Éclairage public : des élus battent en brèche les idées reçues et appellent à la modernisation

Publié le 14 octobre 2022 à 11h38 - par

« Éteindre l’éclairage la nuit » n’est pas le meilleur moyen d’économiser de l’énergie et n’augmente pas l’insécurité : l’association des Éco Maires a tordu le cou jeudi 13 octobre 2022 aux fausses idées sur l’éclairage public, plaidant pour une modernisation qui permettrait plus de 50 % d’économies d’énergie.

Éclairage public : des élus battent en brèche les idées reçues et appellent à la modernisation

Deuxième poste de consommation d’énergie des communes, l’éclairage public extérieur et intérieur (écoles, équipements sportifs, etc.) représente un gisement considérable d’économies, a indiqué lors d’un point presse l’association des Éco Maires, qui représente 1 800 communes, en partenariat avec le Syndicat de l’éclairage.

Selon l’Agence de la transition écologique (Ademe), l’éclairage public, dont 40 % du parc a plus de 25 ans, représente 32 % de la facture d’électricité des communes de métropole, et la modernisation du parc permettrait de faire « entre 50 % et 80 % d’économies d’énergie ». Premier frein à la rénovation, selon les Éco Maires, l’idée selon laquelle réduire l’éclairage entraînerait mécaniquement une hausse de l’insécurité. Selon un sondage Ipsos de 2015, 91 % des Français ont bien le sentiment que l’éclairage public de nuit « joue un rôle important pour leur sécurité ». Mais, « aucune statistique ne prouve qu’il y a plus d’incidents et plus d’insécurité », met en garde Maud Lelièvre, déléguée générale des Éco Maires. Un lien est toutefois établi entre baisse de l’éclairage et risque d’accidents de la route.

Selon François Darsy, membre du Syndicat de l’éclairage, l’extinction complète de l’éclairage la nuit n’est « pas la meilleure solution » pour faire des économies, dans la mesure où « une installation vieillissante que l’on éteint partiellement consommera toujours globalement plus qu’une installation moderne ». Seul 20 % du parc public est équipé de LED (diodes électroluminescentes), qui consomment deux à quatre fois moins d’énergie, selon l’Association française de l’éclairage, 57 % fonctionnant encore aux lampes au sodium reconnaissables à leur lumière orangée et 8 % aux lampes à vapeur de mercure, particulièrement énergivores et interdites de mise sur le marché européen depuis 2015.

« Il faut réfléchir rue par rue. Éteindre l’éclairage où se trouvent des restaurants, des cinémas, c’est risquer d’éteindre ces activités », plaide Maud Lelièvre. Mieux vaut donc, selon elle, opter pour des LED et pour des technologies « pilotables » selon les lieux, les heures ou associées à des capteurs de présence.

« La rénovation de l’éclairage c’est probablement un des efforts les plus simples à faire, ça se paye sur les économies d’énergie, c’est un investissement extrêmement rentable », insiste François Darsy.

Source : 8 Fausses idées sur l’éclairage, Guide Les Éco Maires, Syndicat de l’éclairage, 13 octobre 2022

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