La création du Centre national de la musique définitivement adoptée par le Parlement

Publié le 18 octobre 2019 à 5h26 - par

Le Parlement a définitivement validé mercredi 16 octobre 2019, par un ultime vote à main levée du Sénat, la création d’un Centre national de la musique (CNM), « maison commune » pour la musique, qui verra le jour à compter de janvier 2020.

La création du Centre national de la musique définitivement adoptée par le Parlement

Serpent de mer de la politique culturelle française, la création d’un établissement public pour soutenir la création musicale à l’instar du CNC qui existe depuis 1947 pour le cinéma avait été évoquée durant la présidence de Nicolas Sarkozy, abandonnée par François Hollande, puis relancée depuis l’élection d’Emmanuel Macron.

Le projet de budget du ministère de la Culture pour 2020 prévoit d’accompagner sa création par « la mobilisation de 7,5 millions d’euros de moyens nouveaux », qui s’ajouteront aux financements déjà consacrés au secteur, dont les recettes de la taxe sur les spectacles de variétés.

Le total des ressources publiques mises à disposition du CNM atteindra « 50 millions d’euros », a indiqué mercredi devant le Sénat Sébastien Lecornu, ministre chargé des Collectivités territoriales, qui remplaçait le ministre de la Culture Franck Riester, en déplacement à Toulouse avec Emmanuel Macron.

Le rapporteur Jean-Raymond Hugonet (LR) a exprimé un satisfecit sur le montant des moyens nouveaux, mais a regretté que l’on « ne trouve nulle trace d’un quelconque engagement pour l’avenir ».

Le CNM « devra rapidement se saisir de lourds dossiers », a-t-il souligné, citant « la défense de la conception européenne des droits d’auteur », « la concentration dans le secteur de la musique » et « l’impact sur la diversité culturelle des algorithmes mis en œuvre par les sociétés de streaming ».

L’Assemblée nationale puis le Sénat avaient adopté avant la pause estivale, en première lecture, une proposition de loi LREM visant à la création de ce nouvel établissement public.

À la rentrée, les deux assemblées s’étaient mises d’accord sur un texte commun, qui a reçu le dernier feu vert de l’Assemblée le 18 septembre, avant le vote du Sénat mercredi qui vaut adoption définitive.

« Maison commune » pour la musique, selon le ministre de la Culture, le CNM a vocation à rassembler le Centre national de la chanson, des variétés et du jazz (CNV), le Fonds pour la création musicale (FCM) et le Centre d’information et de ressources pour les musiques actuelles (IRMA). Le Bureau export de la musique française (Burex) et le Club action des labels et des disquaires indépendants français (CALIF) pourront le rejoindre.

Parmi les apports du Sénat est prévue la possibilité pour le CNM de nouer des partenariats avec les collectivités territoriales. La question des moyens a été soulevée par tous les orateurs.

« Nous souhaitons voir mobiliser des ressources modernes (…) notamment issues du numérique », a souligné Mireille Jouve (RDSE à majorité radicale), André Gattolin (LREM) saluant « des avances budgétaires très concrètes ».

« Enfin la musique va avoir sa maison commune », s’est exclamée Sonia de la Provôté (centriste), soulignant que le CNM « devra apporter de l’harmonie à ce qui représente la première pratique culturelle » en France.

Le CNM « sera ce que les acteurs du secteur finalement décideront d’en faire », a estimé Sylvie Robert (PS), tandis que Céline Brulin (CRCE à majorité communiste) exprimait sa « crainte » quant à la place du ministère de la Culture, « car il se met lui-même en retrait de ses missions ».

Le CNM devra « promouvoir toutes les formes de musique dont la chanson française », a souligné Alain Fouché (Indépendants), avant d’entonner un titre de Charles Trénet : « Je chante soir et matin… »

Copyright © AFP : « Tous droits de reproduction et de représentation réservés ». ©Agence France-Presse 2019


On vous accompagne

Retrouvez les dernières fiches sur la thématique « Culture et Communication »

Voir toutes les ressources numériques Culture et Communication