Paris est « en mesure de digérer les baisses massives de dotation » de l’État

Publié le 21 octobre 2014 à 0h00 - par

Paris « est en mesure de digérer les baisses massives de dotation imposées par l’État sans en faire porter le poids sur les épaules des Parisiens », a assuré lundi 20 octobre la maire de Paris Anne Hidalgo (PS) devant le Conseil de Paris.

Paris est « en mesure de digérer les baisses massives de dotation » de l’État

Malgré une « diminution brutale » de ces dotations, qui va se traduire par « 200 millions de moins en 2015 et à terme 600 millions de moins en 2017 », la mairie sera en mesure de maintenir son objectif de 8,5 milliards d’investissement sur la mandature, sans augmenter les impôts des Parisiens, a-t-elle affirmé dans son discours d’introduction au débat d’orientation budgétaire de la collectivité parisienne.

Au total, compte tenu de la progression des dépenses liées à la péréquation (+ 70 millions d’euros), de la hausse des dépenses de solidarité (+ 35 millions d’euros), et de l’augmentation mécanique de la masse salariale, la ville doit dégager 400 millions d’euros pour boucler son budget 2015, qui sera définitivement adopté en décembre.

Côté recettes, la ville table sur la « modernisation de la taxe de séjour dans les grands hôtels », sur l’augmentation des tarifs du stationnement, et sur une réforme des tarifs de certains services publics comme les cantines ou conservatoires. La mairie souhaite ainsi créer deux nouvelles tranches tarifaires au-delà de la tranche supérieure actuelle de 7 500 euros, pour les foyers gagnant plus de 10 000 euros et plus de 15 000 euros. Le gain annuel attendu de cette mesure s’élève à une « dizaine de millions d’euros », avait affirmé jeudi l’adjoint au Finances Julien Bargeton (PS).

Côté dépenses, la ville va lancer un « plan d’économies ambitieux compris entre 130 et 180 millions d’euros », « sans bien sûr toucher aux équipements, aux dispositifs et aux équipes qui servent au quotidien les Parisiens ».

La masse salariale ne devra pas augmenter de plus de 1,4 % (contre 2 à 2,5 % ces dernières années) grâce notamment à un « recalibrage exigeant des missions support ».

La dette devrait progresser « au même rythme » que lors de la précédente mandature, avec une augmentation qui pourrait atteindre 70 %, selon M. Bargeton.

Présidente du groupe UMP au Conseil de Paris, Nathalie Kosciusko-Morizet, s’est ironiquement félicitée du plan d’économies proposé par Mme Hidalgo. « Pour quelqu’un qui expliquait pendant la campagne que 37 millions par an suffisait amplement, je me réjouis que vous ayez pu changé d’avis aussi vite sur cette question essentielle », a-t-elle déclaré. NKM s’était elle-même attiré les foudres du camp socialiste en proposant un milliard d’économies sur la mandature. La députée a de nouveau critiqué l’explosion de la masse salariale (+ 35 % en douze ans) et une politique de préemption dispendieuse.

Le premier vice-président du groupe UMP, Jean-François Legaret, a accusé le PS de jouer sur les mots en prétendant ne pas augmenter la fiscalité des Parisiens. Il a promis la présentation en décembre d’un « contre-budget » de la droite et du centre.

Le président du groupe PCF, Nicolas Bonnet, a de son côté protesté auprès de la presse contre un plan d’économies pour lequel les communistes n’avaient « pas signé » pendant la campagne. Il a une nouvelle fois proposé que Paris augmente le taux des droits de mutation, ce qui rapporterait « 130 millions d’euros » par an. Il a rappelé son souhait que soient organisées des assises de la fiscalité, comme l’exécutif s’y était engagé en juillet. Celles-ci devraient avoir lieu au premier semestre 2015, selon M. Bargeton.
 

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