Apprentissage : les régions appellent l’État à revoir « les faiblesses criantes » de sa réforme

Publié le 17 septembre 2020 à 10h40 - par

Les Régions de France ont appelé mercredi 16 septembre 2020 le gouvernement à réexaminer « les faiblesses criantes » de la réforme de l’apprentissage entrée en vigueur en début d’année, afin de l’adapter pour relancer l’économie après la crise du coronavirus.

Apprentissage : les régions appellent l'État à revoir "les faiblesses criantes" de sa réforme

« Nous disons très clairement au gouvernement que ce n’est pas parce que l’on reconnaît une erreur que l’on se dégrade », a affirmé François Bonneau, président délégué de Régions de France, lors d’une conférence de presse.

Auparavant du ressort des régions, l’apprentissage relève depuis le 1er janvier des branches professionnelles et constitue un point de friction récurrent entre le gouvernement et les collectivités qui craignent la disparition de 700 centres de formation d’apprentis (CFA) sur les 1 200 existants.

« Nous demandons que ce dossier ne soit pas complètement fermé, que les faiblesses criantes du système puissent être réexaminées », a affirmé le président (PS) de la Région Centre-Val-de-Loire, qui espère que le gouvernement de Jean Castex se montre plus attentif à ses arguments que celui d’Édouard Philippe.

« Nous avons été sortis par la porte et par la fenêtre par le gouvernement précédent de la responsabilité de l’apprentissage », a-t-il rappelé.

« Mais nous sommes complètement disponibles pour rediscuter de la place des régions dans l’apprentissage de demain. C’est au niveau des régions que l’on peut mettre les acteurs en réseau », notamment dans les secteurs « indispensables à la reprise », a-t-il argumenté.

Le président de Régions de France, Renaud Muselier, et M. Bonneau ont été reçus à Matignon par M. Castex en juillet. « Il y a de l’écoute, mais il y a aussi du bras de fer », a-t-il assuré.

M. Bonneau reproche à la réforme d’accorder « aux très grands groupes pour des raisons qui ne sont pas essentiellement de formation, mais de business, la possibilité de peser sur l’organisation de la carte de l’apprentissage pour leurs propres intérêts ».

Ces groupes, dont le géant des cosmétiques L’Oréal, qu’il a donné en exemple à plusieurs reprises, « n’ont pas la vision de l’aménagement du territoire en matière de formation », a-t-il déploré, rappelant que leurs écoles recrutent des apprentis aux dépens des centres régionaux.

« Comme le CFA de la ville de l’apprenti est financé par les contrats d’apprentissage, il est privé de jeunes (par les écoles des grands groupes) et donc de moyens », affaiblissant financièrement ces centres.

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