« Rendez-vous compte qu’il n’y aura bientôt plus de queue aux automates ! », s’est enthousiasmée la présidente de région pour souligner le changement de paradigme qui va se produire à partir du 2 janvier 2025.
Premier chamboulement : fini les tarifs différenciés sur le métro, train et RER en fonction du trajet effectué. Tous les tickets coûteront désormais 2,50 euros, que vous traversiez la région parisienne du nord au sud ou que vous preniez le métro pour trois stations. Les tarifs varient aujourd’hui de 2,15 euros pour le métro parisien, jusqu’à 5 euros en fonction de la destination finale en Île-de-France.
Même chose pour les bus et tramways de toute la région. Un trajet coûtera 2 euros, peu importe le lieu et la distance parcourue.
Ce « big bang des tarifs » comme l’a qualifié l’association « Plus de trains » a été accueilli avec satisfaction par les associations d’usagers. « On ne s’attendait pas à une telle révolution », a salué « Plus de trains » sur X.
Généralisation du Liberté +
L’autre grande nouveauté, qui concernera les Franciliens, c’est la fin du carnet de ticket vendu à tarif réduit pour promouvoir à la place le pass Liberté +. Ce pass, qui existe déjà mais est peu connu, permet de payer les transports à l’usage, via un post-paiement qui récapitule tous les trajets effectués dans le mois.
Il n’était jusqu’ici disponible que dans le métro et les bus de Paris et de la petite couronne. Mais dès le 2 janvier 2025, il pourra être utilisé partout en Île-de-France, sur tous les modes, facilitant ainsi les correspondances entre RER et bus, qui nécessitent actuellement l’achat de deux titres de transport.
Les usagers du Liberté + paieront également 20 % moins cher leur titre, donc 1,99 euro pour le métro, train et RER et 1,60 euro pour le bus et tramway. En cas de correspondance entre ces deux modes, le client ne paiera que le ticket le plus cher, « le ticket le moins cher est offert », a précisé Valérie Pécresse.
Le prix de certains trajets va donc être « divisé par deux, voire même par quatre », notamment pour « tous ceux qui font des trajets compliqués, longs, avec beaucoup de correspondances », d’après la présidente du conseil régional. « Nous voulons vraiment que Liberté + devienne la référence pour tous les Franciliens, on change complètement l’organisation des transports », a souligné Valérie Pécresse. Le pass Navigo mensuel n’a en revanche pas vocation à disparaître, a-t-elle précisé.
Équité territoriale
D’après les estimations d’IDFM, ce sont trois millions d’usagers du RER, du train et du bus qui vont voir leurs tarifs diminuer. « Seuls ceux qui prennent uniquement le métro vont payer un peu plus. On les estime aujourd’hui à peu près à un million », a détaillé Valérie Pécresse.
« La simplification va plus loin que les discussions qu’on avait eues jusqu’à présent », a reconnu le responsable de la Fédération nationale des associations d’usagers des transports (Fnaut) pour l’Île-de-France, Marc Pélissier. « C’est bénéfique pour la grande couronne mais on trouve la hausse du ticket de métro trop élevée », a-t-il tempéré.
Au contraire, « c’est une petite augmentation à Paris, au profit d’une égalité territoriale à laquelle on est attachés », a reconnu Jacques Baudrier, administrateur communiste d’Île-de-France Mobilités (IDFM).
Le coût de l’ensemble de ces mesures a été évalué à 30 millions d’euros par Île-de-France Mobilités (IDFM) – sur 4 milliards de recettes tarifaires.
« Nous pensons que ce coût va être complètement compensé par le report modal de la voiture vers les transports en commun », a avancé Mme Pécresse. Elle espère voir la part des usagers des transports grimper de 1 % à 2 % au détriment des automobilistes grâce à cette simplification.
D’autres tarifs ont également été clarifiés, comme ceux pour se rendre aux aéroports. Il en existe actuellement cinq, allant de 10,30 euros à 16,60 euros. À partir de 2025, cela coûtera 13 euros, que le trajet soit effectué en bus (Roissybus, Orlybus), en RER B ou en ligne 14.
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