Services publics : « sentiment de dégradation » partagé par les agents et usagers

Publié le 4 mai 2018 à 6h29 - par

Les résultats de la consultation lancée en novembre pour recueillir les avis des agents et des usagers des services publics, présentés mercredi 2 mai par le gouvernement, montrent un sentiment de dégradation largement partagé.

Services publics : "sentiment de dégradation" partagé par les agents et usagers

Baptisée « forum de l’action publique », cette consultation qui comportait deux volets – une plateforme en ligne et des événements régionaux – s’est déroulée du 24 novembre au 9 mars. Elle s’inscrit dans le processus de transformation de l’action publique engagé par le gouvernement, Action publique 2022.

Quelque 17 000 personnes (10 000 agents, 7 000 usagers) ont répondu à un questionnaire ouvert à tous sur une plateforme numérique.

Cette consultation « nourrit notre réflexion » (…) « à la fois pour Action publique 2022 mais aussi dans le cadre de la concertation que nous menons sur la fonction publique », a déclaré le secrétaire d’État à la fonction publique Olivier Dussopt lors d’un point presse.

Relevant notamment une « position ambivalente par rapport au numérique », un « outil utile » qui fait aussi craindre la « perte du contact humain », M. Dussopt a reconnu « des inquiétudes, des interrogations », voire « une part de scepticisme » dans les réponses recueillies.

La présentation organisée mercredi à Bercy a  été boycottée par la CGT, qui dénonce une « opération de communication » et par Solidaires, qui qualifie le processus d’« échec, au vu de l’engouement particulièrement limité qu’il a suscité ».

Principal enseignement : tout en manifestant un fort attachement au service public, les personnes qui ont répondu partagent un sentiment de dégradation de l’action des services publics (pour 66 % des agents publics, et 60 % des usagers), matérialisée par « la fermeture de certains services publics » et « des temps d’attente qui s’allongent ». Nombre de répondants lient cette dégradation à la baisse des moyens et aux réductions d’effectifs.

Si le devoir de neutralité et le respect de la laïcité sont jugés plutôt bien mis en œuvre, la continuité des services publics n’apparaît comme effective que pour 31 % d’usagers, et la protection des plus fragiles pour 27 %.

Pour faire mieux, beaucoup de répondants suggèrent de simplifier les démarches, réduire le délais de traitements des demandes et élargir les horaires d’accueil.

Par ailleurs, la majorité des agents et usagers se prononce pour que le périmètre actuel des missions de service public reste inchangé.

La plateforme en ligne proposait également, cette fois aux seuls agents, de formuler des propositions sur l’attractivité de la fonction publique et des problématiques de ressources humaines (RH). Un peu plus de 4 800 contributions ont été recueillies – un chiffre à rapprocher des 5,7 millions d’agents publics. Principales attentes : une meilleure reconnaissance et un meilleur accompagnement des déroulements de carrière.

« Toutes choses portées par l’Uffa-CFDT depuis longtemps », a réagi sur Twitter Mylène Jacquot, secrétaire générale du syndicat (2e dans la fonction publique). « La représentativité du dialogue social se trouve finalement confortée par ces résultats », a-t-elle estimé.

Au total, le site mis en place par le gouvernement a été visité par 154 000 personnes. Une dizaine d’ateliers, dans plusieurs villes de France, ont par ailleurs rassemblé environ 600 participants.

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