Rapport du HCE sur le socle commun

Publié le 19 décembre 2011 à 0h00 - par

Le 12 décembre 2011, Le Haut conseil de l’éducation (HCE) a remis à l’Elysée un rapport sur la mise en œuvre du socle commun. Il invite à donner la priorité, dans l’affectation des moyens, à l’école primaire « même dans un contexte budgétaire contraint ».

Qu’est-ce que le HCE ?

C’est un organisme consultatif institué par la loi d’orientation et de programme pour l’avenir de l’école du 23 avril 2005. Il est composé de neuf membres qui sont nommés pour six ans. A la demande des ministres de l’Éducation nationale, de l’Enseignement supérieur et de la Recherche, il émet des avis et peut formuler des propositions sur la pédagogie, les programmes, l’organisation, les résultats du système éducatif et la formation des enseignants.

Il remet au Président de la République un bilan annuel, rendu public, des résultats du système éducatif ainsi que des expérimentations menées sur le terrain. Le bilan 2011 portait sur les « indicateurs relatifs aux acquis des élèves ».
 
Avis général sur le socle commun

Pour le HCE, « l’effort d’adaptation des programmes aux exigences du socle a été accompli pour l’école primaire ». Ce qui semble plus difficile, c’est la prise en compte du socle au collège, selon les disciplines.

Le HCE plaide pour la mise en œuvre des écoles du socle commun, rapprochant école primaire et collège dans un même ensemble.

Conditions de la réussite du socle commun

Le rapport établit la liste des conditions de réussite et de concrétisation de la réforme du socle commun :

  • Un pilotage plus ferme

« L’institution et ses représentants à tous les niveaux, notamment les corps d’inspection, doivent tenir un discours cohérent et mobilisateur sur le socle commun afin de créer autour de celui-ci une vraie dynamique et d’en garantir la mise en œuvre coordonnée et efficace ». Un vrai travail est nécessaire en termes d’accompagnement. Il faut aussi continuer à expliquer le socle commun à tous les acteurs concernés, y compris aux parents. Pour appuyer son propos, il cite les conclusions de la mission parlementaire de 2010 qui mettait en lumière les conséquences d’une non-prise au sérieux suffisante du socle commun par l’administration, que ce soit au niveau du ministère ou des échelons intermédiaires : une mise en œuvre au point mort dans les établissements du second degré. Le HCE ajoute que le Conseil économique, social et environnemental avait lui aussi pointé « le peu d’empressement mis par le ministère à bien informer l’ensemble des acteurs (en particulier les parents) de cette démarche, fondamentalement nouvelle, et à former les personnels aux conditions de son application ». Pour remédier à cela, le Haut conseil de l’éducation préconise « d’envisager des événements de sensibilisation plus large, par exemple des assises académiques ou départementales ».

  • Pas de filière de relégation

Le HCE tient à alerter sur le dispositif de soutien et de rattrapage que connaissent les élèves qui ne maîtrisent pas le socle. Pourquoi ? En réalité, ils risquent de se transformer, à terme, en « filières de relégation ». Il signale ainsi les dispositifs d’alternance, en particulier les dispositifs de pré-apprentissage, qui sont susceptibles de faire abandonner l’ambition de l’acquisition, par tous, du socle commun de connaissances et de compétences. A cause de l’allègement sensible des horaires de français, mathématiques, etc., cela risque pourtant de se produire.

Le HCE cite aussi d’autres conditions :

  • Une formation des enseignants à la hauteur des enjeux. Ainsi « l’acquisition des compétences du socle est avant tout une question d’enseignement ».
  • Une sensibilisation des parents.

En savoir plus :
Lire le rapport du HCE.


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