Un rapport de l’Igas préconise un congé parental plus court mais mieux rémunéré

Publié le 26 septembre 2019 à 10h30 - par

Un rapport de l’Inspection générale des Affaires sociales publié mercredi 25 septembre 2019 préconise de réformer le congé parental, de moins en moins utilisé, en raccourcissant sa durée maximale et en augmentant sa rémunération qui serait en partie partagée entre les deux parents.

Un rapport de l'Igas préconise un congé parental plus court mais mieux rémunéré

Le congé parental permet aux parents de cesser ou réduire leur activité professionnelle pour s’occuper d’un enfant de moins de 3 ans. Fin 2018, seuls 272 000 parents en bénéficiaient et recevaient une prestation mensuelle (la « Prepare ») entre 148 et 397 euros (selon que le travail est maintenu à temps partiel ou non).

Depuis le 1er janvier 2015, les parents d’au moins deux enfants doivent, pour continuer à bénéficier comme auparavant d’un congé parental de trois ans, se le partager en faisant en sorte que le père s’arrête de travailler au moins un an.

Cette réforme « n’a pas sensiblement accru son attractivité pour les pères (ils ne représentent que 6 % des bénéficiaires de la prestation), dans un  contexte de recul global du nombre de foyers bénéficiaires de ce dispositif devenu excessivement complexe », selon l’Igas.

« Le risque, bien identifié initialement, d’un éloignement durable du marché du travail des mères choisissant un congé parental long, n’a pas non plus été résorbé, faute d’action spécifique en direction des femmes les plus exposées, disposant de faibles qualifications », ajoute la mission.

Le dispositif français de congé parental « ne concerne qu’une petite fraction des familles, il reste peu rémunéré et marqué socialement, au risque d’entretenir des phénomènes de trappes à chômage et à pauvreté », résume-t-elle.

La mission de l’Igas recommande donc de « privilégier un congé parental court » (8 mois par exemple) et « bien rémunéré » (en proportion de la rémunération d’activité antérieure pour ceux qui travaillaient par exemple).

Le congé devrait être partagé pour atteindre sa durée maximale, avec deux mois par exemple réservés à chacun des parents et quatre mois pris indifféremment par l’un ou l’autre. Cette durée pourrait être allongée en cas de travail à temps partiel.

« Le congé parental ainsi remodelé, combiné aux congés de maternité et de paternité, permettrait d’atteindre le premier anniversaire de l’enfant, à partir duquel la socialisation peut être envisagée avec plus de bénéfices », souligne la mission qui préconise une expérimentation dans quelques départements volontaires.

La réforme du congé parental sera aussi à l’étude de la commission d’experts présidée par le pédopsychiatre Boris Cyrulnik pour réfléchir à l’amélioration de l’accompagnement des « mille premiers jours de l’enfant ».

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