Emplois publics : Nord et Languedoc-Roussillon les plus mal lotis

Publié le 1 juillet 2019 à 6h16 - par

Alors que le gouvernement prévoit de délocaliser en province plusieurs milliers de fonctionnaires parisiens, une étude de France Stratégie contredit quelques idées reçues : plus que les territoires ruraux, ce sont les villes moyennes du Nord et d’une partie de l’Occitanie qui sont les moins dotées en emplois publics.

Emplois publics : Nord et Languedoc-Roussillon les plus mal lotis

Pour tout comprendre

« Il faut sortir de la dichotomie Paris-Guéret », a observé Cédric Audenis, commissaire général adjoint de France Stratégie (ex-Commissariat général du plan) lors de la présentation de l’étude jeudi 27 juin 2019.

Sans surprise, Paris et les grandes métropoles ont le taux d’administration le plus élevé : les grandes métropoles comptent ainsi 10 emplois publics pour 100 habitants, et Paris 12 pour 100 habitants.

Mais les territoires ruraux comme la Creuse, souvent citée en exemple de « la diagonale du vide » (nord-est au sud-ouest), ne sont pas les plus défavorisés en terme d’emplois publics, notamment dans l’éducation et la santé (l’étude ne prend toutefois pas en compte le temps de trajet pour rejoindre ces services publics).

En revanche, certaines zones d’emploi dans les agglomérations de plus de 100 000 habitants sont sous-dotées en emplois publics : Thionville, Villefranche-sur-Saône, Douai, Saint-Omer, Mulhouse ou Saint-Nazaire ont un taux d’administration inférieur à 6,5 pour 100 habitants, et une part d’emploi public dans l’emploi total inférieur à la moyenne nationale.

« À caractéristiques comparables, le taux d’administration diminue lorsque le taux de chômage progresse », constate l’étude.

Les territoires « les plus défavorisés, sur le plan du chômage, de l’emploi ou des revenus, qui se concentrent dans le nord du pays et à l’ouest du  pourtour méditerranéen » semblent donc bien constituer « de bons candidats pour localiser plus d’emplois publics ».

L’étude classifie les 5,8 millions d’emplois publics ou assimilés (Poste, Sécurité sociale, Banque de France) en « emplois locaux » qui servent la population de leur zone d’emploi (enseignants, hôpitaux, fonction publique territoriale) et « non locaux », comme les services des ministères, les bases militaires, les universités, la recherche etc.

France Stratégie estime que c’est dans le réservoir des 1,3 millions d’emplois non locaux qu’on peut puiser le plus facilement pour ééquilibrer la présence publique sur le territoire.

D’autant que 30 % des emplois de services non locaux de l’État et des opérateurs nationaux sont occupés à fin 2015 par des agents âgés de 52 ans ou plus, qui devraient donc partir à la retraite dans la décennie à venir, permettant une « relocalisation » en douceur des postes.

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