Gouvernance du Grand Paris : les collectivités constatent leur désaccord

Publié le 17 décembre 2012 à 0h00 - par

Les élus réunis au sein de Paris Métropole ne sont pas parvenus lundi 17 décembre 2012 à se mettre d’accord sur la gouvernance du Grand Paris, deux jours avant une réunion décisive avec le Premier ministre Jean-Marc Ayrault et la ministre de la Réforme de l’État Marylise Lebranchu.

Gouvernance du Grand Paris : les collectivités constatent leur désaccord

Le comité syndical de Paris Métropole, qui devait adopter lundi soir à Nanterre un livre blanc résumant les propositions communes de ses membres – 205 communes, mais aussi la région et les départements – s’est finalement séparé sans avoir voté le texte.

Le gouvernement prépare actuellement une réforme de décentralisation, qui sera présentée en début d’année prochaine, devant comporter un chapitre sur la gouvernance de la métropole parisienne. Ce chapitre est pour l’instant vide, le gouvernement espérant un consensus entre les élus. « C’est un échec collectif et personnel, que nous ne soyons pas parvenus à nous mettre d’accord sur un livre blanc », a commenté à la tribune le président de Plaine-Commune (Seine-Saint-Denis) Patrick Braouezec, qui achevait sa présidence lundi 17 décembre 2012.

Les discussions ont achoppé sur un clivage géographique et un clivage politique, a expliqué au cours d’une conférence de presse M. Braouezec. Les élus UMP avaient eu pour consigne de Valérie Pécresse, chef de file de l’UMP en Île-de-France, de ne pas approuver le texte, a assuré un membre du bureau sous couvert d’anonymat. Un clivage opposait de plus la région à la ville de Paris, le maire de Paris Bertrand Delanoë (PS) défendant la création d’une instance de gouvernance à l’échelle de la « zone dense », dont ne veut pas entendre parler le président de la région Île-de-France Jean-Paul Huchon (PS). « Il appartient désormais au gouvernement de trancher, et au Parlement de faire des choix », a affirmé M. Braouezec.

Le président de la République François Hollande s’était engagé le 15 mai dans un discours prononcé à l’Hôtel de Ville de Paris à « créer les conditions nécessaires à l’émergence d’une métropole parisienne, capable d’affronter à l’échelle pertinente tous les défis qui se présentent à elle ». Des discussions se sont engagées dans les mois qui ont suivi entre les élus de Paris Métropole pour parvenir à un consensus. Le maire de Paris Bertrand Delanoë a tenté de défendre auprès des élus la création d’une instance de gouvernance ayant à l’échelle du cœur de l’agglomération des compétences en matière de logement, d’hébergement d’urgence, d’environnement, et à laquelle seraient contraintes d’adhérer les communes sous certaines conditions.

Jean-Paul Huchon avait reconnu publiquement la semaine dernière une divergence de vues avec M. Delanoë. « Nous ne savons pas gérer le problème du logement efficacement si nous ne prenons pas en charge la petite, la grande couronne et Paris, c’est-à-dire l’échelon régional. Nous avons à ce sujet une divergence avec Paris, ce sera arbitré par le gouvernement », avait-il déclaré.

Valérie Pécresse s’est félicitée dans un communiqué « de l’ajournement de la création d’une nouvelle strate dans le mille-feuilles francilien ». « Cette décision répond aux inquiétudes de nombreux élus franciliens de droite, mais aussi de gauche, face au risque d’un nouvel échelon administratif aux compétences mal définies et entrant en conflit avec celles des collectivités existantes », a-t-elle commenté.
 

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