Agir plus efficacement face au décrochage scolaire

Publié le 8 janvier 2018 à 12h12 - par

En ce jour de rentrée scolaire, présentation des préconisations du Cnesco pour mieux lutter contre le décrochage scolaire.

Agir plus efficacement face au décrochage scolaire

À la suite de la Conférence de comparaisons internationales intitulée « Prévention et intervention : comment agir efficacement face au décrochage scolaire ? », organisée les 9 et 10 novembre 2017 à Sèvres (Hauts-de-Seine), le Conseil national d’évaluation du système scolaire (Cnesco) vient de publier un dossier de ressources complet sur la lutte contre le décrochage scolaire en France et à l’étranger*, assorti de préconisations pour agir plus efficacement face à ce phénomène.

Éclairé par les évaluations produites par les chercheurs et le travail collectif de plus de 150 acteurs et décideurs de la communauté éducative, le Cnesco formule une série de préconisations, articulées autour de trois orientations. Qualité des apprentissages, aide à l’orientation, mais aussi relations avec les parents les plus éloignés de l’école, amélioration du climat scolaire, développement de l’identité de l’établissement et du sentiment d’appartenance à l’école, attention à la santé…, ces préconisations pluridimensionnelles montrent que la lutte contre le décrochage scolaire doit se développer selon une vision globale.

En urgence, des actions auprès des élèves qui risquent de décrocher

La période de pré-décrochage est un temps d’intervention central pour les équipes pédagogiques, explique le Cnesco. Donner aux professionnels dans l’établissement des outils et des formations permettant d’identifier efficacement les signes précurseurs du décrochage, construire des alternatives aux exclusions pratiquées par les établissements, qui peuvent être de premières expériences de sortie du système scolaire, et tisser des liens très étroits avec les familles les plus éloignées de l’école dès les premières alertes, peuvent contribuer au recul du décrochage dans ses premières manifestations.

  • Identifier les signes précurseurs du décrochage : offrir aux personnels les moyens d’identifier plus efficacement les élèves à risque ; recueillir des informations auprès des élèves et informer les établissements sur leur exposition au risque de décrochage.
  • Développer des alternatives pour éviter les sorties des élèves des classes ou des établissements : le Cnesco recommande de soutenir les établissements dans le développement de programmes alternatifs aux exclusions temporaires de l’établissement.
  • Créer des liens avec les familles les plus éloignées de l’école : ne pas attendre que les situations se dégradent pour rencontrer les familles ; impliquer les familles dans la prévention à la santé des élèves et impliquer les familles dès les premiers risques de décrochage identifiés.

Sur le long terme, une prévention pour tous les élèves

L’école ou l’établissement doit être défini comme le lieu privilégié de l’action face au décrochage scolaire, insiste le Conseil. Au-delà des attentions portées à la qualité de l’enseignement, déjà longuement examinée par le Cnesco dans ses rapports précédents (sur les apprentissages des mathématiques, de la lecture, de la différenciation pédagogique…), il s’agit aussi de développer la vie et l’identité des établissements, et d’accompagner les élèves, notamment les élèves à risque, pour un accueil plus personnalisé.

  • Accompagner les parcours des élèves : varier les situations et contextes d’apprentissage des élèves ; redonner une perspective aux choix d’orientation.
  • Développer la vie et l’identité de l’établissement : développer le sentiment d’appartenance à l’école ou à l’établissement et améliorer le climat scolaire dans les établissements.

Le retour en formation des jeunes décrocheurs

Parmi les voies du raccrochage des jeunes sortis précocement du système éducatif, la Conférence de comparaisons internationales a exploré, de façon privilégiée, le retour en formation. « Une politique efficace en faveur du raccrochage scolaire doit se préoccuper d’identifier systématiquement les jeunes « perdus de vue », d’élargir l’offre de retour en formation, notamment pour les 16-18 ans, et d’évaluer l’efficacité et l’efficience des dispositifs de raccrochage », rapporte le Cnesco. Au programme :

  • Identifier en continu et contacter tous les jeunes ayant décroché.
  • Renforcer et permettre l’accès à une offre de solutions diversifiées (lycées de la seconde chance…).
  • Coordonner et évaluer les dispositifs de raccrochage existants : les familles doivent se voir proposer un « guichet unique », en renforçant le rôle des Missions de lutte contre le décrochage scolaire (MLDS), qui coordonnent l’ensemble des acteurs du dispositif. « Un plan ambitieux d’évaluations rigoureuses et systématiques doit être développé sur l’efficacité et l’efficience de l’ensemble des dispositifs de retour à l’école – micro-lycées, Écoles de la deuxième chance (E2C), Établissement pour l’insertion dans l’emploi (EPIDE)… – et sur le devenir des jeunes, au-delà des « sorties positives » mises en avant, et au regard du coût des prises en charge », conclut le Cnesco.

* Pour consulter le dossier : Agir face au décrochage scolaire : bilan et préconisations du Cnesco, Cnesco, 2017


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