Garantir une continuité éducative
L’articulation du temps scolaire, du temps périscolaire et du temps libre de l’enfant et du jeune renvoie à la notion de continuité éducative.
Le
décret des rythmes scolaires du 24 janvier 2013
introduit la notion de PEDT (projet éducatif territorial, cf. rubrique « FAQ »). Le guide du gouvernement à destination des maires pour la mise en place des rythmes scolaires (avril 2013) précise que le projet éducatif territorial doit « avoir un périmètre d’action correspondant à une problématique éducative territoriale bien identifiée ». Il est « un cadre qui fédère des quartiers, des communes, des groupements de communes autour d’un projet éducatif ». Son but est de « garantir une continuité éducative entre les projets des écoles et des établissements et les activités proposées aux élèves en dehors du temps scolaire, et […] une meilleure articulation des différents temps de vie de l’enfant avant, pendant et après l’école », mais aussi de « lutter contre les inégalités scolaires en mettant en place des actions correspondant à des besoins identifiés au niveau de chaque territoire ».
Si le
décret n° 2017-1108 du 27 juin 2017
relatif aux dérogations à l’organisation de la semaine scolaire dans les écoles maternelles et élémentaires publiques permet une révision des rythmes scolaires, il énonce que « ses adaptations doivent être justifiées par les particularités du projet éducatif territorial ». Ainsi, le PEDT est conforté comme cadre éducatif structurant la politique éducative au moins du premier degré.
Depuis juin 2018, le Plan mercredi lancé par le gouvernement est un cadre de confiance pour les communes et les parents afin d’offrir aux enfants des activités de grande qualité le mercredi, à annexer au PEDT. C’est le
décret n° 2018-647 du 23 juillet 2018
qui modifie des définitions et des règles applicables aux accueils de loisirs.
Impliquer les acteurs éducatifs
L’implication des familles, des associations, des services publics, des enfants et des jeunes renvoie au concept de coéducation, dans lequel les parents, premiers éducateurs de leurs enfants, jouent un rôle tout particulier.
La
circulaire n° 2017-055 du 22 mars 2017
relative aux missions du service social en faveur des élèves encourage la participation de l’assistant social des services extérieurs de l’Éducation nationale aux dispositifs de la politique de la ville et, notamment, à apporter sa contribution à l’élaboration et à la mise en œuvre des PEDT.
La lutte contre les inégalités
L’attention portée à la lutte contre les inégalités dans l’éducation pose la question de la réussite de tous (voir de chacun) et met en œuvre des objectifs en des termes qui ont évolué au fur et à mesure de l’avancée de la réflexion des acteurs éducatifs et sont alternativement déclinés en valeur positive ou négative :
- la réussite de tous ;
- l’égalité des chances ;
- l’inclusion des groupes à besoins particuliers ;
- la lutte contre les discriminations ;
- la lutte contre les exclusions.
Coconstruire le projet grâce au socle de connaissances, de compétences et de culture
L’objectivation de ces objectifs par l’adhésion à un socle de connaissances, de compétences et de culture défini nationalement et partagé par l’ensemble de la communauté éducative permet de donner le cadre à partir duquel l’éducation formelle et l’éducation non formelle vont conjuguer leurs efforts et mesurer les effets des actions entreprises.
Afin de permettre à un ensemble d’acteurs de disciplines, de cultures et d’horizons différents de travailler dans une communauté de vues, la notion de parcours éducatif, de découverte, d’apprentissage dans les différents domaines (techniques, sportifs, culturels, artistiques, environnementaux, citoyens…) va concourir aux efforts de tous et donner une cohérence à l’ensemble.
Ces parcours auront vocation à s’interroger mutuellement dans leur objet, leur finalité, leur déroulement et pourront déboucher sur de nouvelles façons d’appréhender le réel et favoriser l’émergence de pratiques éducatives (cf. Tableau synthétique des actions du projet vélo (ville de Lyon) et Adapter ses déplacements à différents types d’environnements).
Le débat sur les valeurs communes
L’éducation est d’une part un produit, c’est-à-dire la résultante d’une conjonction d’influences et de déterminations relative à une société donnée à un moment donné ; elle est également un « projet » auquel il est impossible de se dérober et qui appelle dans l’absolu à coopérer à une véritable mission.
La contribution de l’éducation dans la construction de l’enfant vers l’état d’adulte s’inscrit dans une double contradiction entre l’exacerbation de l’individualité, valeur suprême, et la planétarisation de la culture dans le monde du XXe siècle.
Il s’agit donc de :
- donner à l’enfant (à chaque enfant) les clés de la compréhension lui permettant de se mouvoir dans la société moderne ;
- développer les valeurs de solidarité dans un monde planétaire qui fait de la compétition le moteur de la croissance actuelle ; des actions peuvent être menées avec des associations comme l’Unicef (cf. Retour d’expérience : devenir une ville ou un département ami des enfants avec l’Unicef).
- solliciter son esprit critique pour lui permettre d’être acteur au sein de cette même société.