Le baluchonnage, qu’est-ce que c’est ?
Cette méthode québécoise a été conçue en 1999 par Marie Gendron, une infirmière devenue docteur en gérontologie. Durant un à plusieurs jours consécutifs, un professionnel qualifié (auxiliaire de vie sociale, aide médico-psychologique, aide-soignante) remplace, 24 heures sur 24 au domicile, le proche aidant de la personne malade. Tel est le principe du baluchonnage. Aujourd’hui, le concept a franchi l’océan Atlantique. Depuis 2003, la Belgique l’utilise et la France l’expérimente depuis peu.
À qui s’adresse-t-il ?
Le baluchonnage s’adresse à toutes personnes aidant un proche malade dans la vie de tous les jours. Les aidants familiaux comme on les appelle généralement s’occupent à domicile de leur parent ou de leur enfant malade, qu’il soit handicapé ou non. Lorsqu’ils sont en parcours d’insertion, ils sont souvent bloqués (ou ils l’expriment comme tel) par leurs obligations vis-à-vis du parent à prendre en charge.
En voici une liste exhaustive :
- l’enfant ou le parent atteint par une grave maladie (cancer, leucémie, etc.) ; une maladie chronique (épilepsie…) ou une maladie rare et/ou génétique ;
- l’enfant ou le parent victime d’un handicap mental, psychique ou physique suite à une maladie héréditaire (génétique) ou non, un accident (domestique, de la route…) ;
- la personne âgée touchée par la maladie, liée à la vieillesse (Alzheimer, Parkinson, etc.) ou non, en fin de vie ;
- la personne âgée dépendante.
Tous ne peuvent rester seuls. En raison de leur maladie, de leur handicap ou de leur dépendance, leur vie serait mise en danger. Ils risqueraient de ne pas subvenir à leurs besoins journaliers ou d’avoir un accident ou une dégradation de leur état de santé sans pouvoir prévenir les urgences.
A noter
Le baluchonnage ne convient pas à toutes les personnes. Informez les aidants familiaux que vous rencontrez qu’ils doivent se renseigner au préalable auprès des structures prestataires et des établissements sociaux pratiquant le baluchonnage.
Quels sont ses avantages ?
L’utilisation de ce concept a trois avantages déterminants :
- La personne malade reste dans son environnement de vie, garde ses repères et son rythme de vie habituels. La famille évite ainsi le recours à l’accueil temporaire en établissement ou à l’hospitalisation qui sont bien souvent perturbants pour le malade et occasionnent parfois un stress et conséquemment une perte d’autonomie, constatée par les proches lors du retour à domicile.
- L’aidant familial bénéficie d’une période de plusieurs jours de répit physique et psychologique, hors du domicile. Cela lui permet de se reposer et de se ressourcer sans penser à son proche malade, et d’assurer les rendez-vous avec le conseiller emploi ou le travailleur social afin de construire son propre parcours d’insertion. L’accompagnement continu d’un professionnel auprès du malade y participe. Son regard et son attitude changent avec son proche et le monde l’entourant. Il sort de sa solitude.
- Le coût du baluchonnage pour les familles oscille selon les financements dont dispose la structure prestataire. Cela peut s’avérer gratuit, mais est généralement d’un coût moyen de 60 € par jour.
Quels sont ses inconvénients ?
Selon les structures proposant le baluchonnage, certaines n’acceptent pas de le pratiquer s’il y a :
- un mauvais diagnostic du malade lors de l’inscription au service ;
- une présence de pathologies concurrentes nécessitant l’intervention d’un professionnel de la santé ;
- une situation d’hospitalisation plutôt que de maintien à domicile ;
- plusieurs personnes atteintes à accompagner ;
- la présence d’une tierce personne pendant un baluchonnage ;
- l’incapacité à communiquer dans la langue de la personne atteinte.
Toutes ces raisons ne doivent pas être un frein pour autant. Avisez les bénéficiaires qu’en s’adressant directement aux structures prestataires ou aux associations, ils seront mieux renseignés. Chaque cas est unique.
Ayant compris le rôle de ce dispositif de répit, vous devez mettre en contact les aidants familiaux avec les services d’aide à la personne ou les associations. Parlez-leur du baluchonnage.