GovTech : les nouvelles technologies au service des citoyens

Publié le 4 janvier 2019 à 15h51 - par

L’acronyme GovTech recouvre l’ensemble des solutions technologiques qui transforment les services publics. Un secteur en plein essor, dans lequel la France s’illustre avec de nombreuses start-up innovantes.

GovTech : les nouvelles technologies au service des citoyens

« Il n’y a jamais eu de meilleur moment pour rendre les services publics plus accessibles et plus abordables en utilisant de nouvelles solutions technologiques », a déclaré Emmanuel Macron à l’occasion du Sommet des GovTech qui s’est tenu à Paris le 12 novembre 2018.

Mais que signifie ce nouvel acronyme ?

Le marché des GovTech étant relativement nouveau, il n’existe pas encore de définition communément admise de ce terme. Toutefois, selon Bpifrance, « une startup est GovTech dès lors qu’elle travaille pour le secteur public. En fait, beaucoup de start-up font de la GovTech sans le savoir ». Applications mobiles pour connecter les citoyens et les élus, prise de rendez-vous médicaux en ligne, intelligence artificielle au service des administrations… les domaines d’application de la GovTech sont multiples. La société de capital-risque Public recense en Europe plus de 2 000 start-up GovTech.

« L’utilisation des nouvelles technologies pour mieux servir les citoyens représente une incroyable opportunité pour les gouvernements, précise un rapport co-écrit par Public et Accenture. Avec un marché européen de près de 25 milliards d’euros, les GovTech pourraient bien devenir l’un des secteurs les plus importants de l’économie numérique européenne ». Voici quelques exemples de pépites, classées dans le top 10 des GovTech françaises, un classement établi par la plateforme Public.

Manty met la datascience au service des collectivités

« Notre but est d’aider les collectivités et les fonctionnaires à prendre les meilleures décisions possibles en s’appuyant sur la masse considérable de données qu’elles ont », explique Mathieu Nohet, qui a cofondé Manty en 2017 avec deux anciens camarades de Centrale Paris. Sur cette plateforme, les élus peuvent poser tous types de questions (salaire moyen des agents, somme des factures du mois..) et obtenir en quelques instants des réponses précises et illustrées.

Doctolib simplifie la vie des patients et des praticiens

En cinq ans, Doctolib s’est imposé comme le leader européen de la prise de rendez-vous médicaux en ligne. Le professionnel de santé paye un abonnement de 109 euros par mois, tandis que le service est gratuit pour le patient. Selon Doctolib, en automatisant la prise de rendez-vous, les médecins réalisent un gain de temps de secrétariat de 30 % et réduisent le nombre de rendez-vous annulés à la dernière minute.

Un système qui a déjà séduit 30 000 praticiens et 800 établissements de santé (hôpitaux, cliniques, centres de santé). L’entreprise, présente en Allemagne depuis 2016 a levé un total de 85 millions d’euros depuis sa création. Elle a annoncé en juillet 2018 le rachat de son principal concurrent MonDocteur. Avec cette acquisition, Doctolib compte 600 salariés et prévoit d’employer 1 000 salariés d’ici deux ans.

Fluicity connecte les élus et les citoyens

« Le problème majeur du 21e  siècle est celui de la gouvernance : les gens n’ont plus confiance dans la classe politique et l’abstention atteint des niveaux record », regrette Julie de Pimodan, 35 ans, fondatrice de l’application Fluicity. Consciente du rôle central qu’ont acquis les nouvelles technologies dans le processus démocratique, elle lance en 2015 une application mobile qui permet aux habitants de s’exprimer sur des sujets très pratiques comme l’état du trafic routier, la pollution, la voierie… Les élus peuvent aussi y lancer des consultations (proposer par exemple à leurs administrés de voter pour le projet qu’ils souhaitent soutenir) et des appels à idée (Comment améliorer le développement durable sur notre commune ?). Nos algorithmes traitent et analysent les réponses pour aider les élus à prendre des décisions », explique-t-elle.

Fluicity, qui emploie 15 personnes, compte une quarantaine de clients payants parmi lesquels la métropole de Tours, la ville de Perpignan, la Commission européenne et quatre arrondissements parisiens. La start-up a levé 950 000 euros en 2018 auprès d’investisseurs privés et de la BPI, pour améliorer son produit et poursuivre son développement commercial.

MedGo simplifie les remplacements dans les hôpitaux

Créée en 2017, MedGo permet aux établissements de santé de trouver un aide-soignant, un infirmier ou une sage-femme en un clic. Les collaborateurs s’inscrivent et renseignent leurs domaines de compétences sur la plate-forme MedGo. « Ensuite, lorsqu’un hôpital cherche un remplaçant il suffit de poster sur la plateforme le profil recherché et les dates de remplacement, puis nos algorithmes sélectionnent les profils de vacataires qui répondent aux critères et les contactent par SMS », explique Antoine Loron, co-fondateur de la start-up qui fut l’une des premières à intégrer l’incubateur Station F.

MedGo qui a déjà convaincu 700 établissements de santé (hôpitaux, cliniques, Ehpad) a levé un million d’euros fin 2017 notamment auprès de Kima Ventures, le fonds de Xavier Niel. Un autre tour de table est prévu en 2019. « Notre objectif est de compter 3 000 établissements clients en France et d’être présent dans 3 pays européens d’ici fin 2020 », conclut Antoine Loron.

Bob Emploi : les algorithmes contre le chômage

Bob emploi, rebaptisé Bob, est un projet créé en France en 2016 par Bayes Impact, une association à but non-lucratif. L’objectif est de guider les chômeurs dans leur recherche d’emploi grâce à une plateforme gratuite. « Notre idée est d’utiliser les algorithmes et l’intelligence artificielle pour aider les personnes à la recherche d’un emploi », explique Nicolas Divet, responsable des relations publiques chez Bayes Impact.

La première étape consiste à recueillir les informations de l’utilisateur lors de son inscription (âge, niveau d’études, compétences, domicile…). « Nous croisons les réponses des utilisateurs avec les données que nous avons sur le marché de l’emploi pour dresser un diagnostic », précise-t-il. Deuxième étape : Bob propose des conseils pour aider la personne à améliorer sa recherche d’emploi (proposition de mobilité géographique, de formation…)

« Bob a conseillé 160 000 utilisateurs depuis sa création, avec un taux de satisfaction de 89 % », souligne Nicolas Divet. Bob étant un projet créé par une ONG, il se finance par la philanthropie et le mécénat. Parmi ses contributeurs se trouvent Google.org, JP Morgan Chase, Publicis, Galeries Lafayette…

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