« Favoriser l’appropriation par les administrés des choix politiques »

Publié le 11 septembre 2012 à 0h00 - par

Entretien avec Jean-Pascal Bonsignore, directeur de communication et animateur du module Finances, budgets, fiscalité : comment (mieux) communiquer, au sein du cycle de formation en finances territoriales proposé par Weka et l’IEP de Lille.

Weka : Jean-Pascal Bonsignore, pourquoi est-il important pour une collectivité territoriale de (bien) communiquer sur ses finances ?

 

Jean-Pascal Bonsignore : D’abord parce que cela relève d’une obligation légale : rendre public aux administrés un certain nombre de documents sur les finances et la fiscalité. Ensuite pour justifier sa gestion, montrer le bon emploi qui est fait des deniers publics, que les choix politiques correspondent au programme électoral sur lequel on a été élu.

Et puis pour assurer sa crédibilité vis-à-vis de ses financeurs, depuis les entreprises qui viennent payer leurs impôts sur le territoire, jusqu’aux institutions partenaires (CAF, région, département….).

À partir de là, on peut se contenter de répondre aux obligations légales. Mais on peut aussi faire mieux : communiquer de façon volontariste sur son budget, c’est favoriser de meilleurs retours de la part de ses partenaires, et éventuellement leur soutien en cas de besoin pour obtenir de nouveaux financements. Autre intérêt, essentiel : susciter la participation des citoyens aux débats budgétaires.

En les associant aux prises de décisions, puis lorsque la décision finale prend en compte les opinions qu’ils ont exprimées, on favorisera l’appropriation par les administrés des choix politiques, et avec le sentiment d’être écoutés, ils seront enclins à se mobiliser aux côtés des élus pour, par exemple, obtenir des financeurs tel ou tel crédit pour tel ou tel grand projet.

C’est une certaine conception du pouvoir qui s’exprime ainsi, celle de le partager pour le légitimer, qui s’oppose à la vision délégataire du pouvoir.

 

Weka : Comment communique-t-on sur ces thèmes, via quels supports ?

 

Jean-Pascal Bonsignore : Via les supports traditionnels : journaux, affiches, lettres, ainsi que les moments officiels : débat d’orientation budgétaire, vote du budget, que l’on peut préparer lors de réunions de quartier.

Et puis il y a la participation permanente, via les conseils d’habitants, les conseils participatifs, qui peuvent être le cadre, par exemple, de soirées d’études sur tel ou tel point de l’activité des services de la collectivité.

Certaines villes misent beaucoup sur les réseaux sociaux, en mettant en ligne un maximum de données à disposition des administrés, et en y instaurant un véritable dialogue au quotidien.

 

Weka : Le module que vous animez au sein du cycle intitulé « Certificat d’études politiques en management des finances territoriales », à qui s’adresse-t-il ?

 

Jean-Pascal Bonsignore : Aux maires, adjoints aux finances, ou tout élu qui s’intéresse à ces thématiques. Mais aussi aux directeurs de cabinet, DGS, directeurs financiers et toute autre personne associée à ces problématiques dans son travail.

À partir du module général, la formation s’adapte au public : je me fais communiquer les profils des stagiaires en amont afin d’adapter le contenu à leurs réalités, celles d’un maire d’une petite ville n’étant pas les mêmes que celles du maire d’une grande ville. Une journée, c’est à la fois très long et très court pour aborder ces thèmes, si bien qu’une certaine frustration s’installe parfois en fin de journée, lorsque beaucoup de sujets restent à aborder.

C’est pourquoi je reste en contact avec les stagiaires pour répondre à leurs questions à l’issue du module.

 

Renseignements et inscriptions pour le Certificat d’études politiques en management des finances territoriales au 01 53 35 20 25 ou à [email protected]

 


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