Evaluation des enseignants : la grève du 15 décembre est maintenue

Publié le 28 novembre 2011 à 0h00 - par

Le ministère, sensible à la polémique qui enfle concernant sa réforme de l’évaluation et de l’avancement des enseignants, recule déjà sur quelques points de crispation. Les syndicats ne semblent pourtant pas décidés à abandonner la partie.

La méthode

Alors qu’une négociation sereine, même difficile, aurait pu s’engager, le ministère de l’Education nationale a voulu accélérer le processus qui avait débuté avec le lancement de la consultation nationale sur son site internet. Les syndicats ont ainsi découvert des textes ficelés dont on leur dit, un peu tard sans doute, qu’ils ne sont pas finalisés et qu’ils peuvent être encore discutés.
 
Une autre conception du métier ?

C’est ce que prétend le Snes-FSU, estimant qu’il s’agit de « transformer radicalement le métier et le rôle des enseignants du secondaire ». Que craint-il ? Une centration sur « tout ce qui est périphérique à l’acte d’enseigner », même s’il ne développe pas ses arguments en la matière.

Une volonté de faire des économies

Le nouveau déroulement de la carrière se ferait au rythme le plus lent. Alors que les enseignants sont toujours en attente d’une revalorisation de leur carrière, ce « blocage » sonne comme une provocation. Le ministère semble avoir entendu cette préoccupation et assure que les promotions ne seront pas gelées dans les trois ans qui viennent. Pourtant, selon le SE-Unsa et sa fédération l’Unsa-Education, l’objectif de ces textes est bien de faire des économies budgétaires.

Une conception managériale

Autre critique quasi unanime : le nouveau système favorise l’individu au détriment du collectif. Tandis que le Snuipp-FSU alerte sur une possible « division des  », l’Unsa-Education repère « une contradiction majeure entre ce projet, enfermé dans une évaluation individualiste, et la nécessité de prendre en considération le travail collectif qui n’a plus de sens dans un contexte de mise en concurrence des personnels entre eux ».

Pour un autre type d’évaluation

Les organisations syndicales dites réformistes, même si elles contestent plusieurs choix faits par le ministère, mettent en avant la nécessité de repenser l’évaluation actuelle des enseignants, estimant que le statu quo n’est pas possible. Ainsi l’Unsa-Education ne s’oppose pas à une négociation, qu’il juge même « nécessaire », mais qui devrait être moins managériale (définition du métier, formation, accompagnement professionnel, regards croisés concernant l’évaluation, etc.). Pour l’heure, une large intersyndicale est sur le pied de guerre pour mobiliser l’ensemble des enseignants, des conseillers principaux d’éducation et des conseillers d’orientation psychologues le 15 décembre. Reste à savoir si les personnels sauront répondre à l’appel.
 

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