Les retards du plan Alzheimer 2008-2012

Publié le 13 avril 2012 à 0h00 - par

Fin 2011, 30 % seulement du budget prévu dans le cadre du plan Alzheimer 2008-2012 était réellement dépensé, déplore l’association France Alzheimer.

La 12e réunion du comité de suivi du plan Alzheimer et maladies apparentées 2008-2012 s’est tenue fin mars. À cette occasion, l’association France Alzheimer a pris connaissance des dépenses effectives de ce plan sur les quatre dernières années. « Un bilan inquiétant, qui révèle que moins d’un tiers des montants alloués ont été dépensés sur la période 2008-2011, dénonce l’association. À un an de la fin du plan, seuls 536 millions d’euros ont été engagés, dont 370 millions réellement dépensés ». Rappel : le budget global du plan Alzheimer 2008-2012 s’élève à 1,6 milliard d’euros.

Depuis le dernier bilan budgétaire fourni par la mission du plan Alzheimer en mars 2011, l’association est « vigilante sur l’engagement effectif des dépenses ». Ces « résultats décevants » concernent plus particulièrement des mesures du plan jugées « essentielles » par France Alzheimer, comme la mesure 1 relative au développement et à la diversification des structures de répit.

L’association regrette, également, que la mesure 16, intéressant les pôles d’activités et de soins adaptés (PASA) et les unités d’hébergement renforcé (UHR) – dont elle a toujours souligné « le caractère non pertinent face aux attentes et aux besoins des familles » – « puisse encore être dotée de 800 millions d’euros, d’ailleurs à ce jour engagés à moins de 10 % ! »

La présidente de France Alzheimer, Marie-Odile Desana, critique vivement ce « décalage important ». Et interpelle le gouvernement : « Pourquoi un tel retard, alors que nos associations constatent, chaque jour, auprès des familles qu’elles accompagnent, que les besoins sont de plus en plus importants et diversifiés ? Faut-il rappeler que 225 000 nouvelles personnes déclarent la maladie d’Alzheimer chaque année ? Pouvons-nous encore penser que le solde restant de 1,23 milliard – 1,6 milliard moins 370 millions – sera engagé entre maintenant et la fin d’année ? ».

« Qu’allons-nous dire aux familles ? », poursuit la présidente de l’association, en soulignant que le contexte électoral n’est pas favorable à l’avancement des projets. Pourtant, « l’argent existe », s’indigne Marie-Odile Desana. France Alzheimer demande donc « le lancement, sans délai, des appels à projets pour les structures de répit ».

L’association salue, néanmoins, les investissements réalisés en matière de recherche, « seul espoir à moyen terme pour les familles », et la mise en avant de la réflexion éthique, « qui a contribué au changement de regard sur la maladie ». En revanche, son constat est « beaucoup plus sévère sur le volet médico-social, qui, pourtant, est le seul levier concret et immédiat d’amélioration du quotidien des familles touchées par la maladie ».

Dans ces conditions, « comment France Alzheimer et les familles qu’elle représente peuvent-elles interpréter l’avis unanime exprimé par les candidats à l’élection présidentielle sur l’absolue nécessité de lancer un 4e plan Alzheimer ? », s’interroge l’association. S’agit-il simplement de promesses électoralistes ou d’une véritable prise de conscience ? Pour France Alzheimer, « la question reste entière et l’association entend rester mobilisée pour que l’année 2012 ne soit pas, pour autant, une année perdue ».