Contexte
Quelle est la situation des Ehpad quant à la prise en charge des résidents la nuit et comment peut-on améliorer la qualité de cette prise en charge en répondant à un appel à projets émanant de l’agence régionale de santé sur la mise en place des astreintes IDE de nuit ?
Quels seront aussi les dispositifs à mettre en place, les étapes, les partenariats et les professionnels à interroger pour déployer ce dispositif ?
Les Ehpad ne disposent pas de poste d’infirmier de nuit, sauf exception ; le personnel ne se compose en général que de deux agents, le plus souvent un aide-soignant et un agent non qualifié. La prise en charge des résidents la nuit en Ehpad représente donc un environnement particulier caractérisé par un effectif réduit, qui est souvent générateur d’un sentiment d’isolement, associé à une responsabilité que l’on qualifiera de renforcée.
Les hospitalisations des personnes âgées sont fréquentes et leurs impacts iatrogènes sont bien connus en termes de baisses fonctionnelles, infections nosocomiales et troubles cognitifs ainsi qu’en termes de coûts. Les dépenses liées aux hospitalisations des résidents en Ehpad font l’objet de remboursement sur l’enveloppe « soins hospitaliers » de l’objectif national de dépenses d’assurance maladie (Ondam) ; elles étaient estimées approximativement à 1,7 Md€ en base 2008. L’enquête du gérontopôle de Toulouse de juin 2010 sur les résidents de 300 Ehpad note, après hospitalisation, une augmentation de 3 indicateurs de fragilité : les chutes (+ 5 %), la dénutrition (+ 14 %) et les contentions (+ 23 %).
La prévention des hospitalisations potentiellement évitables et/ou inappropriées est devenue un objectif des pouvoirs publics. La mise en place des astreintes infirmières de nuit crée une augmentation des ressources soignantes de l’Ehpad et pourra potentiellement réduire les hospitalisations non programmées des résidents, mais son impact est lié à la capacité de l’Ehpad à fournir le bon soin, au bon moment et au bon patient.
Un bon pilotage du projet, soutenu par l’équipe de direction, doit permettre l’augmentation des temps soignants. Il doit donc s’accompagner d’une optimisation des organisations et des plannings, d’une augmentation des compétences des soignants (formation) et doit être envisagé dans le cadre d’objectifs précis, développés dans cette fiche.