d'accueillir les personnes sans abri ou en détresse […] »
• Garantir la continuité de service
Article L345-2 du code de l’action sociale et des familles
Ce dispositif fonctionne sans interruption et peut être saisi par toute personne, organisme ou collectivité.
• Organiser un dispositif de veille sociale
« Art.D. 345-8.du CASF : Le dispositif de veille sociale comprend un service d’appels téléphoniques pour les sans-abri dénommé “ 115 ”. En outre, il comprend selon les besoins du département, identifiés par le préfet :
« 1° Un ou des accueils de jour ;
« 2° Une ou des équipes mobiles chargées d’aller au contact des personnes sans abri ;
« 3° Un ou des services d’accueil et d’orientation (SAO).
« Ces services fonctionnent de manière coordonnée sous l’autorité du préfet du département, dans le cadre de conventions qui précisent l’activité de chaque service, son mode de financement et les indicateurs d’évaluation de son action. »
Numéro d’appel d’urgence 115
Circulaire du 30 mai 1997 : Apporter par voie téléphonique, sur chaque département, à tout moment et sans délai, une première écoute attentive et humaine.
• Accessibilité des personnes en situation de handicap
Décret n°2006-555 du 17 mai 2006 relatif à l'accessibilité des établissements recevant du public, des installations ouvertes au public et des bâtiments d'habitation et modifiant le code de la construction et de l'habitation.
• Admission en structure d’hébergement
Afin de garantir l'exercice effectif des droits mentionnés à l'article L. 311-3 et notamment de prévenir tout risque de maltraitance, lors de son accueil dans un établissement ou dans un service social ou médico-social, il est remis à la personne ou à son représentant légal un livret d'accueil auquel sont annexés :
DISPOSITIONS QUALITATIVES
• Garantir un acces continu a l’accueil, l’ecoute et l’information
• GARANTIR LA CONFIDENTIALITE DES ECHANGES
• RESPECTER LA DIGNITE DES PERSONNES ET FAVORISER L’INSTAURATION D’UN LIEN DE CONFIANCE
• ASSURER UN ACCUEIL, UNE ADMISSION DANS DES CONDITIONS BIENTRAITANTES
ELEMENTS RELATIFS AUX COMPETENCES ET AUX QUALIFICATIONS
I- EVALUER ET PROPOSER/ORIENTER VERS UNE SOLUTION IMMEDIATE J- DIAGNOSTIQUER ET PROPOSER / ORIENTER VERS UNE SOLUTION ADAPTEE OU PROCEDER A UNE REORIENTATION
NORMES ET DISPOSITIONS JURIDIQUES EXISTANTES
Territorialisation
Article L345-2 du code de l’action sociale et des familles « Dans chaque département est mis en place, sous l'autorité du représentant de l'Etat, un dispositif de veille sociale chargé […] de procéder à une première évaluation de leur situation médicale, psychique et sociale et de les orienter vers les structures ou services qu’appellent leur état ».
Continuité de service
Article L345-2 du code de l’action sociale et des familles
Ce dispositif fonctionne sans interruption et peut être saisi par toute personne, organisme ou
collectivité.
Service intégré de l’accueil et de l’orientation : circulaire du 8 avril 2010 définissant les objectifs et principes d’organisation des SIAO
Régulation / mutualisation de l’attribution des places d’hébergement : les établissements mentionnés au 8è du I de l’article L.312-1 du code de l’action sociale et des familles informent de leurs places vacantes le représentant de l’Etat qui répartit en conséquence les personnes accueillies.
Admission en structure d’hébergement :
« La décision d'accueillir, à sa demande, une personne ou une famille est prononcée par le responsable du centre d'hébergement et de réinsertion sociale désigné à l'administration. La décision tient compte de la capacité du centre, des catégories de personnes qu'il est habilité à recevoir ainsi que des activités d'insertion qu'il est habilité à mettre en œuvre et qui sont mentionnées dans la convention citée à l'article R. 345-1. Elle est prise pour une durée déterminée, après évaluation de la situation de la personne ou de la famille. La situation de la personne et de la famille accueillie fait l'objet d'un bilan au moins tous les six mois. » Article L345-2-2 du CASF
Assurer une orientation adaptée
Créé par Loi n°2009-323 du 25 mars 2009 - art. 73
Toute personne sans abri en situation de détresse médicale, psychique et sociale a accès, à tout moment, à un dispositif d'hébergement d'urgence.
Cet hébergement d'urgence doit lui permettre, dans des conditions d'accueil conformes à la dignité de la personne humaine, de bénéficier de prestations assurant le gîte, le couvert et l'hygiène, une première évaluation médicale, psychique et sociale, réalisée au sein de la structure d'hébergement ou, par convention, par des professionnels ou des organismes extérieurs et d'être orientée vers tout professionnel ou toute structure susceptibles de lui apporter l'aide justifiée par son état, notamment un centre d'hébergement et de réinsertion sociale, un hébergement de stabilisation, une pension de famille, un logement-foyer, un établissement pour personnes âgées dépendantes, un lit halte soins santé ou un service hospitalier.
Article L311-9 du CASF
Modifié par Loi n°2009-323 du 25 mars 2009 - art. 69
En vue d'assurer le respect du droit à une vie familiale des membres des familles accueillies dans les établissements ou services mentionnés aux 1°, 8° et 13° du I de l'article L. 312-1, ces établissements ou services doivent rechercher une solution évitant la séparation de ces personnes ou, si une telle solution ne peut être trouvée, établir, de concert avec les personnes accueillies, un projet propre à permettre leur réunion dans les plus brefs délais, et assurer le suivi de ce projet jusqu'à ce qu'il aboutisse.
Dans ce but, chaque plan départemental d'accueil, d'hébergement et d'insertion des personnes sans domicile évalue les besoins en accueil familial du département et prévoit les moyens pour y répondre.
Procédure de recours :
Le recours amiable devant la commission départementale de médiation : art 7 de la loi DALO devenu L.441-23 du Code de la Construction et de l’Habitat ; Le recours contentieux devant la juridiction administrative, art 9 de la loi DALO codifié L.441-2-3-1 du CCH
Accès aux données individuelles :
Les bénéficiaires ont un droit d’accès permanent aux données d’ordre individuel les concernant et de rectification - La loi n°78-17 du 6 janvier 1978 modifiée relative à l’informatique, aux fichiers et aux libertés
DISPOSITIONS QUALITATIVES
• PROPOSER A TOUTE PERSONNE UNE EVALUATION / DIAGNOSTIC GLOBAL DE SA SITUATION
Afin de proposer à la personne l’orientation la mieux adaptée à sa situation, il est indispensable de prendre en compte l’ensemble de ses problématiques (familiale, sociale, sanitaire, professionnelle, administrative…) :
• PROPOSER A TOUTE PERSONNE UNE ORIENTATION ADAPTEE A SA SITUATION
A partir du l’évaluation/diagnostic global, proposer l’orientation la mieux adaptée en :
• ASSURER LA CONFIDENTIALITE
ELEMENTS RELATIFS AUX COMPETENCES ET AUX QUALIFICATIONS
Personnels professionnels du travail social formés capables d’assurer un premier diagnostic, une analyse des besoins de la personne et d’identifier la réponse à apporter
Personnels disposant d’une bonne connaissance des ressources possibles dans l’environnement
Disponibilité, sens de la communication.
K- FAIRE EMERGER ET / OU ELABORER UN PROJET DE VIE
NORMES ET DISPOSITIONS JURIDIQUES EXISTANTES
• Co-construire le projet individualise entre la personne accueillie et l’etablissement
Loi 2002-2 rénovant l’action sociale et médico-sociale :
DISPOSITIONS QUALITATIVES
• Faire renaître la confiance
• Adapter l’implication des personnes à leurs compétences
• Repérer et valoriser les potentialités
• Faire émerger un projet
ELEMENTS RELATIFS AUX COMPETENCES ET AUX QUALIFICATIONS DES INTERVENANTS
L - DOMICILIER
NORMES ET DISPOSITIONS JURIDIQUES EXISTANTES
• Personnes concernées
« Les bénéficiaires du droit à la domiciliation sont les personnes sans domicile stable » - article L.264-1 du code de l’action sociale et des familles
« Toute personne qui ne dispose pas d’une adresse lui permettant d’y recevoir ou d’y consulter son courrier de façon constante » - Circulaire du 25 février 2008 relative à la domiciliation des personnes sans domicile stable
• Dispositions spécifiques pour certains publics
• Prestations sociales légales, réglementaires, conventionnelles et les droits
Articles L264-1 et suivant du code de l’action sociale et des familles
La même domiciliation permet de justifier d’une adresse pour la délivrance d’un titre national d’identité, l’inscription sur les listes électorales, les demandes d’aide juridique, l’ouverture de droits aux prestations légales, réglementaires et conventionnelles et l’accès à des services essentiels tels que l’accès à un compte bancaire ou à une assurance légalement obligatoire - Loi du 5 mars 2007 relative au droit au logement opposable
- Agrément des organismes :
- Obligation de la structure :
- Durée de l’élection de domicile et résiliation : circulaire du 25 février 2008
o Retirer régulièrement son courrier - au moins tous les 3 mois : article D.624-3 du CASF
o Informer du changement de sa situation
o Respecter le règlement de domiciliation de la structure
- Pilotage et coordination territoriale :
DISPOSITIONS QUALITATIVES
• GARANTIR LA CONFIDENTIALITE DES ECHANGES ET L’INDIVIDUALISATION DE LA PRESTATION
• FACILITER L’ACCES A CES SERVICES SUR LES TERRITOIRES
• ASSOCIER LES USAGERS A L’ORGANISATION ET L’EVALUATION DU SERVICE
ELEMENTS RELATIFS AUX COMPETENCES ET AUX QUALIFICATIONS DES INTERVENANTS
Intervenants formés à l’accueil et à l’écoute,
Capacité d’écoute, de dialogue, sens de l’organisation, maîtrise de soi,
Qualités de discrétion et de convivialité,
Formation des intervenants à l’utilisation des outils informatiques,
Traducteurs,
Connaissance des dispositifs sociaux généralistes ou spécialisés et des partenaires sur les territoires.
M- RENDRE LES DROITS EFFECTIFS
NORMES ET DISPOSITIONS JURIDIQUES EXISTANTES
• Accéder aux droits fondamentaux de manière inconditionnelle sur l’ensemble du territoire
« La lutte contre la pauvreté et les exclusions (…) tend à garantir sur l’ensemble du territoire l’accès effectif de tous aux droits fondamentaux dans les domaines de l’emploi, du logement, de la protection de la santé, de la justice, de l’éducation, de la formation et de la culture, de la protection de la famille et de l’enfance » (article L 115-1 du CASF).
Par ailleurs, le dernier alinéa de l’article R345-4 du CASF précise que « Le CHRS fournit sans délai son appui aux personnes accueillies pour l’établissement de leurs droits sociaux, en particulier en matière de ressources et de couverture médicale ».
Le Code de l’action sociale et des familles établit la législation applicable en matière de droits des usagers accueillis dans l’ensemble des établissements sociaux et médico-sociaux. L’article L311-3 précise les droits et libertés individuelles.
• Mettre en œuvre les outils assurant l’effectivité des droits
Loi 2002-2 rénovant l’action sociale et médico sociale
Afin de garantir l’exercice effectif des droits, l’article L311-4 prévoit que soit remis à la personne accueillie le livret d’accueil, ainsi que la charte des droits et libertés de la personne accueillie, le règlement de fonctionnement et le contrat de séjour.
A cet égard, différentes sources juridiques doivent alimenter l’établissement des documents précités :
L’article L311-5 prévoit la possibilité pour la personne accueillie de faire appel à une personne qualifiée en vue de l’aider à faire valoir ses droits.
Enfin, les articles L311-8 et D311-38 traitent du projet d’établissement ou de service, outils garants des droits des usagers.
DISPOSITIONS QUALITATIVES
• Accompagner la personne pour qu’elle prenne conscience de ses droits et mobilise sa capacité à les exercer
ELEMENTS RELATIFS AUX COMPETENCES ET AUX QUALIFICATIONS DES INTERVENANTS
N- SOUTENIR LA GESTION DE LA VIE QUOTIDIENNE
NORMES ET DISPOSITIONS JURIDIQUES EXISTANTES
• PARTICIPATION FINANCIERE DES USAGERS
L’article R345-7 réglemente la participation financière des usagers à leur hébergement et leur entretien.
Il est complété par la circulaire DGAS n° 2002/388 du 11 juillet 2002 relative à la participation financière des personnes accueillies dans les CHRS à leurs frais d’hébergement et d’entretien. Elle apporte des précisions concernant les points suivants : barème permettant la fixation du montant de la participation, fixation par le Préfet du département du montant de la participation, versement de la participation financière, dispositions particulières applicables lorsque la personne ou la famille est concernée par un plan d’apurement des dettes ou le versement d’une pension alimentaire, situations ne donnant pas lieu à versement d’une participation. L’arrêté du 13 mars 2002 établit le barème servant de base à la fixation de la participation et fixe le minimum de ressources laissé à la disposition des personnes ou des familles après acquittement de leur participation.
• DISPOSITIONS SPECIFIQUES POUR CERTAINS PUBLICS
Accompagnement de la personne en matière sociale et budgétaire concernant les majeurs protégés : articles L271-1 à L271-8 ainsi que R271-1 à R271-3, D271-2 et D271-5 du CASF.
DISPOSITIONS QUALITATIVES
• Permettre a la personne de maitriser tous les aspects financiers de la vie courante
• Permettre a la personne d’organiser sa vie domestique et personnelle
• Accompagner la personne vers une meilleure estime d’elle-meme
ELEMENTS RELATIFS AUX COMPETENCES ET AUX QUALIFICATIONS DES INTERVENANTS
Intervenants qui ont une capacité à susciter chez les usagers la possibilité d’apporter sa contribution à la vie collective dans ses aspects matériels : tâches ménagères, préparation et service des repas, rangement, décoration, jardinage.
Intervenants spécialisés dans l’action sociale et familiale, ayant une connaissance des dispositifs relatifs aux minimas sociaux, aux prestations familiales et aux mesures d’accompagnement social personnalisé pouvant être parallèlement mises en place dans le cas de personnes protégées.
O- ACCOMPAGNER AU VIVRE ENSEMBLE
NORMES ET DISPOSITIONS JURIDIQUES EXISTANTES
« L’ISIC (intervention sociale d’intérêt collectif) envisage les conditions d’existence d’une « population », sur un territoire déterminé ; elle se donne pour objectifs la prise en compte d’intérêts collectifs, entendus comme des facteurs susceptibles de faciliter la communication sociale des divers groupes, et par là d’aider à la maîtrise de la vie quotidienne, dans ses diverses dimensions » (rapport CSTS (conseil supérieur en travail social), 1998).
DISPOSITIONS QUALITATIVES
• Mette en place un agencement des lieux qui favorise le vivre ensemble
• Permettre a la personne de beneficier de la dimension collective de l’accueil
• Developper des actions en interne comme en externe favorisant la creation de lien social
ELEMENTS RELATIFS AUX COMPETENCES ET AUX QUALIFICATIONS DES INTERVENANTS
Personnels formés :
Intervenants sociaux, de santé et bénévoles qualifiés pour apporter pour développer un travail social de type communautaire : formation à l’ISIC, mise en place d’ateliers d’activités manuelles, culturelles, rencontres et sorties.
P - FAVORISER LA PARTICIPATION DES USAGERS
NORMES ET DISPOSITIONS JURIDIQUES EXISTANTES
LOI DU 2 JANVIER 2002, DECRET 2005-1367 DU 2 NOVEMBRE 2005
• Faire participer la personne accueillie à l’élaboration et la mise en œuvre de son projet
Article L 311-3 du code de l’Action sociale et des Familles : « L'exercice des droits et libertés individuels est garanti à toute personne prise en charge par des établissements et services sociaux et médico-sociaux. Dans le respect des dispositions législatives et réglementaires en vigueur, lui sont assurés : (…)
3° Une prise en charge et un accompagnement individualisé de qualité favorisant son développement, son autonomie et son insertion, adaptés à son âge et à ses besoins, respectant son consentement éclairé qui doit systématiquement être recherché lorsque la personne est apte à exprimer sa volonté et à participer à la décision. A défaut, le consentement de son représentant légal doit être recherché ; (…)
7°La participation directe ou avec l'aide de son représentant légal à la conception et à la mise en œuvre du projet d'accueil et d'accompagnement qui la concerne. »
• Faire participer les personnes à la vie et au fonctionnement des établissements
Article L 316-6 du Code de l'Action Sociale et des Familles : il est mis en place un Conseil de la
vie sociale "lorsque l'établissement ou le service assure un hébergement ou un accueil de jour continu".
L'organisation de l'élection des membres du CVS se fait selon les dispositions d'usage en matière d'élections : organisation de la "campagne électorale", élections à bulletins secrets. Les membres du Conseil sont élus pour une durée d'un an au moins et de trois ans au plus, renouvelable.
Le Président du Conseil est élu au scrutin secret et à la majorité des votants parmi les membres représentant les personnes accueillies.
Le directeur ou son représentant siège avec voix consultative.
Le CVS se réunit au moins trois fois par an.
D'autres formes d'expression et de participation des accueillis sont possibles :
Le CVS donne son avis et peut faire des propositions sur toute question intéressant le fonctionnement de l'établissement.
Le CVS est obligatoirement consulté sur l'élaboration et la modification du règlement de fonctionnement et du projet d'établissement.
• Faire participer les personnes accueillies à l’élaboration et la mise en œuvre des politiques et dispositifs publiques qui les concernent
DISPOSITIONS QUALITATIVES
• Favoriser un positionnement du professionnel respectueux du droit des personnes
• Co-construire le projet personnalisé
• Permettre aux personnes accueillies de devenir acteurs des établissements
• Le Conseil de la Vie Sociale
• Les groupes d'expression, complémentaires du CVS
• Les groupes projet ou groupes d'initiative
• Dispositifs de recueil d'opinions
• ASSOCIER LES PERSONNES A L’ELABORATION ET LA CONSTRUCTION DES POLITIQUES PUBLIQUES
ELEMENTS RELATIFS AUX COMPETENCES ET AUX QUALIFICATIONS DES INTERVENANTS
Personnels salariés et bénévoles formés à la posture d’alliance, aux techniques d’animation Co-formation entre personnes accueillies et salariés sur :
Compétences nouvelles inscrites dans les fiches de poste de l'ensemble du personnel
Q- ACCOMPAGNER VERS L’AUTONOMIE EN PRENANT EN COMPTE LA PERSONNE DANS TOUTES SES DIMENSIONS
NORMES ET DISPOSITIONS JURIDIQUES EXISTANTES
L'exercice des droits et libertés individuels est garanti à toute personne prise en charge par des établissements et services sociaux et médico-sociaux. Dans le respect des dispositions législatives et réglementaires en vigueur, lui sont assurés :
[…]
3° Une prise en charge et un accompagnement individualisé de qualité favorisant son développement, son autonomie et son insertion, adaptés à son âge et à ses besoins, respectant son consentement éclairé qui doit systématiquement être recherché lorsque la personne est apte à exprimer sa volonté et à participer à la décision. A défaut, le consentement de son représentant légal doit être recherché ;
4° La confidentialité des informations la concernant ;
5° L'accès à toute information ou document relatif à sa prise en charge, sauf dispositions législatives contraires ;
[…]
7° La participation directe ou avec l'aide de son représentant légal à la conception et à la mise en œuvre du projet d'accueil et d'accompagnement qui la concerne.
Article L345-2-3
Créé par LOI n°2009-323 du 25 mars 2009 - art. 73
Toute personne accueillie dans une structure d'hébergement d'urgence doit pouvoir y bénéficier d'un accompagnement personnalisé et y demeurer, dès lors qu'elle le souhaite, jusqu'à ce qu'une orientation lui soit proposée. Cette orientation est effectuée vers une structure d'hébergement stable ou de soins, ou vers un logement, adaptés à sa situation.
• Assurer la complementarité entre l’intervention sociale et l’intervention sanitaire à l’égard des personnes en situation de précarité
Les Lits halte soins santé (LHSS) sont des structures médico-sociales visées au 9° du I de l’article L. 312-1 du Code de l’action sociale et des familles, offrant un accompagnement médico-social temporaire à des personnes sans domicile qui ont besoin de soins.
Textes réglementaires relatifs aux LHSS : articles D. 312-176-1 et suivants du Code de l’action sociale et des familles
Offre de lits de soins (« Lits halte soins santé », « Lits d’accueil médicalisé ») pour des personnes ne nécessitant pas ou plus d’hospitalisation (Circulaire DGAS /sd1A /2006/47 du 7 février 2006 relative à l’appel à projet national en vue de la création de structures dénommées « lits halte soins santé »)
• Qualification des directeurs d’établissements :
DISPOSITIONS QUALITATIVES
• Personnaliser la prise en charge
Adapter, en fonction de leur parcours et de leur degré d’autonomie, l’accompagnement au besoin de la personne ou de la famille en termes de :
• Garantir la confidentialité Permettre l’effectivité du respect de la vie privée et de l’intimité des personnes (droits et libertés individuels) :
• GARANTIR LE SUIVI DU PARCOURS
• Prendre en compte l’ensemble des difficultés de chaque personne de son admission à sa sortie et assurer la cohérence des interventions en lien avec le droit commun
Afin d’assurer un accompagnement personnalisé de qualité :
• Favoriser l’inscription de la personne dans son environnement
Aider la personne à s’inscrire dans des activités renforçant son intégration dans la vie sociale :
• Permettre à la personne d’être actrice de son projet
Favoriser et soutenir la participation des personnes à la mise en œuvre de leur projet :
• Assurer la bientraitance des personnes accompagnées
Permettre le respect de l’intégrité morale et physique des personnes accompagnées et favoriser la qualité de la relation avec l’équipe des professionnels par :
ELEMENTS RELATIFS AUX COMPETENCES ET AUX QUALIFICATIONS DES INTERVENANTS
Informations sur ce texte
NOR : MTSA1019083C
Nature : Circulaire
Date : 16/07/2010