La personne atteinte de dépression est enkystée dans un cercle de pensées négatives. Ce que nous percevons comme plaisant devient déplaisant pour ces personnes, et tout ce qui est vécu par le malade est perçu sous un angle négatif. Ainsi, il n’y a plus de renforcement positif naturel, c’est-à-dire que le dépressif ne cherche pas à renouveler une activité agréable. La vie en institution renforce ces sentiments négatifs, car la personne âgée perd tout contrôle sur les situations.
Prévenir la dépression grâce à l’investissement dans des activités
Afin d’aider la personne à sortir de ces ruminations excessives, il peut être intéressant de lui proposer des activités (atelier mémoire, chant, atelier réminiscence…). Le fait de s’intéresser à ses capacités et à son histoire (l’histoire de la famille, des souvenirs de sa jeunesse, ses spécialités culinaires…) aide à renforcer une certaine estime de soi. Investir de nouveaux domaines permet d’éviter un trop plein de pensées négatives.
Lutter contre l’isolement
Être isolé socialement peut être un des facteurs déclenchants de la dépression et/ou venir la renforcer. Les activités collectives et l’ouverture sur l’extérieur, favorisant de nouvelles rencontres, peuvent aider la personne malade.
Les objectifs des activités
Les activités permettent :
- la réduction des symptômes ;
- la réduction des pathologies associées ;
- le développement de stratégies actives de coping et d’adaptation en partant des capacités des sujets (et non de leurs déficits) ;
- la compensation des effets secondaires des médicaments et traitements (obésité, passivité…) ;
- l’amélioration de la qualité de vie par la réduction du stress.
Elles peuvent également servir de prévention :
- des troubles anxieux et des états dépressifs ;
- du stress ;
- des troubles gérontologiques ;
- des troubles cognitifs liés à l’âge ;
- des risques de maladie d’Alzheimer.
En chiffres
Proche de l’anxiété, la dépression touche l’image de soi et de son corps. En France, cette maladie concerne aujourd’hui 3 millions de personnes de 15 à 75 ans, soit près de 15 % de la population (source : INPES, Baromètre santé 2005, cf. rubrique « Pour aller plus loin »).
Quelles activités proposer ?
Plusieurs types d’activité peuvent être proposés (jardinage, lecture, couture, peinture…), en fonction des goûts, intérêts et habitudes de vie de la personne. Mais des activités nouvelles peuvent aussi être présentées et susciter quelquefois de nouvelles passions.
Sortir peut aussi être positif, afin de faire de nouvelles rencontres. Enfin, apporter de l’aide (bénévolat par exemple) peut renforcer le sentiment d’utilité, dont la perte est une cause de dépression. Aider l’autre chasse le sentiment d’inutilité pour laisser la place à un sentiment de satisfaction.
Enfin, l’exercice physique est souvent bénéfique pour l’équilibre psychologique. Les changements métaboliques induits par le sport, comme la libération d’endorphines, améliorent le fonctionnement du cerveau.
D’autres activités comme la luminothérapie, la massothérapie, l’art-thérapie, la danse-thérapie et la musicothérapie ont une action favorable sur les troubles dépressifs des sujets âgés, puisqu’elles améliorent leur humeur. Elles sont également efficaces pour réduire le stress physique et psychologique des personnes âgées.
A noter
Il est important de savoir que les déprimés peuvent certes participer aux activités physiques et autres mais que, la dépression étant associée à un ralentissement psychomoteur, à un symptôme de fatigue et à une incapacité d’action (cf. Daniel Widlöcher, « Fatigue et dépression », L’Encéphale, 1981, n° 4), ces sujets n’iront pas volontairement vers une activité, ou alors l’abandonneront très vite. Il apparaît donc essentiel d’accompagner, de « stimuler » ces sujets individuellement ou en petits groupes.