Contexte
Face à l’enjeu du vieillissement de la population et à la préférence des Français de vieillir à domicile, le secteur de l’aide à la personne rencontre une pénurie de main-d’œuvre. Avec 300 000 emplois à pourvoir dans l’aide à domicile à l’horizon 2030, cette crise du recrutement se rencontre quel que soit le statut juridique des services, non lucratifs, lucratifs ou publics.
En 2019, plusieurs rapports commandés par l’État (notamment le plan de mobilisation nationale en faveur de l’attractivité des métiers du grand âge 2020-2024 rédigé par Myriam El Khomri) ont insisté sur l’importance de « moderniser » le secteur de l’aide à la personne, avec notamment pour enjeux principaux de parvenir à attirer et fidéliser les salariés. Dans le même temps, selon l’UNIOPSS qui a réalisé une enquête flash en 2019, 82 % des structures rencontrent ces difficultés avec un pic pendant l’été et les vacances scolaires pour 41 % des répondants ou toute l’année pour 21 %.
Alors que les pouvoirs publics ont affiché leur volonté de transformer en profondeur le secteur d’activité avec l’émergence prochaine des services autonomie à domicile, dans le même temps – c’est là le paradoxe – nos structures rencontrent des difficultés chroniques de recrutement avec pour conséquence, en particulier pendant l’été, la baisse de la qualité de la prise en charge et l’absence de service rendu pouvant mettre en danger le bénéficiaire laissé sans surveillance (dénutrition, canicule…).
Nul doute que des actions d’envergure vont se mettre en place, les pouvoirs publics ayant pris la mesure de ce besoin crucial pour la filière. Cependant, il nous faut agir dès aujourd’hui avec nos moyens pour séduire de nouveaux candidats à l’embauche et leur montrer la valeur ajoutée du travail que nous réalisons au bénéfice des personnes âgées sur nos territoires.