Devoirs, rythmes, CP dédoublés : le ministre de l’Éducation précise ses projets pour la rentrée

Publié le 29 mai 2017 à 12h41 - par

Dispositif pour faire les devoirs à l’école, et pas à la maison, assouplissement des rythmes scolaires, CP dédoublés et aménagement de la réforme du collège : le nouveau ministre de l’Éducation nationale Jean-Michel Blanquer précise, par petites touches, ses projets pour la prochaine rentrée.

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« Nous lançons le dispositif devoirs faits dès la rentrée prochaine, l’objectif est que les enfants rentrent chez eux devoirs faits », a-t-il déclaré vendredi 26 mai à la presse après un discours prononcé lors du 94e congrès de la Fédération des parents d’élèves de l’enseignement public (Peep) dans le Palais des Papes à Avignon.

« Ça signifie que des devoirs, il y en a, mais qu’ils ne sont pas faits pour être faits à la maison mais plutôt dans l’établissement, de façon à créer une forme de tranquillité en famille sur ces sujets, d’amenuiser les inégalités qui peuvent exister entre les familles », a poursuivi l’ex-directeur de l’Essec, ancien numéro deux du ministère dont il vient de prendre les rênes.

Jean-Michel Blanquer a promis « de premières applications » dès septembre de ce système, dont les détails et les modalités seront annoncés « bientôt » : « Je vais écouter les acteurs pour affiner ce processus (…) on va s’adapter à chaque cas, par exemple au collège cela peut prendre la forme d’études dirigées de 16h00 à 18h00 le soir dans tous les collèges, et pas seulement en éducation prioritaire ».

« Les deux parents travaillant, ça devient de plus en plus difficile pour les familles de faire les devoirs avec leurs enfants », a rappelé Valérie Marty, présidente de la Peep, deuxième fédération de parents d’élèves. « Offrir des devoirs encadrés, dirigés, c’est une bonne chose », a-t-elle jugé sur BFMTV, saluant « une réforme pour lutter contre les inégalités sociales et scolaires ».

Également pour la rentrée, le ministre a confirmé dans son discours à Avignon un assouplissement des rythmes scolaires, en précisant que « tous les territoires satisfaits » doivent « continuer » à appliquer l’organisation actuelle.

Pas de Loi Blanquer

Mais les autres municipalités « pourront, si elles sont prêtes, à la rentrée prochaine changer leur dispositif avec le soutien des institutions de l’Éducation nationale », a-t-il déclaré, évoquant des « expérimentations ».

Ensuite, « d’ici la rentrée 2018, nous aurons le temps de travailler aux évolutions nécessaires » en s’appuyant sur le dialogue et le consensus entre les « acteurs de terrain ». « Chaque communauté éducative pourra déterminer ce qui est le meilleur pour elle avec un arbitrage in fine de l’inspecteur d’académie pour garantir l’intérêt de l’élève dans le dispositif retenu », a-t-il aussi précisé dans un entretien publié vendredi dans La Provence.

Jean-Michel Blanquer a profité de ce déplacement pour rappeler son intention de renforcer l’acquisition du vocabulaire en maternelle.

Quant à la promesse d’Emmanuel Macron de réduire à 12 élèves les classes de CP et CE1 des écoles de réseaux d’éducation prioritaire (REP) et d’éducation prioritaire renforcée (REP+), qui doit commencer à s’appliquer dès la rentrée 2017 à quelque 2 000 classes, le ministre a mentionné dans La Provence des mesures de soutien aux collectivités : « on va travailler avec les communes et l’association des Maires de France pour aider les communes à réaliser les premiers aménagements nécessaires avec une enveloppe budgétaire ».

Selon lui, « il y a des endroits où le dédoublement » des classes de CP « est faisable physiquement et d’autres où ce sera difficile », et où le dispositif « plus de maîtres que de classes », lancé sous le précédent quinquennat et dont plusieurs voix redoutent la disparition, sera donc maintenu.

« La charnière CM2-sixième est particulièrement importante aussi », a-t-il ajouté dans La Provence, évoquant la création de « stages de remise à niveau gratuits fin août pour les élèves qui entrent en sixième ».

Jean-Michel Blanquer a enfin redit sa volonté de revenir dès la rentrée sur certains aspects de la réforme des collèges, notamment en ce qui concerne « les classes bilangues », dont une partie a été supprimée, « les sections européennes, le latin et le grec ».

« Il n’y aura pas de Loi Blanquer, j’en serai fier », a de nouveau revendiqué le ministre devant la presse : « Il y aura des évolutions du système, qui ne seront pas verticales ».

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