Grand Paris : les départements franciliens ne veulent pas disparaître

Publié le 12 janvier 2018 à 16h10 - par

Les présidents des sept départements d’Île-de-France, soutenus par le président du Sénat Gérard Larcher, ont réaffirmé jeudi 11 janvier avec force leur opposition à une éventuelle disparition des départements de petite couronne dans le projet « Grand Paris » qu’Emmanuel Macron doit bientôt dévoiler.

Grand Paris : les départements franciliens ne veulent pas disparaître

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« Je crois que la recentralisation est en marche », a dit devant la presse François Durovray (LR, Essonne) aux côtés de ses homologues, de bords politiques différents, « plus déterminés et plus solidaires que jamais » à s’opposer au projet du Grand Paris.

Les départements qui défendent une métropole à l’échelle de la région, dénoncent un scénario – dévoilé en décembre dans Le Monde -, qui prévoit de supprimer les Hauts-de-Seine, la Seine-Saint-Denis et le Val-de-Marne, peut-être ceux de grande couronne, et de maintenir l’actuelle Métropole du Grand Paris (Paris, 123 communes de la petite couronne et sept de la grande couronne).

Ce sont Jean-Jacques Barbaux (Seine-et-Marne, LR), Pierre Bédier (Yvelines, LR), François Durovray (Essonne, LR), Patrick Devedjian (Hauts-de-Seine, LR), Stéphane Troussel (Seine-Saint-Denis, PS), Christian Favier (Val-de-Marne, PCF) et Marie-Christine Cavecchi (Val-d’Oise, LR).

Alors que le président, qui a pris en main le projet « Grand Paris », devrait rendre ses conclusions à la mi-février, les contestataires ont lancé jeudi 11 janvier une campagne dans les journaux où ils dénoncent un Grand Paris « riquiqui » et une réforme préparée « dans le secret » et « sans concertation ».

M. Durovray a par ailleurs appelé tous les élus locaux et la société civile à un « grand rassemblement » le 31 janvier au soir à la Seine Musicale sur l’île Seguin, à Boulogne-Billancourt (Hauts-de-Seine).

Les dirigeants ont dénoncé un schéma « coûteux et inefficace » où la métropole serait morcelée en multiples territoires, selon M. Durovray (LR), une « absurdité » sur laquelle n’a été réalisée « aucune étude qui en montrerait les bénéfices », selon M. Favier (PCF) et un « objet technocratique porteur de grandes inégalités », pour M. Troussel (PS).

« Il y a des départements qui marchent », a affirmé M. Bédier (LR) et aujourd’hui, la MGP et les établissements territoriaux qu’elle regroupe « ne marchent pas ». « Nous trouvons absurde que les départements soient désossés pour qu’on essaye de faire marcher ce qui ne marchera pas mieux pour autant », a-t-il ajouté.

Pour Gérard Larcher, « le périmètre pertinent, c’est l’Île-de-France, une entité territoriale aujourd’hui définie par le conseil régional. Si l’ambition est de faire de la métropole une force mondiale, il n’y a pas d’autres périmètres », a insisté le président du Sénat.

« Depuis le début, Valérie Pécresse dit que la région est le périmètre pertinent », a abondé Marie-Carole Ciuntu qui la représentait.

Dominique Bussereau (LR), président de l’Association des Départements de France qui accueillait la réunion, a estimé qu’on ne pouvait « envisager l’avenir des départements sans leur accord ».

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