L’orientation en fin de collège sous la loupe de la Cour des Comptes

Publié le 14 janvier 2013 à 0h00 - par

Dans un rapport intitulé « L’orientation à la fin du collège : la diversité des destins scolaires selon les académies », la Cour des Comptes formule 14 recommandations aux députés de la commission des affaires culturelles et de l’éducation.

Ce rapport est la résultante d’une enquête dans 3 académies : Lille, Rennes et Toulouse, où 36 établissements publics et privés ont été visités. La Cour estime que l’acquisition du socle commun de connaissances et de compétences doit être le souci permanent de l’équipe éducative tout au long de la scolarité au collège. Elle juge même que « tant qu’un élève ne l’a pas acquis, l’Éducation nationale n’a pas rempli sa mission ». La Cour des Comptes constate que, pour l’heure, on est loin du compte :

  • Les objectifs de « qualification » ne sont pas atteints aux moments-clés de la scolarité, à savoir 100 % pour le socle, 80 % au bac, 50 % avec un diplôme de l’enseignement supérieur.
  • Il n’y a pas de résultats concluants pour l’option « Découverte professionnelle trois heures » ou le parcours de découverte des métiers et des formations (PDMF).
  • Finalement, les jeunes subissent leur orientation plus qu’ils ne la choisissent.

Le problème de la pré-orientation

Certains dispositifs présentés comme des aides spécifiques aux élèves en difficulté peuvent s’avérer en fait « des dispositifs de pré-orientation, voire même d’exclusion, lorsqu’ils ne parviennent pas à remédier aux sorties sans diplôme ni qualification liées à l’échec scolaire ». En réalité, l’esprit du collège unique n’est pas respecté puisque, petit à petit, on fait sortir les jeunes en difficulté du système général et ce avant le terme de la scolarité obligatoire. Ainsi la Cour des Comptes évoque la situation des Segpa ou des 3es d’insertion/en alternance ; pour elle, cela ne conduit qu’à « exfiltrer » les élèves en grande difficulté scolaire.

La voie professionnelle

Une grande pression au choix est mise sur les élèves qui vont en voie professionnelles : pourquoi ? Là où les élèves qui suivent la voie générale et technologique ont encore la 2nde pour faire leur choix d’orientation, les élèves de la voie pro doivent, eux, choisir leur filière dès la fin de la 3e. Autre difficulté : « la multiplicité des filières en voie professionnelle spécialise trop les jeunes, ce qui ne permet pas une adaptation aisée aux évolutions du marché du travail ».

Le « destin » scolaire

Les trois académies étudiées (Lille, Rennes et Toulouse) n’orientent pas dans les mêmes proportions les jeunes dans les voies générale et technologique ou professionnelle. Pourtant, on le sait, cela a un impact décisif tant sur l’avenir scolaire des élèves que sur leur capacité à s’insérer professionnellement. Ainsi, quand 28,6 % des orientations au plan national conduisent à la voie pro, ce chiffre monte à 35 % dans l’académie de Lille, et n’est « que de » 27 % à Toulouse et 25 % à Rennes. La Cour des Comptes en déduit ainsi que « selon les territoires, à compétences et souhaits identiques, les élèves n’auront donc pas le même destin scolaire ».

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