Ces « documents de travail » – l’un destiné aux membres du gouvernement, l’autre aux préfets – n’ont pas encore été envoyés, a souligné Matignon à l’AFP. Ils visent pour l’essentiel à finaliser des mesures pour la mi-juin.
Selon ces lettres, le gouvernement veut notamment s’attaquer au nombre trop élevé des diverses structures de l’administration centrale (les sièges des grandes administrations, généralement basés à Paris), en l’occurrence les quelque 1 200 opérateurs et agences dépendant des ministères.
« La multiplicité de ces structures, qui comptent pour certaines un très faible nombre d’agents, nuit à la lisibilité et à la cohérence des missions des administrations centrales », écrit Édouard Philippe, qui vise notamment les structures de moins de 100 emplois équivalent temps-plein.
Il demande à ses ministres de lui présenter des propositions de suppression ou de fusion de ces petits organismes divers « pour le 15 juin ».
Autre mesure préparée par Matignon : des « délocalisations » d’administrations depuis la région parisienne vers les régions et les petites villes, une piste que le gouvernement avait accéléré du fait de la crise des « gilets jaunes » et ses nombreuses alarmes sur la fracture territoriale.
Les ministres doivent identifier, là aussi pour mi-juin, deux « propositions de délocalisation de services, agences, opérateurs ou direction support dont les missions pourraient être exercées en région ». Ils sont par ailleurs appelés « au traitement des nombreux cas de doublons qui subsistent encore », notamment au sommet des administrations.
Ces mesures seraient accompagnées d’une injonction d’un maximum de « déconcentration », et plus précisément de mettre un maximum de fonctionnaires des administrations d’État « au niveau départemental », voire infra-départemental, « afin de renforcer les marges de manœuvre d’agents de terrain ».
Édouard Philippe appelle aussi ses ministres à limiter les arbitrages remontant à Matignon, ainsi qu’à réduire le nombre de circulaires émises par l’administration (1 300 en 2018), une communication interne jugée largement obsolète.
Le Premier ministre demande également aux préfets un travail pour « désenchevêtrer » les missions de l’État et celles des collectivités locales. Quatre domaines sont prioritaires : développement économique, urbanisme, famille et enfance, culture.
Le gouvernement veut notamment faire émerger « un véritable service public de l’insertion », où l’État « réaffirme » son rôle en matière d’hébergement d’urgence, de logement, d’accueil des migrants ou de politique de la ville.
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