Jean-Michel Blanquer contre l’écriture inclusive, qui crée des « polémiques inutiles »

Publié le 17 octobre 2017 à 12h09 - par

Le ministre de l’Éducation, Jean-Michel Blanquer, s’est déclaré lundi 16 octobre contre l’écriture dite « inclusive », destinée à mettre sur un pied d’égalité les femmes et les hommes, qui créé selon lui « des polémiques inutiles ».

Jean-Michel Blanquer contre l'écriture inclusive, qui crée des "polémiques inutiles"
Image par Free-Photos de Pixabay

Interrogé sur BFMTV et RMC sur l’opportunité d’utiliser cette écriture dans les manuels scolaires, il a jugé que ce n’était « pas une bonne idée ».

« On doit revenir aux fondamentaux sur le vocabulaire et la grammaire, je trouve que ça ajoute une complexité qui n’est pas nécessaire », a-t-il dit. Il a en outre estimé que cela créait « des polémiques inutiles », en abîmant une cause, l’égalité hommes femmes, « qui est bonne ».

L’écriture inclusive est un outil destiné à lutter contre les stéréotypes liés aux sexes et les inégalités entre les femmes et les hommes. Son caractère le plus visible est l’accord des noms et des adjectifs au féminin et au masculin lorsque c’est possible. Par exemple, les phrases « les électeurs et les électrices votent » et « les électeur.trice.s votent » sont rédigés en écriture inclusive.

En 2015, le Haut conseil à l’égalité entre les femmes et les hommes avait publié un guide incitant les pouvoirs publics à adopter une communication « sans stéréotypes de sexe ». Plusieurs ministères, institutions, collectivités et universités se sont depuis engagés à appliquer ces recommandations.

Il y a quelques jours, le ministère du Travail a publié un guide de bonnes pratiques pour aider les petites et moyennes entreprises à atteindre l’égalité professionnelle femmes-hommes. Parmi ses recommandations, « éliminer toutes les expressions sexistes » telles que Mademoiselle (« Monsieur et Madame suffisent »), accorder les noms de métier avec le sexe de la personne (ingénieure, cheffe d’équipe) ou encore user du masculin et féminin : « dites les clientes et les clients. Par écrit vous pouvez simplifier : les client.e.s ».

Mais le sujet est resté assez éloigné du grand public. Jusqu’à ce que Le Figaro fasse état fin septembre d’un manuel scolaire « Découvrir le monde » de CE2, publié il y a six mois par les éditions Hatier et rédigé en « écriture inclusive », ce qui a relancé la polémique.

Suite à cette parution, le député LR Julien Aubert a d’ailleurs demandé au ministre de l’Éducation nationale dans une missive l’interdiction dans les manuels scolaires de l’écriture inclusive, destinée à mettre sur un pied d’égalité les femmes et les hommes, mais digne selon lui de la « novlangue » totalitaire imaginée par George Orwell.

« La dénaturation de la langue française est ainsi accompagnée d’une politisation du langage comparable à ce que l’écrivain britannique George Orwell avait prédit avec sa fameuse novlangue », utilisée par un État totalitaire pour empêcher toute pensée subversive, dans son roman « 1984 ». Selon le député, l’écriture inclusive prend « en otage les écoliers pour transformer, sous couvert d’apprentissage à l’égalité, notre langue à des fins idéologiques ».

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