La ville de Dijon met « un terme définitif » à ses emprunts toxiques

Publié le 29 juin 2016 à 7h03 - par

Dijon a soldé ses trois emprunts dits « toxiques », qui représentaient un encours total de 35,6 millions d’euros, a annoncé lundi 27 juin le maire PS de la ville François Rebsamen.

La ville de Dijon met "un terme définitif" à ses emprunts toxiques

« La ville de Dijon est fière d’avoir agi pour sécuriser rapidement et dans de bonnes conditions sa situation financière, gage de sa capacité à proposer un service public de qualité à ses habitants et à investir pour le rayonnement et l’attractivité de Dijon », écrit l’ancien ministre du Travail dans un communiqué.

La ville avait souscrit trois emprunts structurés, dont les intérêts ont flambé au fil des ans, notamment en raison de l’évolution défavorable du franc suisse face à l’euro : deux auprès de la Sfil et le troisième auprès du Crédit foncier.

Pour mettre un « terme définitif » à ces prêts, la capitale bourguignonne a bénéficié d’un soutien de l’État, pour un montant total de « près de 20 millions d’euros » et a réaménagé ces prêts « sur la base de taux fixes similaires à ceux qui auraient été proposés à l’époque ».

« Cette opération de désensibilisation nécessite par ailleurs l’engagement de deux nouveaux emprunts, pour un total de 7,62 millions d’euros, à des taux très compétitifs (inférieurs à 1 %) », précise M. Rebsamen, qui assure poursuivre un « objectif de désendettement » de la ville.

« L’encours de la dette a diminué de 27 % entre 2008 et 2015, passant de 235,7 à 173,3 millions d’euros, soit une dette par habitant inférieure à  la moyenne des communes de même catégorie », ajoute-t-il.

« Nous sommes pour cette désensibilisation même si nous regrettons le coût pour la ville et l’abandon des poursuites contre les banques », estime de son côté le conseiller municipal LR Laurent Bourguignat, qui fait valoir que « plusieurs collectivités dont le conseil départemental de Seine-Saint-Denis ont obtenu la condamnation des banques pour défaut d’information et de conseil ».

La mairie a chiffré le coût net de sortie des trois  emprunts toxiques à 4,8 millions d’euros.

Mais, pour cela, elle a déduit les gains réalisés sur les intérêts payés lors des premières années de vie des emprunts, avant que leurs taux d’intérêts ne dérapent.

« C’est tout à fait contestable ! Si gain il y a eu, c’est du passé et ça ne retire rien à la somme à régler aujourd’hui pour désensibiliser la dette. En vérité, on est donc plus proche de 9,5 millions d’euros de coût de sortie », a relevé M. Bourguignat.

 

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