Menu

Moral et perception du métier : nouvelle vague du baromètre des fonctionnaires

Fonction publique

Une étude de BVA pour la CASDEN Banque Populaire sonde le moral des fonctionnaires, leur épanouissement et la perception qu'ils ont de leur métier.

Le moral des fonctionnaires est en demi-teinte, selon la nouvelle vague du baromètre des fonctionnaires réalisé par la CASDEN Banque Populaire et BVA, publié début juillet 2022. Ainsi, les 1 500 fonctionnaires interrogés par internet du 28 avril au 6 mai 2022 donnent, en moyenne, une note de 6,3/10 pour le qualifier. Et si la moitié d’entre eux va bien, près d’un fonctionnaire sur cinq déclare avoir un moral bas.

Ce moral en berne semble lié à divers points problématiques, rapportent les auteurs de l’étude. À savoir :

  • Le salaire, jugé insuffisant par 71 % des fonctionnaires (dont 16 % se considèrent même très mal payés).
  • Des difficultés rencontrées au quotidien de façon récurrente : manque de moyens pour effectuer son travail (59 %, + 8 points depuis l’an dernier), matériel inadapté (66 %, + 6 pts), difficultés financières pour boucler ses fins de mois (61 %), difficulté dans l’équilibre vie professionnelle/vie personnelle (52 %, + 6 pts) et même, pour la moitié d’entre eux, difficultés relationnelles avec la hiérarchie, les collaborateurs ou collègues (49 %, + 10 pts).
  • Le sentiment d’être, en tant que fonctionnaire, peu reconnu par la société : un quart d’entre eux seulement se sentent reconnus (27 %, – 7 pts) ou valorisés (25 %, – 3 pts). Cette absence de reconnaissance à leur égard semble, par ailleurs, faire écho à une faible valorisation et compréhension des missions de service public par les citoyens/usagers, que les fonctionnaires jugent toutes deux insuffisantes (respectivement 84 % et 73 %), ajoute l’étude.
  • Les fonctionnaires sont, également, très critiques sur la capacité de la fonction publique à faire face aux enjeux d’avenir. De fait, 80 % d’entre eux considèrent qu’elle n’est pas suffisamment préparée dans ce domaine.

En conséquence, plus des deux tiers (69 %, + 20 pts) des fonctionnaires sont particulièrement pessimistes quant à leur avenir dans la fonction publique et une part non négligeable (40 %) ne recommanderait pas à leur enfant d’être fonctionnaire. Ils le justifient par la rémunération (68 %), mais également le manque de reconnaissance de la société (42 %), l’avenir compromis de la fonction publique à leurs yeux (36 %) et les conditions de travail (23 %). Les auteurs de l’étude soulignent que les enseignants sont « particulièrement moroses et critiques sur nombre de ces indicateurs (rémunération, manque de reconnaissance et de valorisation, pessimisme quant à leur avenir…). »

Concernant la dématérialisation de la fonction publique, les fonctionnaires interrogés se disent circonspects. La moitié à peine (48 %) considère être suffisamment formé aux nouveaux processus et en reconnaît l’impact positif sur leur travail quotidien. Par ailleurs, ils ne sont qu’une minorité (30 %) à penser que les usagers des services publics sont suffisamment accompagnés pour pouvoir gérer les nouvelles pratiques.

Pour autant, malgré certaines difficultés liées à leur métier, les fonctionnaires reconnaissent volontiers les diverses spécificités de leur statut comme des avantages : garantie de l’emploi (93 %), contribution à la collectivité (88 %), solvabilité de l’employeur (87 %), rigueur et modes de fonctionnement précis (72 %) ou encore possibilités de mobilité interne (71 %). Surtout, ils tirent de leur travail un réel sentiment d’utilité (88 %, + 5 pts) et de fierté (88 %, + 9 pts), en hausse depuis les précédentes vagues, « signe de leur attachement à l’égard de leur fonction », observent les auteurs de l’étude. « L’écart qui se creuse entre leur fierté personnelle, qui se renforce, et l’impression de plus en plus nette que la société ne les reconnaît pas à leur juste valeur explique aussi sans doute en grande partie leur désarroi, notamment chez les enseignants », concluent-ils.

Posté le 05/08/22 par Rédaction Weka